1. p.d.v. Edward

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/!\   Disclaimer !

L'univers et les personnages de Fullmetal Achemist appartiennent à Hiromu Arakawa.

J'emprunte simplement ce dont j'ai besoin pour créer une fanfiction !

Je ne touche donc évidemment aucun financement par la publication de ce récit !

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Cher lecteur, je suis ravie de te revoir, tu m'avais manquée. Il faut dire que je trépigne d'impatience tout au long de la semaine à l'idée de te revoir. Aurais-tu faim ? Ne t'inquiète pas, je t'apporte de quoi grignoter. Il va sans dire que cela te paraîtra peut-être quelque peu fade, mais dis-toi que pendant ce temps, je te prépare un festin de roi. Sur ce, je te laisse te repaître à ta guise, et inutile de te jeter dessus comme l'affamé que tu es, tu en auras pour plusieurs semaines. 

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Je suis allongé sur le sol, quelque part. Je ne sais pas où je suis, ni ce que je fais là. J'aimerais me relever mais mes membres ne m'obéissent plus et refusent de fonctionner, me laissant à terre, dans une confusion totale. Une brise de vent se lève et des pétales de fleurs se mettent à tourbillonner dans les airs pour venir se poser doucement et gracieusement sur l'herbe de printemps. Elles sont roses et blanches : des fleurs de cerisier je crois.


Mu par une volonté qui n'est plus mienne, je lève mon bras de métal dans leur direction et les regarde tomber dans ma paume. Des larmes commencent à menacer de couler et mon geste se fait désespéré, comme un noyé tendrait le bras pour attraper la bouée qu'on lui lance. Mes pensées divergent et se perdent dans les tréfonds de ma conscience. Elles aussi, je ne les contrôle plus.


Je tente de me calmer et d'admirer le ciel fleuri qui s'étale devant mes yeux, me laissant m'imprégner d'un sentiment de nostalgie et de mélancolie. Soudain, une image se forme dans mon esprit. C'est la silhouette d'un homme mais c'est si flou...qui cela peut-il bien être ?


Il tourne la tête vers moi et je peux mieux le distinguer. Il est grand, mince mais bien bâti, son uniforme est bleu comme celui des militaires, ses yeux sont d'un noir ardent, brillants comme le charbon en combustion. D'ailleurs son regard est rempli de flammes, contraste entre la douce chaleur et la colère froide qui en émanent. Sa courte chevelure semblable au plumage magnifique du corbeau encadre son visage légèrement pâle. Mais qui est-ce ?


Je le connais, je le sais mais je n'arrive pas à mettre de nom sur ce visage de marbre. Une petite voix dans ma tête me signale qu'il est colonel et moi son subordonné. Lui ? Mon colonel ?!


Impossible, pour cela il faudrait premièrement que je sois dans l'armée et deuxièmement que je me rappelle de lui. Un supérieur ne s'oublie pas comme ça, si ?


Je secoue la tête, agacé de me torturer les neurones pour un truc aussi futile et sans importance. Mais à peine ferme-je les yeux que cette image revient en force. Décidément, elle insiste. Comment lui expliquer que je ne sais pas qui c'est et que je me fiche bien de la réponse ?


L'homme me darde de ses yeux de braises et murmure des paroles inaudibles. Le seul mot que je parviens à saisir est Edward. Mon prénom. Ah, lui il me connaît alors.


À moins que ce soit un rêve qui me joue un tour. Pourtant je suis bien éveillé, aucun doute là-dessus :


- Edward...


Mon soi-disant colonel vient de murmurer de nouveau mon nom, mais de façon absente, comme s'il se le disait à lui même et qu'il ne me voyait pas. Attends, il me fait quoi là ?! Il me tourne le dos ?! Monsieur me harcèle et une fois qu'il arrive à capter mon attention, il m'ignore ? Sérieux ? Enfoiré !


Aussitôt que je pense ce mot, une douleur sourde me vrille le crâne. Des centaines, des milliers d'images et de scènes affluent dans ma conscience, se défilent devant moi. Ça fait trop mal, stop ! Par pitié, arrêtez ça ! Stop !!


- Aaaaaaaaaahhhh !!!!!!!!


Tout redevient flou, j'ai moins mal, cette douleur atroce diminue pour ne devenir qu'une gêne. Ah, j'ai réussi à le faire sortir de son mutisme. Le voilà qui se tourne et qui crie encore mon prénom. Il ne se lasse pas de répéter le même mot, à croire que le disque sur lequel il est lancé ne s'arrêtera jamais. Mais que se passe t-il ? Il semble perdu. Il se tourne dans tous les sens, comme à la recherche de quelque chose, ses yeux se posent sans trouver de repère, son beau visage se crispe, il paraît sur le point de tomber. Une pellicule de sueur s'installe sur son front.


Soudain, les images reviennent et là, c'est l'explosion. Le nom, le prénom de cet homme, qui il est, les moments de ma vie où j'étais avec lui, des minutes, des paroles partagées...tout, tout de lui.


Roy Mustang. Comment ai-je fais pour l'oublier ?


Tout à coup mon cœur se serre et se met à saigner. Il me fait si mal...pourquoi ?


Est-ce le fait de penser à lui ? ...oui, indéniablement. Penser à lui me fait souffrir à tel point que je ne souhaite à personne d'éprouver ce sentiment, pas même à mon pire ennemi.


Lentement, je reviens à la réalité en même temps que je me rappelle pourquoi je l'ai oublié. C'est bien simple, j'ai cherché à l'éradiquer de ma mémoire. Pourquoi me direz vous : ah-ah, mystère...


C'est bon, sa silhouette vient de s'effacer alors qu'il répétait, eh oui encore, mon nom.


Je tente de me lever mais je retombe aussitôt, tremblant. Ma gorge se serre, mon corps est pris de convulsions, je n'ai plus aucune prise sur ce qui me compose. L'air me manque, la panique me comprimant la cage thoracique.


Et ma tête, elle tourne...tourne, tourne, tourne...


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Cher lecteur, j'espère que tu es satisfait du peu de nourriture que j'ai magnanimement daigné te faire parvenir. Après tout, il serait inconvenant que je te laisse périr alors que je commence tout juste à m'amuser, n'est-ce pas ? Je m'ennuie mortellement, divertis-moi je te prie. Car ici, le temps est si long...  

De l'autre côté  [tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant