Rédemption

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Depuis ce jour là, ma vie n'a pas été trépidante. Le temps que la prochaine tueuse soit élue j'ai dû me rabattre sur les premiers venus. Je me suis même fait séquestrer par des nazis pendant un temps.

-Des Nazis ?! S'exclama Buffy en écarquillant les yeux.

Spike s'amusait à allumer et éteindre son briquet toutes les cinq secondes en fixant la flemme dansante.

Ouai, en 1943. Ils m'ont attrapé alors que je ratissais les villes à la recherche d'une tueuse. Ce but était devenu une véritable drogue qui rendait le goût des autres insipides. On peut dire que j'étais une sorte de vampire sous régime alors je peux comprendre que ça ait titillé leur intérêt.
Je me suis retrouvé enfermé dans un de leur laboratoires secrets. Je ne sais pas combien de temps j'y suis resté coincé mais...

Buffy éclata de rire en répétant: « des nazis » alors que des larmes perlaient le coin de ses yeux. Le vampire haussa un sourcil en la regardant se moquer de son kidnapping et lui demanda d'un air offusqué:

-Dis moi si je te gêne, la Tueuse.

La blonde se mit à souffler comme une femme enceinte à qui on aurait demander de pousser avant de s'excuser. Dès que son public se calma, il se racla la gorge avant de reprendre son récit.

J'étais menotté aux poignets et directement relié au mur par une assez longue chaîne qui me permettait d'aller jusqu'à la porte blindée de ma cellule. Tout était blanc et la lumière était si forte qu'elle me donnait une migraine presqu'aussi forte que ce que tes potes m'ont enfoncé dans le crâne. Des hommes en costumes de cosmonautes me gazaient régulièrement avant même que je n'ai le temps de faire quoique ce soit et s'amusaient à prélever mon sang, une mèche de cheveux, de la salive ou m'injecter des choses dans l'organisme. De nombreux vampires n'avaient pas droit à mon traitement spécial pour patient trop dangereux et hurlaient de douleurs dans les salles proches de la mienne. Leur hurlements ne cessaient jamais et je pensais pourrir dans cette asile quand ils ont décidé de m'emmener au bord d'un quai durant la nuit. Ils voulaient nous mettre dans un sous-marin un soir, mais pour une raison que je n'ai jamais compris, Angel est sortit de nul part pour jouer aux preux chevaliers.

-« Angel » ?

J'ai été aussi surpris que toi quand je l'ai vu assommer les nazis et non pas les égorger. Et je me suis mis à détester à cause de ses foutus yeux de chiens battus:

« Tu as changé William...

—T'es devenu sénile ? C'est Spike. Lui avais-je déclaré en fouillant les corps à la recherche des clés de mes menottes.

—Écoute moi. »

Il avait voulu me toucher et si j'avais eu toute mes capacités je lui aurais volontiers explosé la mâchoire mais j'ai juste pu me dérober en tanguant:

« Toujours à ordonner. Je croyais t'avoir fait comprendre que je n'étais la propriété de personne. Qu'est-ce que tu viens chercher ici exactement ?

—J'ai sentis que tu n'étais pas loin.

—Et quoi ? T'es venu me montrer ta nouvelle coupe ? »

Il avait gardé le silence alors que je passais ma colère sur les agents aux sols qui n'avaient visiblement pas de clés.

« Laisse moi t'aid...

—Non! Tu ne m'approche pas. Je me débrouillerais seul, j'y suis bien arrivé jusque là.

—Je ne suis plus le même Wil...Spike, j'ai une âme maintenant. Je sais que je t'ai fait vivre des choses horribles et je suis sincèrement désolé. M'avait-il dit en s'approchant. »

Cette nouvelle arrivait comme un cheveux sur la soupe. Je n'en avais rien à faire de ce qu'il était devenu ou non. Je me souviens de sa surprise lorsque je me suis soudainement mis à rire:

« Ça arrange tout ! Mesdames et messieurs, il est désolé ! Je suppose que tu peux aussi me trouver cette clé de mes deux avec ton âme !

