Avant tout ça

Passion

    Angelus m'emmenait à absolument toutes ses « balades nocturnes » pour m'apprendre de nouvelles tactiques de chasse ou simplement nous faire des petits nobles. Il me rabâchait que l'on devenait ce que l'on mangeait et qu'il fallait m'attaquer exclusivement aux classes supérieures qui ont bien meilleur goût. Mais la seule chose qui m'intéressait à chacune de ces sorties, c'était l'euphorie qui nous menait indubitablement à nous enlacer fougueusement dans un hôtel, une crypte ou même dans la chambre de la victime. On avait probablement couché ensemble des centaines de fois dans les moindres recoins de Londres.

Spike se redressa, s'asseyant en tailleur sans lâcher la blonde des yeux. Elle n'était plus dérangée du tout par ses péripéties sexuelles et n'attendait que la réponse à sa question principale.

J'avais eu le malheur de m'attacher à lui. Ce n'avait plus rien à voir avec notre lien, c'était de l'amour.

Buffy haussa un sourcil en penchant sa tête sur le côté:

-Tu es tombé amoureux de lui pour quelques parties de jambes en l'air ? Demanda-t-elle froidement.

-Un jour, la tueuse, tu te retrouveras si seule et incomprise que tu offriras tout ton être au premier à te montrer de l'affection et à te faire sentir vivante. Déclara-t-il sans broncher.

Elle avait l'air de comprendre. Même si elle gardait en tête qu'il méritait forcément ce qui lui était arrivé, comme une sorte de punition divine.

Un jour, Angelus a simplement décidé que notre petit jeu était terminé. Il s'était remis à initier des femmes et des jeunes garçons qu'il s'amusait à torturer comme il l'avait fait à Drucila. Je pensais que ce n'était qu'une crise passagère mais lorsque je suis allé lui proposer de faire une partie de chasse il m'a ignoré et s'en est aller avec un de ces bambins vampires.

« Oh le pauvre petit William, avait soufflé Drucila dans la pénombre, il n'a plus rien de spécial. Ce n'est qu'un jouet usé... »

J'avais envie de la tuer mais c'était lui montrer qu'elle avait raison. Il fallait que je prouve à Angelus que j'étais beaucoup plus, je voulais tout faire pour qu'il me regarde à nouveau. C'était horriblement pathétique.

-Non... Marmonna Buffy, ça ne l'était pas.

Cela surpris le vampire qui sourit légèrement.

J'avais entendu parler d'un dîner mondain qui réunirait une bonne dizaine de riches et j'ai décidé de m'y rendre seul, une fois la nuit tombée. Je n'avais prévenu personne, juste jouer de mes connaissances pour m'infiltrer. Parmi tout les invités, il a fallu qu'elle soit là. Dans sa sublime robe de taffetas émeraude, son long cou mis en valeur pas son chignon haut.

-Céline ? Le questionna Buffy.

Céline. Si elle était apparue avant que je ne devienne aussi attiré par Angelus, j'aurais peut-être abandonné l'idée de devenir un monstre. La première pensée qui m'avait traversé l'esprit était que si elle était présente c'était pour que j'en finisse avec ma vie passée. Je me suis d'abord débarrassé des serviteurs et des hommes qui surveillaient les sorties . J'ai bloqué chaque issus avant d'attirer petit à petit chaque personnes dans mes filets. Après tout, j'avais été entraîné par les meilleurs. Je séduisais, saoulais ou simplement égorgeais des nobles isolés. Les quelques survivants commençaient à s'inquiéter de voir la salle se vider mystérieusement et je commençais à m'ennuyer à force de m'y prendre doucement. Cela manquait de hurlements et de supplications. Ils étaient quatre, trois femmes et un homme et j'avais encore quelques heures avant que le soleil ne se lève. Je suis sortie de l'ombre, couvert du sang de leur amis. Céline me regardait avec horreur, les autres aussi mais c'est elle que je voulais effrayer le plus:

« Votre cœur tressaille à chacun de mes pas,
N'ayez crainte gente dame venez dans mes bras
Laissez moi, amour, vous offrir un sommeil réparateur
Seul cadeau qu'il me reste à donner en tant que prédateur. »

Si elle ne m'avait pas reconnu, ce poème que je lui avais partagé il y a bien longtemps, lui avait ouvert les yeux. Les femmes pensaient être sauvée quand le seul homme de la bande s'était jeté sur moi jusqu'à ce que son cou n'émette un bruit lorsque je le lui ai brisé.

« Si tu parviens à te souvenir de la suite chérie, je te laisserais en vie. Avais-je dit à mon ancienne bien-aimée. »

Je savais qu'elle ne trouverait jamais car elle n'avais jamais trouvé d'intérêt dans mes vers. Pendant qu'elle s'accrochait à un espoir inexistant, je m'occupais des ses petites copines. Elles avaient un merveilleux goûts mais je devais garder une place pour elle alors je les ai laissé se vider sur le tapis de velours.

- Et Angelus n'a pas réagit comme tu le voulais, Devina Buffy. Je ne vois pas comment ça nous mène aux deux tueuses.

-C'est que tu n'es pas aussi perspicace que je le croyais.

Tous les vampires et même les démons parlaient de ma petite sauterie. C'est vrai qu'Angelus n'avait pas eu la réaction que je souhaitais, il était jaloux. Habituellement, c'était lui qui ramassait la gloire de chacun de mes exploits parce qu'il m'avait « engendré ». Cette fois, on ne parlais que de la bestialité de William le sanglant et tout le monde espérait me surpasser ou devenir mes cabots. Je n'en avait pas grand chose à faire, j'étais directement allé le voir.
Dès qu'il m'avait aperçu, Angelus m'avait tiré à l'écart et plaqué à un mur comme pour se convaincre qu'il était toujours le maître de mes faits et gestes:

« On dirais que toutes cette tuerie t'a excité aussi, lui avais-je dis en riant sans me douter de la rage qui avait germé dans sa tête.

— Tu n'y a mis aucune finesse. Nous ne sommes pas des animaux.

—La délicatesse n'est pas mon fort, tu le sais mieux que personne. »

Il n'avait pas souris et cela m'inquiétait alors tout en posant mes bras sur ses épaules pour le rapprocher de moi, je lui ai expliqué avec tout le désespoir d'une pauvre pucelle, à quel point je voulais revenir à ses côtés. À quel point il me manquait. Cela a dû lui permettre de mettre son plan à exécution:

« Tu veux m'épater ? On dit qu'il existe des femmes choisies parmi toutes pour nous décimer avec leur force surhumaine. M'avait-il dit en caressant mon visage comme il le faisait si souvent.

— Tu veux que j'en tue une ? »

Il ne m'avait pas répondu mais la façon dont il m'avait embrassé ce jour là avait été assez explicite et une assez bonne récompense pour que je me mette à la recherche de ma première tueuse.

-Il t'a envoyé te faire tuer...