2. p.d.v. Roy

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/!\ Disclaimer !

L'univers et les personnages ne m'appartiennent pas.

Je les réutilise dans le seul but de concevoir une fanfiction.

De fait, je ne touche aucun financement par la publication de ce récit.

Merci.

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Cher lecteur, voici la suite après l'entrée que j'ai commencé à te servir la semaine dernière. Je n'ai pas grand chose d'autre à te dire aujourd'hui, contrairement à d'habitude. Ne sois pas déçu et considère cela comme un moment de répit. 

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Le soleil se couche doucement, inondant le ciel d'un or pur. Je marche lentement, la ville dans mon dos, la nature devant moi. Les lampadaires défilent sur les côtés, accompagnant ma marche. J'adore me promener dans ce parc que les dirigeants de la cité ont fait construire il y a quelques mois. Des allées de gravier encerclent de larges morceaux de pelouse où se dressent fièrement des arbres feuillus. À cette heure-ci, il n'y a personne, personne pour profiter de la beauté incontestable de ces lieux. Je secoue la tête en me reprochant ma rêverie devenue si habituelle ces derniers temps.


L'armée m'a gentiment mis à l'arrêt suite à l'accident que j'ai eu. Je pensais que je pourrais reprendre le travail dans un an, le temps qu'il ne reste plus aucune trace de séquelles mais on vient de m'apprendre que seul le généralissime et les autres généraux décideraient de quand je serai réaffecté à ma fonction de colonel. Ces bâtards, ils ont trop peur que je prenne leur poste...


Mais bon, je suis payé tous les mois et je peux de nouveau goûter à la vie. Ce que je fais pleinement, d'ailleurs. Vous voulez une preuve ? D'accord :


Exemple, aujourd'hui j'ai un rendez-vous avec une très belle jeune femme dans un chic restaurant. Je resserre sans m'en rendre compte, le bouquet de roses rouges que j'ai acheté pour la séduire, en pensant à elle. Pas très grande, plutôt fine, blonde, des yeux noisettes orangés. Mon genre préféré en ce moment et je suis très sélectif sur ces détails. Ces femmes me rappellent toutes quelqu'un sans que je ne sache qui.


Ce soir, j'ai tout misé sur la galanterie et le charisme et sans vouloir me vanter, je sais d'avance qu'avant la fin de notre rencard, elle me tombera dans les bras, comme celles qui l'ont précédées. C'est dommage que je me lasse des femmes aussi vite, certaines sont charmantes, exquises, uniques au monde et pourtant, je ne parviens pas à m'intéresser plus de quelques jours à elles. Peut-être ai-je peur de la routine qui entraîne sans exception à la ruine. Ou peut-être n'ai je pas envie de me faire plaquer par elle. Je me moque de savoir la véritable raison, le résultat est le même.


Et je ne me fais pas d'illusions sur comment va se finir ma relation avec cette superbe créature. Mais je m'égare, revenons à l'instant présent. Il est 19h43, je vais être en retard si je continue de lambiner ainsi. Pourtant mes pas restent à la même allure, lente, affreusement lente. Ce n'est pas que j'ai envie d'être en retard à mon rendez-vous, ah ça non, mais je suis si bien là, à marcher, seul. Ceci dit, une fois j'avais fait exprès de venir trois heures et demi après l'heure fixée et ma conquête m'avait quand même attendu.


Une rafale de vent me ramène de nouveau à la réalité et je regrette d'avoir choisi l'élégance au confort en prenant mon fin pardessus marron. L'atmosphère s'est considérablement rafraîchie au fil des minutes, et le ciel s'est coloré de rose et de violet. Une brise se lève doucement, faisant gentiment voleter mes cheveux. Soudain, un pétale rose passe devant mes yeux. Puis un autre, un autre, un blanc, un rose...des fleurs de cerisier. Une mélancolie sans égal s'empare alors de moi, pourquoi ?


Je lève ma main droite, paume vers les cieux et un pétale vient se poser avec une douceur incomparable pendant que ses congénères tourbillonnent. Je pense subitement à un de mes subordonnés, un jeune blond au bras et à la jambe de métal :


- Edward...


Ce mot sorti tout seul me surprend énormément. Aussi je le répète, tout doucement en murmurant.


Ma conscience me ramène encore à la réalité et secouant d'un mouvement sec la tête je continue ma route.


Je viens à peine de faire quelques pas que j'entends un horrible hurlement et je vois mon subordonné, à terre, en proie à une immense douleur. Il a un bandage qui lui enserre la tête et des fleurs de cerisier semblables à celles du parc lui tombent dessus. Edward, mais que fait-il là, devant moi ? Je comprends que c'est une image, ce qui me rassure un peu. Pourtant il avait l'air tellement réel à cet instant. Je ne le vois plus, pourquoi ? Où est-il ?!


Je le cherche désespérément, ne le trouve pas, je me mets à trembler, à transpirer. Je confonds rêve et instant présent, je mélange tout, tout, tout. La seule certitude qui m'envahit​ est celle que mon petit protégé de toujours souffre.


Edward, où est-tu ? Cette question me hante à tel point que je ne me sens pas défaillir. C'est une terrible douleur aux bras qui me fait réagir. Je suis dans le parc, au sol, à Central.


- Tout va bien, calme toi Roy. Tu viens de t'endormir à moitié et tu as rêvé, c'est tout. Calme toi...


Je me relève, un peu déstabilisé et regarde les roses rouges. L'image d'Edward m'ancre de nouveau l'esprit, me laissant un profond sentiment de malaise. Pourquoi ai-je pensé à lui maintenant alors que je l'avais oublié pendant deux ans ? Toujours est-il que ce bouquet me paraît désormais bien fade, ce rendez-vous bien mièvre et futile. Je n'ai plus le désir d'y aller, tant pis, je n'irai pas. Je vais rentrer prendre une bonne douche chaude pour me remettre les idées bien en place et me coucher. Oui, c'est ce que je vais faire.


Je fais demi-tour d'un pas furtif et rapide, dissimulant toute trace de ma présence. Seul le bouquet de rose, étalé sur les graviers montre mon passage en ces lieux...


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Cher lecteur, as-tu apprécié ce léger arrière goût doux-amer ? Prépare-toi à y avoir droit tout au long de cet étrange histoire. Sur ce, je te salue chaleureusement. 

De l'autre côté  [tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant