Chapitre 8

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- Et s'il s'était effondré plus loin ? Et... Et s'il lui était arrivé quelque chose ?
- Respirez, dorénavant c'est vous qui semblez perdre pied, gardez votre calme, je suis certain qu'il va bien.

Chanyeol faisait de son mieux pour rassurer la pauvre assistante qui était restée assise à même le sol après le départ de son supérieur, il lui caressait doucement le dos pour la réconforter, mais son regard ne quittait pas la porte grande ouverte où hantait le souvenir de Mr. Byun fuyant l'enfer qu'il venait de vivre. Le géant n'était en réalité pas si certain de ce qu'il assurait à la jeune femme, se faisant en réalité tout autant de soucis après ce qu'il venait de se passer. Mais le comptable avait fui. Il avait repoussé son aide, s'était débarrassé de sa présence et s'était éloigné aussi vite que son corps le lui avait permis. Alors personne n'avait voulu aller à l'encontre de son désir.

- Levez-vous, c'est fini maintenant.

La jeune assistante avait fait de son mieux pour suivre les paroles du nouvel employé, lâchant un dernier soupir lourd d'angoisse pour se défaire de cette dernière, elle s'était volontiers appuyée sur le bras gentiment offert du géant pour se remettre sur pieds. Époussetant sa jupe après un timide remerciement, elle dut contenir une nouvelle vague de tristesse en s'apercevant du foutoir qu'était ce bureau qu'elle avait connu impeccablement rangé, d'une propreté presque dérangeante, et désormais saccagé.

- Ne faites pas cette tête, ce n'est rien tout ça, ce sera vite arrangé ! Tentait Chanyeol en osant un tendre sourire. Regardez.

Il ne perdait alors pas un instant pour se mettre à la tâche, ramassant les papiers qui tapissaient le sol et les jetant dans la poubelle qu'il s'était empressé de remettre droite.

- Rien n'est cassé, rien n'a était sali, ce n'est que du rangement, vous retrouverez vite vos marques.
- Merci, Mr. Park. L'avait coupé l'assistante en souriant enfin, rangeant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle prit son courage à deux mains pour se mettre au rangement des étagères.

Tous deux motivés, ils entamèrent le rangement du bureau de Mr. Byun, comme pour rester avec lui, pour le soutenir, sans savoir où il pouvait être, faisant leur possible pour ne pas penser au pire. A genoux au sol, Chanyeol s'affairait à faire de multiples petits tas de feuilles, tant de paperasses dont il ne savait quoi faire. Les jeter ou les garder ? Alors il s'était mis à les lire, rapidement, un peu de travers, se rendant compte qu'il ne prenait le temps de lire chaque mot que lorsqu'une écriture manuscrite apparaissait. C'était toujours la même, fine, franche, avec de petits caractères et pourtant délicate, à l'image du petit comptable qui l'avait griffonnée. Le géant se rendit alors compte qu'il écrivait beaucoup, sur n'importe quel support ou pour n'importe quelle raison. Il s'était attardé à sourire bêtement en lisant de simples notes écrites en travers sur un coin de compte rendu de réunion, dans un langage étrangement familier, comme s'il s'était parlé à lui-même. C'était attachant, surprenant de la part du glaçon qu'était Mr. Byun, confortant le nouvel employé dans son envie de mieux le connaître.

Les documents froissés avaient rejoint la poubelle, ainsi que les brouillons datant d'un moment, seules les feuilles semblant récentes avaient été exposées sur le bureau en bois du comptable, en petits tas pour qu'il puisse les trier à sa guise plus tard. L'assistante terminait de ranger le placard à balais alors que Chanyeol aménageait le bureau comme dans ses souvenirs, exposant un petit pot de fleur à côté de l'écran d'ordinateur, alignant les stylos, replaçant la lampe dans un coin puis il se retrouva bien ignorant lorsqu'il finit avec un petit cadre photo dans les mains, ne sachant où le mettre. Curieux, il l'avait retournait pour voir le cliché et ne regretta absolument pas son geste. Il avait étiré un nouveau sourire, bien franc, à la vue d'un Mr. Byun habillé simplement, d'un t-shirt et d'un short comme un dimanche, prenant avec fierté et bonheur un chien entre ses bras pour l'exhiber devant l'objectif. Alors il avait un corgi, était la déduction du géant en observant un peu mieux la bête aux côtés de son maître. Puis, le détaillant mieux, il fronça les sourcils en le trouvant étrangement familier.

Touch It • ChanBaek [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant