5

52 11 6
                                    

Cela fait une semaine aujourd'hui que mon père a été enterré. Ma mère n'a cessé de pleurer , elle a perdu beaucoup de poids. Je n'arrivais toujours pas à réaliser que mon père était parti pour de bon. Parfois je sillonais la maison à sa recherche. Je me suprenais parfois le soir à l'attendre sur le pas de la porte, à entrer dans sa chambre pour chercher son odeur boisée.

Que la vie est injuste! j'avais envie de crier.

On dit souvent qu'un malheur ne vient jamais seul.

Un beau jour ,je le compris à mes dépends.

Flashback
La semaine après les funérailles.

J'avais reçu deux semaines de congés suite au décès de mon père . J'étais dans ma chambre, prostrée sur mon lit , pensant au fait que tous mes camarades de classe soient venus me visiter sauf mes amies les plus proches. J'étais perdue dans mes pensées quand j'entendis la sonnerie du portail retentir plusieurs fois. La personne de l'autre côté devait être rudement pressée car en plus de sonner, elle frappait des coups répétés au portail. Je descendis pour voir qui était responsable de ce raffut et je vis mon oncle Akanni, sa femme, ses enfants ainsi que d'autres tantes et oncles. Je les saluai respectueusement et les introduisis dans la salle de séjour. La gouvernante leur apporta de l'eau et des boissons fraîches. Ma tante Abikè, celle que j'appréciais me demanda d'aller appeler ma mère. J'avais remarqué qu'elle avait les yeux rouges et était mal à l'aise mais prenait sur elle.

J'appelai ma maman et ma tante nous demanda de nous asseoir. Nous prîmes place dans les fauteuils. Ma tante Awèni prit la parole:
- Bonsoir à toutes les deux. Nous devions tenir une réunion après le décès de mon regretté frère mais vu notre disponibilité elle n'a pu avoir lieu. Voici aujourd'hui pour nous l'occasion de la tenir.
- Soyez les bienvenus chez nous. Nous sommes toute ouïe. Répondit ma mère.
-Alors comme vous le savez dans notre famille après la mort d'un homme, son jeune frère hérite de tous ses biens y compris sa maison, ses voitures, sa femme et ses enfants. Akanni ici présent étant le jeune frère du défunt, hérite de tous ses biens et devient l'époux de la veuve ainsi que le père d'Adéyèmi dit-elle.
- Mais c'est impossible, je ne puis épouser Akanni. Il a déjà sa femme et ses enfants s'écria ma mère ahurie.
- C'est la tradition de notre famille. Tu ne peux que t'y plier répondit ma tante d'un air arrogant.
Tout ce qui a été dit prend effet maintenant. Akanni tu es chez toi dit elle en se levant.
Et ils s'en allèrent. Ma tante Abikè se rapprocha de ma mère et dit: Je suis vraiment désolée Ayoka. J'aurais voulu t'aider mais ils ont été implacables. Prends soin de toi et de la petite. Au revoir.
Ma mère pleurait à chaudes larmes mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Après tout tonton Akanni et sa famille étaient très gentils. Ce sera cool de vivre tous ensemble pensai-je.

Dès que les autres s'en allèrent, tonton Akanni et son fils allèrent chercher de nombreuses valises qu'ils montèrent à l'étage. La femme de tonton appela tout le personnel de la maison et prit la parole:
- Étant la nouvelle maîtresse de maison je vous annonce que vous êtes tous virés.
Ils crièrent en chœur d'indignation. D'autres la supplièrent mais elle resta de marbre. Elle continua avec un sourire narquois
- Dans les 15 minutes à suivre je ne veux plus voir aucun de vous.
Je lui demandai:
-Tata mais s'ils s'en vont qui va faire le ménage et la cuisine,qui va s'occuper du jardin ?
Elle me regarda avec dédain et répondit:
- Ta mère et toi bien évidemment. Quelle question !
Et à partir d'aujourd'hui vous devez m'appeler Madame. Ai-je été assez claire?
Ma mère et moi la regardions incrédules. La mâchoire m'en tombait. Comment tata qui était aussi gentille avec nous, peut-elle nous traiter de la sorte ?
Face à notre absence de réponse elle se rapprocha de nous et tonna:
- Ai-je été ASSEZ CLAIRE?
- Oui madame .
- Et toi petite Insolente ajouta-t-elle en se tournant vers moi, tu la fermes tant que je ne t'ai pas donné la parole.
- Compris tata. Pardon je voulais dire Madame.

La famille de mon oncle et lui même montèrent à l'étage. Mon oncle et sa femme choisirent d'occuper la chambre de mes parents. Ma cousine Neyra rentra dans ma chambre et se coucha sur mon lit en disant :
- Moi je prends celle là .Avec tout ce qu'elle contient ajouta-t-elle en me fixant.
- Mais où allons-nous dormir ma maman et moi? Ici c'est notre maison, vous ne pouvez pas nous la prendre m'écriai-je.
- Tais toi ma fille, il ne faut pas se rebeller sous peine de représailles me dit ma mère.
Mon oncle silencieux depuis tout à l'heure dit:
- vous occuperez la chambre des domestiques. Et trêves de bavardage. Je ne veux plus vous entendre.
Son fils quant à lui s'installa dans l'une des nombreuses chambres d'amis.
Ma tante nous rejoignit et dit:
- Que cherchez-vous debout ici? Allez me faire la cuisine rapidement. Ce soir je veux manger une salade composée en entrée,du riz au poulet yassa pour la résistance et une mousse au chocolat au dessert. Après ça vous me nettoyerez toutes les pièces de la maison.

J'allai à la cuisine toute dépitée avec maman et nous fîmes à manger. Je mis le couvert et " madame" et sa famille se mirent à table. Ma mère et moi étions obligées de rester debout près de la table à manger pour les servir.

Quand ils eurent fini de manger nous débarrassâmes la table, et maman voulait me servir à manger quand Neyra entra dans la cuisine.
- Et la domestique, que fais tu avec la nourriture ? Demanda-t-elle.
- Mais Neyra ta sœur a faim, il faut qu'elle mange dit ma mère .
- Qui t'a donné la permission de m'appeler par mon prénom et qui t'a donné la permission de toucher à la nourriture ? Dit-elle. D'ailleurs même je vais le dire à ma mère.
Elle s'en alla en fracas et revint avec sa mère. Celle ci dit en s'approchant de ma mère.
- Alors comme ça tu te permets de te servir dans ma casserole.
- Ma fille a faim je ne peux pas la laisser comme ça. Tu es quand même une mère toi aussi.
À ces mots de ma mère ma tante lui mis une gifle retentissante.
J'en frémis. Et lui répliqua:
- Toi et ta chienne de fille ne mangerez que lorsque je vous en donnerai l'ordre. Bande d'imbéciles, disparaissez de ma vue.

Nous allâmes dans la chambre des servantes qui nous était assignée. J'étais au bout du rouleau et là je fondis en larmes.
- Maman pourquoi nous traitent-ils de la sorte ? demandai-je à ma mère.

Ma mère me réconforta comme elle pouvait et nous nous endormîmes l'une contre l'autre.

____________________________________

Coucou à tous.
Ce chapitre vous l'avez attendu longtemps, il est là maintenant et j'espère qu'il vous a plu.
N'hésitez pas à commenter et à voter pour cette histoire.
Je suis ouverte à toutes sortes de critiques.
Merci à vous et à la prochaine.
😘👻

Victory (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant