Chapitre 2 : Castiel

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Je précède Charlie qui me conduit à la classe suivante. J'étudie l'environnement qui m'entoure : le couloir est assez large, rempli de casiers bleus et de monde. Les murs sont peints d'une couleur beige qui s'écaille à certains endroits. Quelques élèves intrigués se retournent sur notre passage, se demandant sûrement si je suis nouveau.

Enfin, nous arrivons devant la salle. Une fois entrés, je m'installe au fond de la classe dans le silence. J'observe mes nouveaux camarades qui parlent et rigolent entre eux. Charlie a rejoint ses amis et ne me prête plus aucune attention.

Je peux distinguer plusieurs groupes : les filles populaires dont la mode et les garçons sont plus importants que les études ; des filles et des gars ordinaires ; les exclus, soumis à la moindre critique ; et les garçons populaires dont fait partie le jeune homme que j'ai importuné hier. Je crois qu'il s'appelle Dean. Je le regarde plaisanter avec ses amis. Il a un grand sourire qui illumine son visage. Il détourne son regard vers moi et je baisse automatiquement les yeux.

Le professeur entre dans la salle et tout le monde s'assoit à sa place. Pendant le cours, je remarque que la plupart des personnes présentes parlent ou ne prêtent même pas attention aux paroles prononcées. J'ai l'impression d'être le seul qui écoute le professeur.

L'heure s'achève et je me dirige vers la prochaine salle de cours. Cette fois-ci, depuis le début de ce dernier, j'ai l'impression que l'on m'observe. Je tourne la tête régulièrement pour apercevoir les ou la personne qui me regarde avec autant d'insistance. Je découvre, au bout de quelques minutes, que Dean me fixe. Je le regarde à mon tour, et tombe yeux dans les yeux avec lui. Il a de magnifiques yeux verts, aussi brillants et captivants que des émeraudes.

Je reste ainsi, à le dévisager, un moment. Je me fait la réflexion qu'à chaque fois que je croise son regard, je ressens quelque chose d'étrange comme si j'étais attiré par un aimant et que je ne pouvais me défaire de son emprise. Je me sens ainsi propulsé dans un univers parallèle où il n'y a que lui et moi. C'est tellement surnaturel et incompréhensible ! Nous ne nous connaissons même pas et pourtant, c'est la première fois que je ressens une chose pareille.

Lorsque que je l'ai aidé à se relever hier, la même chose est arrivée, mais j'ai pris peur et j'ai résisté pour me défaire de son regard. Mais maintenant, je me laisse faire et vois au delà de ses yeux.

Cependant, Dean détourne son regard, brisant l'instant, et je retombe brutalement dans la réalité. Je baisse ma tête et continue de prendre en note mon cours comme si rien ne s'était passé. Mais j'aurais tellement voulu l'admirer plus longtemps, sentir cette sensation s'approfondir et essayer de la comprendre.

Les cours terminés, je sors du lycée et me dirige vers le parking. Je cherche la voiture de ma mère qui doit venir me chercher mais ne la trouve pas. J'attends donc, le téléphone à la main, pour pouvoir décrocher rapidement si elle m'appelle.

J'aperçois Dean, assit sur une moto, entouré de ses amis et de filles. Nos regards se croisent et je détourne ma vue aussitôt. Un klaxonne me fait sursauter, c'est ma mère. Je monte dans la voiture.

- Pourquoi tu as klaxonné ? J'ai eu peur, râlé-je.

- Oui j'ai vu, se moque-t-elle, sinon comment s'est passé ta première matinée de cours ? Tu t'es fait de nouveaux amis ? Les professeurs sont sympas ?

Je m'attendais à avoir une ribambelle de questions. Je prends, alors, une grande inspiration et lui raconte ma matinée.

Arrivés à la maison, je monte les escaliers en esquivant les derniers cartons qui traînent et me dirige vers ma chambre suivit de Gabriel. J'ouvre la porte de ma chambre et dépose mon sac de cours au pied de mon bureau, que j'ai réussi à monter la veille.

Le Lien InvisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant