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Coucou à tous. Je vous prie de lire ce chapitre en écoutant la chanson du média. Vous m'en direz des nouvelles !

Pdv d'Ayoka

Lorsque je me réveillai, je remarquai que nous étions toujours ligotées ma fille et moi au beau milieu du salon sur le carrelage froid.

Adéyèmi dormait et elle avait des traces de larmes sur  le visage. Sa peau était parsemée de sillons rougeâtres et elle avait des ecchymoses qui viraient au violet par endroits. J'en eus la chair de poule. Tout était silencieux mais ma fille geignait parfois de douleurs dans son sommeil et grelottait de froid.

De mon côté ,ce n'était pas non plus la grande forme. J'avais les membres tout engourdis et ankylosés. La robe que je portais n'était plus qu'haillons tellement elle était déchirée. Dès que j'essayais de bouger un peu, les cordes mordaient ma chair. Soudain j'entendis la voix endormie de ma fille qui m'appelait:

- Maman, maman. J'ai si mal et j'ai très froid.

- Ne t'inquiètes pas mon bébé, nous nous en sortirons lui répondis-je

- Pourquoi tant de souffrances ? Dis moi maman. Ajouta-t-elle.

Dans la semi obscurité dans laquelle nous étions, je vis des larmes remplir ses yeux.

Mon cœur se fissura  mais je remballai ma peine et je me rapprochai d'elle du mieux que je pouvais pour la consoler et la tenir au chaud.

Akanni et sa femme nous laissèrent dans cette position là pendant trois jours. Trois jours pendant lesquels nous n'avions ni mangé,ni bu. Quand  leurs enfants passaient par là ils se moquaient de nous et les parents quant à eux nous rossaient de coups par moment.

Au soir du troisième jour, Akanni vint enfin nous détacher en prononçant ces mots qui me firent froid dans le dos:

- Ceci n'était qu'un avertissement, un avant goût de ce qui se passerait si vous vous hasardiez encore à vous enfuir. Déclara-t-il d'un air impassible.
Ai-je été assez clair ?

Nous fîmes oui de la tête et il s'en alla. Sa femme nous observait du haut des escaliers et se moquait ouvertement de nous.

Je me relevai non sans difficultés, pour aller dans la chambre mais ma fille malgré tous ses efforts n'arrivait pas à se tenir debout.
Alors faisant fi des mes propres meurtrissures je portai ma fille et  l'amenai dans notre chambre.
L'ayant débarrassée de ses vêtements sales, je l'amenai dans la salle de bain pour lui donner son bain. Tout le long de son bain nous restions silencieuses. J'évitais son regard car je me sentais tellement sale et souillée!

J'avais si mal qu'elle ait eu à subir toutes ces sévices corporelles et morales et qu'elle ait assisté à cette scène si dégradante. J'appréhendais sa réaction et évitais du mieux que je pouvais son regard.
Quand j'eus fini de lui donner son bain, je lui appliquai sur la peau un baume qui pourra soulager ses douleurs. J'appliquais le baume sur ses pieds lorsque je sentis sa main prendre la mienne. Je me redressai en la regardant. Elle avait cette lueur dans les yeux que je ne lui connaissais pas. Elle me dit:

- Maman, je sais ce que tu penses. Tu te sens souillée et tu évites de me regarder. Tu penses que je vais te juger, c'est ça?
Si c'est cela laisse moi te dire que tu as tout faux. Regarde toi dans le miroir, regarde toi maman.

Je regardai effectivement dans le miroir comme elle me l'avait demandé.

Elle continua:

- Que vois tu maman ? Dis moi.

- Je me vois dans des haillons sales, avec plein de traces de sang, les lèvres boursouflées, le visage gonflé. Je me sens si pitoyable, si faible. Je n'ai pas pu te protéger ma fille, pardonne moi lui répondis-je en pleurant.

- Écoute moi maman reprit-elle.
En regardant dans ce miroir, moi je vois l'image d'une femme forte, je vois une battante, une amazone. Malgré tes douleurs et toutes ces vicissitudes, tu ne m'as pas abandonnée maman. Tu as pris soin de moi en t'oubliant toi même. Tu m'as prise, lavée et dorlotée. Tu es mon héroïne maman.

Je t'aime ajouta-t-elle en m'étreignant fort.

À ces mots, il y eut comme une explosion de bonheur dans tout mon être. Ma fille, malgré tout ce qui venait de se passer me redonnait courage. Ses mots m'avaient mis un baume au cœur.

- Merci ma chérie, de m'aimer comme ça. Merci pour tout  m'exclamai-je en pleurant cette fois ci de joie.
 
Je l'aidai à s'habiller et allai ensuite prendre ma douche.
Après m'être habillée Adéyèmi me soigna comme elle le pouvait et nous nous couchions le ventre creux mais requinquées.

Demain est un nouveau jour  pensai-je en m'endormant.

Pdv de Neyra

Donc comme ça, Adéyèmi et sa mère ont voulu s'enfuir. Heureusement que mon père les a rattrapées. Sinon qui allait faire les corvées, le ménage et faire à manger. Pas moi certainement !
Je ne voudrais pas abîmer mes mains délicates et mes ongles parfaitement manucurés.
D'ailleurs dans notre ancienne vie, c'était moi qui m'occupait des tâches ménagères et autres. Il est hors de question que ça reprenne ici.

Ah! Quand mon père les a ramenées ça a été leur fête. Je me réjouis de ne pas être à leur place. Il les a battues comme jamais. J'ai bien ri de là où j'étais.
Papa était tellement enragé, je ne l'avais jamais vu comme ça.
Les domestiques pleuraient et criaient , c'était un beau film.

Tout ce que je peux dire c'est que

Leur enfer ne fait que commencer!!!

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Voilà le chapitre 9. N'oubliez pas de le lire en écoutant la chanson en média. C'est Rise UP de Andra Day.

Victory (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant