11

57 11 5
                                    


Pdv d'Adéyèmi

Quelques temps étaient  passés depuis notre tentative d'évasion. La vie reprennait peu à peu son cours et nos blessures se cicatrisaient lentement mais sûrement. Depuis la bastonnade de la dernière fois, mon oncle nous ignorait royalement, sa fille nous lançait  souvent des piques sans plus mais sa femme demeurait méchante pour ne pas changer.

Toutes les occasions étaient bonnes pour nous humilier maman et moi.

Quand nous leur servions à manger à table , elle trouvait  tantôt que le repas était trop salé, tantôt qu'il n'y avait pas assez de sel. Même chose pour le ménage. Nous étions obligées de nettoyer l'argenterie deux fois par jour, serpiller toutes les pièces de la maison tous les jours et laver les douches tous les jours.

Madame était très méchante avec moi dès que maman avait le dos tourné parce que souvenez-vous, ma mère avait menacé de lui faire du mal si elle touchait ne serait ce qu'une seule mèche de mes cheveux.

Le comble, c'est quand elle me voyait apprendre mes leçons ou faire mes exercices. Elle me disait souvent que je n'étais qu'une sauvageonne sans avenir et que j'allais terminer sur les trottoirs.

Pour éviter d'entendre ces remarques désobligeantes maman m'avait proposée d'étudier la nuit quand tout le monde serait couché. J'adoptai donc cette méthode mais je dois reconnaître que cela me fatiguait qu'à cela ne tienne, à la guerre comme à la guerre.

À l'école, Neyra continuait de me mener la vie dure avec sa meilleure amie Shadé. D'autant plus qu'elles étaient populaires les autres élèves suivaient leur tendance, conséquence j'étais le nouveau souffre-douleur et cela me réjouissait au plus haut point, notez l'ironie.

Bref malgré tout cela nous ne nous plaignions jamais. Grâce à ces épreuves quotidiennes notre relation avec l'Éternel s'était renforcée. Chaque matin à notre réveil nous prions et le soir avant de nous coucher également nous prions. Nous demandions souvent à Dieu de nous donner la force de surmonter ces épreuves et à travers la lecture fréquente des Saintes Écritures nous avancions dans la foi.

Cependant j'avais une inquiétude concernant ma mère.
Depuis un certain temps elle était plus fatiguée que d'habitude. Elle m'avait l'air pâle mais dès que je lui demandais si elle était souffrante, elle prenait un air blasé et me disait que tout allait bien.

Pdv d'Ayoka

Cela fait déjà un peu plus de deux ans que mon cher époux nous a quitté mais je ne m'y suis pas encore résolu. Parfois la nuit pendant que ma petite Yèmi dort je pleurais  amèrement le décès de Boladji mais également  cette situation que nous vivions.

Je me réveillais souvent tard dans la nuit pour méditer la Parole de Dieu.
Cela me permettait de surmonter ces épreuves car "Qui regarde vers lui resplendira sans ombre ni trouble au visage" Ps33,6.

C'était parfois dur mais je m'accrochais car si le pilier que je suis pour ma fille s'effondre qui la relèvera?  Il est  vrai que Bola et moi avions tout organiser pour qu'elle ne manque de rien et je ne remercierai jamais assez le Ciel pour cette clairvoyance.

Néanmoins depuis deux mois environs ma santé se détériorait à vue d'œil. Les matins j'avais souvent la nausée et je vomissais fréquemment. De plus j'étais prise parfois de vertiges et d'excès de fatigue.

J'avais essayé de parler de mes malaises à Akanni mais il n'avait rien voulu entendre. Et avec Adéyèmi si perspicace je ne savais plus comment gérer la situation.

Flashback

J'épluchais les pommes de terre pour le dîner quand Madame m'appela. Quand je dis appeler c'est en faite qu'elle vociférait mon prénom ;

-Ayoka, Ayoka cria-t-elle. As tu déjà nettoyer le parquet aujourd'hui.

- Non madame. Je le ferai tout à l'heure. Répondis-je.

- Donc moi je dois attendre que tu te décides à le faire ? Cria-t-elle.
Ma maison doit être impeccable, je ne suis pas dans une porcherie.

Je me tus et cela l'irrita certainement car elle reprit de plus belle ;

-N'est-ce pas à toi que je parle.
Dépêche toi d'aller me nettoyer le parquet. Et si le dîner n'est pas prêt à temps tu au....

Elle parlait encore quand je fus prise de vertiges, je la voyais gesticuler mais n'entendais plus rien. J'étais déjà dans les vapes.

La dernière pensée que j'eus était que se passe-t-il ? Que m'arrive-t-il?

Et puis ce fut le trou noir...

____________________________________

Voilà le chapitre 11.
Je suis vraiment désolée pour le retard accusé et pour ce chapitre plus court que d'habitude.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
Quelqu'un a-t-il une idée de ce qui arrive à Ayoka ?

Victory (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant