𝑐𝑖𝑛𝑞 | 𝑡ℎ𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑦𝑜𝑢 𝑝𝑎𝑦

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Note d'auteur.

Eh oui, c'est moi ! Bon, ça fait un moment, j'avoue, mais j'ai une explication : j'ai totalement pas écrit sur cette fiction pendant le confinement. J'ai écrit, certes, mais pas sur ça. Désolée, promis vous aurez la fin un jour : je n'abandonne jamais rien.

En revanche ! Hier soir j'ai eu un doute en voyant que je n'avais posté que quatre chapitres. Jme suis dit "the fuck, jpensais en avoir écrit cinq".... aha.... ouais.... Bah j'en avais bien écrit cinq, j'ai juste oublié de poster.

DONC : nouveau chapitre aujourd'hui, mais je vais mettre un moment à me remettre à cette fiction. J'ai fait un ordre dans mes ff en cours afin de les terminer, et elle arrive 4ème.... derrière une fiction assez longue.

(ah, et n'oubliez pas que ce sont les retours qui me motivent : les votes, les commentaires, les avis.... peut-être que j'écrirais plus vite huuuuum who knows)

Bref, je reprendrais surement à la rentrée, en attendant voici :

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chapitre cinq - the prince you pay

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Avant l'aube, un loup s'approcha du campement.

Legolas écoutait ses pas depuis plusieurs longues minutes quand la bête décida de changer de direction. Il n'était pas si rare d'en croiser dans les forêts, et c'était d'ailleurs étonnant qu'ils n'aient pour l'instant aperçu que quelques animaux sans défense qui feraient très certainement le ravissant dîner d'un chasseur.

Mais les loups se déplaçaient en meute, ainsi quand l'elfe entendit celui-ci s'approcher peu à peu en reniflant l'odeur d'Estel, il dégaina son arc qu'il avait accroché à une branche un peu plus haute, puis y glissa une flèche qu'il posa entre ses doigts.

Quand ses yeux remplacèrent ses oreilles, il aperçut l'énorme bête se frayer un chemin dans les bosquets. Ses propres pupilles figées sur Estel, il s'approcha à pas lent vers son compagnon humain, de la bave aux lèvres.

Et ce dernier dormait, profondément, sans remuer un seul orteil. Nul doute qu'en temps normal, il se serait réveillé en sursaut depuis longtemps, sur ses gardes, mais était-ce la compagnie de Legolas qui le rassurait autant, ou simplement celle d'un elfe ?

Il tendit son arc, et tira une flèche aux pieds du loup. Ce dernier parut sursauter, grogna, plus leva le museau en reniflant. Les elfes avaient l'odeur de la foret, et après des mois passés à marcher et à ser baigner dans les rivières, Legolas ne doutait pas que la sienne devait parfaitement se confondre.

La bête recula de quelques pas, et il tira une nouvelle flèche qui passa à côté de sa tête. Cette fois, le loup se rabroua et fit demi-tour, courant dans l'autre sens. Avec un sourire, Legolas abaissa son arme et tourna son regard vers Estel.

Il dormait toujours.

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Estel ouvrit les yeux en sentant une main glisser sur sa joue.

Le soleil était levé, mais certainement pas depuis longtemps : une odeur de rosé régnait dans l'air, et le bout de ses cheveux était encore un peu humide. Une lumière orangée passait à travers les branches des arbres, se reflétant dans les mèches blondes des cheveux de Legolas.

Leurs yeux se croisèrent, et Estel se sentit discrètement rougir.

– Vous... bonjour ?

Sa voix rauque le poussa à se racler la gorge. Deux fois.

– Quel âge as-tu, Estel ? lui demanda ce dernier sans faire attention à sa gêne.

Sa main était toujours sur sa joue, et ses doigts caressaient la naissance de sa barbe avec fascination. Ses yeux, eux, s'étaient largement éclaircies ; un bleu empli de curiosité dans lequel il aurait presque pu se refléter.

Estel déglutit.

– Vingt ans.... J'ai eu vingt ans.

Il se sentit bête en disant cela, sans vraiment savoir pourquoi. Legolas ne fit pas un geste pour dégager sa main, l'observant avec des yeux presque plissés dans le silence le plus parfait. Il pencha la tête sur le côté, ses pupilles bougeant pour regarder tantôt son nez, tantôt sa bouche, puis finalement quand il décida que s'en était assez, il s'éloigna et la joue d'Estel redevint froide.

Il ne put rien dire.

– Vingt ans, ça paraît si jeune.

– Je... n'en doute pas.

– Presque comme un enfant.

Cette fois, Estel se releva d'un coup et posa sa main dans l'herbe fraîche pour prendre appui. Il assura :

– Je suis un adulte.

Legolas sourit.

– Ah oui ?

– Pour un humain, je suis un adulte.

– Est-ce que cela en est la preuve ?

Sur le moment, il ne sut de quoi l'elfe parlait. Ce dernier pointa son visage du doigt, avec un sourcil haussé et à moitié amusé. Puis il comprit et porta ses propres mains à ses joues.

– Ma barbe ?

– Ça me paraît un peu court pour être une barbe.

Estel grimaça, presque vexé.

– C'en est une, pourtant.

Il se rasait les joues tous les jours depuis ses quatorze ans ; c'était l'une des premières fois qu'il la laissait ainsi pousser sans s'en inquiéter. Sans vouloir à tout prix ressembler à ceux qu'il côtoyait à chaque lever du jour. Sans vraiment comprendre pourquoi, il lui semblait important que Legolas le voit comme il était : un jeune homme, certes, mais surtout un homme. Et non un enfant.

– Elle est plus courte que celles des nains.

– Encore heureux, je ne suis pas un nain.

Il avait l'impression de s'être totalement fait démasquer. Que son calme et que sa maturité du début s'étaient rapidement envolés pour ne laisser plus que lui : quelqu'un de jeune. Que ses frères et sa sœur, quand il était à Fondcombe, prenaient encore pour celui qui pleurait dans des coins ou qui pensait pouvoir parler aux animaux.

On lui avait appris à être poli, souriant avec ceux qu'il fallait, méfiant quand il ne connaissait pas ; on lui avait enseigné l'épée, tenté de lui faire viser une cible avec un arc sans qu'Elrond ne finisse aveugle ; il connaissait la danse, le chant (même si on lui avait bien fait comprendre que ce n'était pas sa spécialité) et pouvait même déclamer quelques poèmes si la situation l'exigeait.

Soudain, il leva les yeux vers Legolas et décida d'abandonner cette histoire de barbe. Quelques poils sur le visage n'allaient très certainement pas convaincre l'elfe de son récent passage à l'âge adulte.

– Quel âge avez-vous ? demanda-t-il alors.

Il lui avait dit le sien, après tout. Sa curiosité presque enfantine le poussa à regretter sa question, qu'il trouva trop étrange. Surtout avec le ton qu'il avait employé. Il savait pourtant que les elfes n'apportaient pas grande importance à ce genre de chose, ou alors quand il le faisait c'était pour appuyé un argument, raison de leur grande sagesse et de leurs multiples expériences, aussi ne fut-il pas vraiment étonné quand Legolas lui sourit avec patience avant de lui tendre le reste des baies de la veille.

– Remettons-nous en marche, répondit-il à la place.

Puis il se leva, agile et jamais sans ressource, pour aller chercher de l'eau à la rivière et remplir leurs gourdes. Ses cheveux volèrent un peu, et Estel remarqua qu'il avait refait ses tresses pendant la nuit.

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Des bisous !

A beating heart of a stone || Aragorn/LegolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant