Cette douleur dans la poitrine

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« Harry Potter est mort ! »

Voldemort laissa un rire gras lui échapper. Un gargouillis remonta le long de sa gorge et le bruit qui en résulta fut affreux. Peut-être était-il même en train de s'étouffer. Il dû reprendre sa respiration à trois reprises pour que cela cesse enfin. Mais lorsque son espèce de régurgitation effroyable prit fin, il se produisit quelque chose de pire encore : un sourire. Les lèvres du maître des ténèbres se tordirent en une expression malsaine qui provoqua des hauts les cœurs à plus d'un. Ses lèvres abordaient un sourire, un rictus, même si cela s'apparentait bien plus à une grimace. Car son sourire n'avait pas une once d'humanité, il était pas joyeux, tout comme Voldemort lui même ne l'était pas. En réalité, il était complètement euphorique. Il l'était tant que ça en devenait malsain. Mais il y avait une raison à son état : il venait de faire ce qui lui plaisait le plus.

Il avait tué. Il avait pointé sa baguette sur celui-ci qui le défiait depuis tant d'années. Il avait prononcé une formule... et il avait tiré un trait sur son existence.

« Votre héros est mort ! »

Alors que sur ordre de leur maître, ses fidèles riaient à leur tour, l'acteur principal de cette effroyable scène se mit sur le côté, laissant apparaître sa horde de créatures de cauchemars, de ceux voués à tout pour lui. Même à vendre leur âme. Cette vague de silhouettes toutes de noires vêtues, le cœur rongé par la haine et la raison ensevelie sous de fausses promesses, était effrayante. Elle l'était pour tous les élèves qui s'avançaient actuellement dans la cour de Poudlard. Pourtant, ce n'était que le début du spectacle. Celui qui avait le sens de la mise en scène n'avait pas encore tiré sa dernière carte.

Hagrid fit son apparition. Tenant un corps dans ses bras, au plus près de sa poitrine.

Ils ne voulaient pas y croire, et pourtant, c'était bien lui.

Harry Potter.

« Votre minable héros n'est plus. J'ai achevé sa pitoyable existence ! »

Les mots eurent un effet immédiat. La foule des survivants de la grande guerre fut submergée par l'évidence qui s'imposa à eux. Il y avait ceux qui, à leur tour, rejoignirent leur maître en produisant cet exact même gargouillement affreux. Il y avait ceux pour qui aussi quelque chose remonta le long de leur gorge, sauf que ce n'était point un rire, mais une brusque et violente envie de vomir. Il y avait ceux qui retenaient leurs hurlements. Il y avait ceux qui ne purent contenir leurs sanglots. Il y avait ceux... qui n'eurent aucune réaction. Qui restèrent immobiles, murés dans le silence, paralysés par la douleur. Ils ne dirent aucun mot, car ils n'en avaient pas la force. Ils ne firent aucun geste, car ils n'en étaient pas capables. À quoi cela aurait-il servi de toute manière ? Rien n'aurait pu calmer l'affliction qui leur déchirait les entrailles. Pour cela, il aurait fallu pouvoir remonter le temps, empêcher l'irréparable de se produire, rattraper Harry avant qu'il ne décide de se livrer à Voldemort, et repousser l'armée du seigneur des ténèbres pour que jamais, jamais, au grand jamais, on ne leur annonce l'horreur. Or il n'était pas possible de retourner dans le passé. Il était impossible d'empêcher la mort d'un être, peu importe la force avec laquelle on tenait à lui. Ceux qui restaient immobiles semblaient être les plus moins impactés, mais en réalité, c'était tout le contraire. Ils ne le montraient tout simplement pas.

Ils avaient mal pourtant. Ron et Hermione avaient si mal.

« Cet imposteur ne vous sauvera pas ! Il n'en a jamais eu l'intention. D'ailleurs, demandez-vous qui est le véritable méchant dans cette histoire. Moi ? Je ne suis pas votre ennemi. Nous avons en réalité un ennemi en commun. Le ministère de la magie ! Et si ce pitoyable Potter n'a pas pu vous sauver, moi, je le ferai ! »

Le rouge et le vert se mélangent si bien { recueil OS Drarry}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant