Le rouge et le vert se mélangent si bien { recueil OS Drarry}

Coeur en sucre

Quelque part, dans le monde de la magie, il y a un garçon. Appuyé contre un mur de la plus célèbre école de sorcellerie, attendant la sonnerie annonçant la fin des cours, l'adolescent est perdu dans ses pensées. Il pense au garçon dont il est amoureux. Le même qui occupe son esprit en permanence.

Le garçon avec qui il ne s'entendait pas au début de leur scolarité, ou pour être plus exact, qu'il haïssait au plus haut point. Le garçon avec qui il s'est retrouvé contraint de faire duo en cours de potions. Le garçon qu'il avait commencé à côtoyer. Le garçon à qui, tout doucement, il avait adressé la parole. Le garçon à qui, curieusement, il avait dévoilé des secrets connus de personne, pour la simple et bonne raison qu'il se sentait en confiance. Le garçon qui s'était à son tour ouvert à lui. Le garçon avec qui, même après leur exposé, il continuait à passer du temps.

Si elles étaient d'abord brèves, et toujours en cachette, leurs rencontres se sont faites de plus en plus fréquentes. Il n'y avait d'abord que quelques rares paroles échangées au détour d'un couloir, avant de devenir de longues conversations dans la cour. Il y avait eu des regards à peine perceptibles, puis, des sourires discrets, et enfin, des signes de la main francs, parfaitement visibles de toutes et de tous.

Alors, forcément, les conversations s'étaient emparées de leur soudain rapprochement. Puisque que tout le monde avait aperçu, au moins à une reprise, les deux pires ennemis jamais connus de l'histoire du monde de la magie sympathiser, des questions avaient vu le jour. Les théories avaient commencé à fuser et les rumeurs avaient fait le reste. Très vite, toute l'école fut tenue informée de la nouvelle.

Il faut dire que de tous les évènements attendus à Poudlard en cette dernière année du plus célèbre sorcier d'Angleterre, celui-ci était pour le moins surprenant. Leur rapprochement s'était fait du jour au lendemain, tout comme l'oubli de leurs vieilles rancœurs. Comme s'ils étaient destinés à se réconcilier.

Si sous cette paix, certains voyaient du cinéma ou une sale manigance, d'autres y lisaient la volonté de s'unir face à la menace de Voldemort, ou de l'amitié. On pourrait dire que toutes ces personnes avaient complètement tort, ou d'une certaine manière, entièrement raison.

Le principal intéressé ne sait lui-même comment définir ce changement soudain dans sa vie. Il n'y a peut-être plus de sale manigance, mais cela aurait pu être le cas si apprendre à connaître le garçon ne lui avait pas fait entièrement remettre en question sa vision des choses. Sa vision sur son rôle à jouer dans cette guerre, sur son rôle qu'il pensait juste, mais qui au final lui semble bien vide de sens.
Entre eux deux, ce n'est peut-être pas de l'amitié, mais c'est ce que partagent en tout cas chacun de leurs amis. Si avant Hermione, Ginny et Pansy ne pouvaient pas se voir en peinture, elles semblent désormais meilleures amies pour la vie. Si Ron, Neville, Gregory et Vincent, ne pouvaient se côtoyer que pour se faire des mauvaises farces, ils partagent aujourd'hui leur passion pour les choco grenouilles.
La barrière des maisons n'existe plus. Ils sont amis, un point c'est tout. Après tout ce qui s'est passé les années précédentes, cela est peut-être compliquer à concevoir, mais pourtant c'est bien réel. Des Serpentards et des Gryffondors étaient devenus amis.

Mais pour eux deux, le garçon a l'impression qu'ils partagent plus que de la simple amitié.

Il a l'impression que leur « amitié » est bien plus forte que celle qu'il partage avec tous ses autres amis. Il a l'impression que quelque chose d'autre définit le lien qui s'est tissé entre eux. Il a l'impression que les sentiments qu'il éprouve à son égard sont... nouveaux.

Nouveaux, parce qu'il y a encore quelques semaines de cela, ces sentiments lui étaient totalement inconnus. Bien sûr, il y avait eu des brèves histoires avec de charmantes damoiselles, lesquelles lui avaient fait ressentir quelques sentiments – et dans le cas contraire, il faisait au moins semblant pour leur faire plaisir – mais jamais, il n'en avait connu de pareils.
Nouveaux aussi, parce qu'en plus de découvrir des sentiments qui lui étaient inconnus, il avait réalisé que ceux-ci lui plaisaient plutôt bien. Chaque fois qu'il sentait son cœur palpiter, ses joues rosir, ou son esprit s'emballer, il cherchait à en avoir plus.