—Je ne peux pas revenir en arrière, ni te demander de me pardonner mais je veux que tu saches que tu n'es pas obligé d'être le même monstre que moi. Viens avec moi et je te montrerais comment.»

Je me suis mis en face de lui, silencieux. Il a délicatement posé sa main sur mon visage mais cette sensation ne m'a pas fait frissonner comme je le ressentait habituellement. Ses lèvres se sont posées sur les miennes avec une douceur qui me donnait l'impression d'être face à un inconnu.

« —Ouai... Avait-je soufflé. Toujours aussi pathétique. Même avec une âme, tu ne peux pas vivre sans chercher quelqu'un à mettre à ton effigie. »

Spike reproduit la scène en s'approchant de Buffy, son regard plongé dans le sien comme il l'avait fait avec Angel. La blonde sentit le doigt du vampire se poser sur son torse alors qu'il se rappelait de chacun de ses mots cinglants.

« T'es devenu quoi ? Une sorte d'apôtre qui ramène les vampires sur le droit chemin ? Je ne serais jamais comme toi. Je suis meilleure. Je l'ai toujours été et le serais toujours. Ravale tes longs discours larmoyant, Angelus. La prochaine fois qu'on se verra, amoureux ou non, avec une âme ou pas, je te tuerais.»

La blonde eut la nette impression d'être concernée par son discours tandis que Spike matait désormais son décolleté.

- Tu comptes resté perché là longtemps ? Lança-t-elle en le sortant de son "voyage en terre inconnue".

Il releva ses yeux en souriant et poursuivit.

J'ai trouvé les clés comme par magie et après l'avoir planté là, j'ai ressenti l'envie de me prouver à moi même que je n'étais plus ce William soumis aux futilités de l'amour.

-En tuant une tueuse. Conclue Buffy en s'appuyant sur un mur.

-Exact.

Mais comme elle n'était pas encore prête à endosser ce rôle, j'ai passé une trentaine d'années à me faire connaître en tant que Spike dans les moindres recoins de New-York. J'étais au summum de ma « carrière ». Un soir, j'ai trouvé une femme à la peau d'ébène particulièrement intéressante. Elle se promenait seule à une heure bien tardive et ce, sans la moindre crainte. Je l'ai suivis jusqu'à un métro vide quand elle m'a subitement agrippé puis envoyé dans un wagon.
Ses coups étaient encore plus puissants que ceux de la première et son style de combat était moins réfléchis, ce qui l'a rendait plus difficile à deviner.

-Et tu vas me faire croire qu'elle avait envie de mourrir ?

-Toutes les tueuses ont envie de mourrir. Déclara-t-il en la regardant, Même toi.

Buffy voulut dire quelque chose, le contredire, mais ses lèvres restèrent scellées.

-Tu peux continuer à vivre ta petite vie. Étudier, t'occuper de ta sœur, devenir maman, mais un jour ou l'autre, tu en auras envie. Et à l'instant...

Lorsqu'il fut assez proche d'elle, il claqua ses mains comme pour la sortir d'une transe et repris:

- À l'instant même que tu le sentira ! Tu sais que je serais là. Prêt à passer une bonne journée chérie.

Dès qu'il remarqua que Buffy était à cours de phrase, il épousseta son manteau, prêt à s'en aller quand elle souffla, intriguée:

-Et tu ne repenses plus à lui ? Tu ne regrette pas de ne pas l'avoir suivi ?

-Le cours est terminé, tu peux rentrer chez toi. À moins que tu ne veuilles t'amuser avec moi d'une autre façon, Se moqua-t-il en ricanant.

-Réponds. Ordonna-t-elle sur un ton qui lui rappela celui d'Angel durant l'espace d'une seconde.

Il s'alluma une dernière cigarette et se remémora le baiser du brun, son odeur et la sensation de sa main sur sa joue. Ses paupières se fermèrent doucement pour que cette sensation dure plus longtemps alors qu'il humait la fumée qui emplissait sa bouche:

-Pas le moins du monde...

Avant tout çaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant