Chapitre 2

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Hey, alors, dans cette histoire, il va y avoir plusieurs langues : français, anglais et coréen. Pour la compréhension de chacun, je vais mettre en place un "code". J'explique... 

Quand ce sera écrit en normal, cela veut dire que les personnages parlent français.

Quand ce sera écrit en gras, les personnages parlent en anglais.

Et quand ce sera écrit en italique, ils parlent coréen.

Alors comme ça, ça peut paraître compliqué, mais ne vous inquiétez pas, vous vous habituerez.

Sur ce, bonne lecture ;)

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[PDV Almasa]

J'étais dans la cuisine, accoudée au comptoir, un thé à la main. Mes yeux étaient encore fermés, je me réveillais doucement. On était lundi. Je détestais le lundi. Pourquoi on avait inventé le lundi ? Je me postai devant la fenêtre et regardai la ville qui bourdonnait déjà. Rien n'était jamais calme ici. Je jetai un coup d'œil à ma montre. Il me restait une bonne demi-heure avant que je ne doive partir pour le café où je travaillais. Je me dirigeai vers la chambre de Lou pour la réveiller puisqu'elle n'avait, comme d'habitude, pas entendu son réveil. J'ouvris la porte et m'approchai d'elle avant de lui secouer délicatement l'épaule.

- Lou, chuchotai-je, réveille toi, c'est l'heure.

- Mmh... répondit-elle en se cachant sous sa couette alors que j'écartais les rideaux.

Je vis son bras sortir et attraper son smartphone après l'avoir débrancher. J'allais sortir de la pièce quand soudain, sans que je m'y attende, elle bondit sur son lit. J'avais envie d'exploser de rire. Ses cheveux étaient presque à la verticale sur sa tête, elle avait une énorme trace sur le visage due aux plis du tissu de son oreiller et ses yeux étaient écarquillés comme si elle venait de voir un fantôme.

- MAIS JE VAIS ÊTRE EN RETARD ! cria-t-elle. TU AS VU L'HEURE ? POURQUOI VOUS NE M'AVEZ PAS RÉVEILLÉE ?

"PoUrQuOi VoUs Ne M'aVeZ pAs RéVEiLLéE ?" Qu'est ce que je viens de faire, connasse ? Je gardai pour moi mes pensées meurtrières et sortit de la chambre tandis que Lou courait dans toute la pièce, attrapant ci et là des vêtements, affaires... J'eut à peine le temps d'apercevoir Fanny, les mains sur les tempes, sortir de sa chambre que Lou passa devant moi comme une fusée en direction de la cuisine.

- SA MÈRE JE VAIS ÊTRE À LA BOURRE !

Alors qu'elle contournait l'îlot central, son petit orteil s'explosa contre le meuble.

- PUTAIN SA MÈRE LA P*** DE SES GRANDS M**** LES CHAUVES !

Lou... La politesse et la délicatesse incarnée... Comme toujours... Sautillant sur une jambe, elle massait son pied meurtri d'une main, tout en attrapant une tranche de pain de mie de l'autre. Elle croqua dans la tranche à pleine dents avant de repartir dans sa chambre à toute vitesse. J'échangeai un regard plein de dépit avec Fanny, qui avait finalement réussi à émerger et à ouvrir les yeux.

- On peut pas dormir dans cet appart... dit-elle avec un bâillement.

- OUI BAH DÉSOLÉE D'AVOIR COURS TÔT, MOI, MADEMOISELLE J'AI-JAMAIS-RIEN-À-FAIRE-AVANT-13H ! cria l'autre depuis la pièce voisine.

- C'est pas vrai ! Le jeudi, j'ai cours à 11h... Et je vois pas pourquoi tu stresse, il te reste presque une heure pour être à la fac, faut pas 30 minutes pour y aller...

- FANNY ! ON EST À PARIS ! IL Y A DES BOUCHONS H24 !

- En même temps, pourquoi tu prend le bus ? T'as qu'à prendre le métro, c'est plus rapide, il y a pas d'embou-

- PARCE QUE JE SAIS PAS Y ALLER EN MÉTRO, JE TE RAPPELLE ! SI J'Y VAIS EN MÉTRO, JE VAIS ME PAUMER ET PERDRE ENCORE PLUS DE TEMPS !

- On habite dans cette coloc depuis combien de temps, rappelle-moi ? demandai-je en soupirant.

- PRESQUE TROIS ANS MAIS JE VOIS PAS LE RAPPORT !

Je pinçai l'arête de mon nez en secouant la tête alors que Fanny était pliée en deux et essayait de retenir son rire. C'est alors que Lou sortit à nouveau en trombe de sa chambre avec son sac.

- FANNY TU IRAS ACHETER UNE NOUVELLE POÊLE VU QUE T'AS LE TEMPS ET QUE T'ES RÉVEILLÉE !

- Pfff... La flemme... Mais j'ai pas de sous, t'façons...

- FANNY TU SAOULE, SI TU ARRIVAIS À GARDER UN TAF PLUS DE TROIS JOURS AUSSI ! TIENS !

Lou avait sorti un billet de 20€ de son porte-monnaie et l'avait lancé au visage de Fanny qui écarquillait les yeux, choquée. Quant à moi, j'essayais de me contenir pour ne pas exploser de rire devant cette scène. Lou pris une poignée de pièces et les jeta sur la deuxième. Fanny n'eut pas le temps d'éviter ou de se protéger des projectiles et reçu une pièce juste à côté de l'œil.

- ET TIENS ! RACHÈTE TES FOUTUS PANCAKES !

- MAIS T'ES TARÉE, T'AS FAILLI M'ÉBORGNER ! TU VEUX MA MOR- Attend ? Les pancakes ? Mais c'est trop bien !

Lou courut jusqu'à l'entrée, attrapa sa veste et ouvrit la porte. Elle s'apprêtait à partir mais je l'arrêtai.

- Lou...

- OUI ? ALMASA, JE SUIS EN RETARD !

Je lui montrai ses pied.

- OUI, BON, MES CHAUSSETTES SONT DÉPAREILLÉES, TU VAS PAS EN FAIRE UN FROMAGE ?

Là, c'était trop. Fanny et moi éclatâmes de rire. Mon amie était tombée et se roulait par terre tandis que j'étais pliée en deux, me tenant les côtes. Lou nous regardais, étonnée, mais quand je vis ses yeux passer à la colère, je m'empressai de lui dire :

- Le problème n'est pas tes chaussettes, mais le fait qu'il n'y ai rien par dessus...

- Quoi ? Mais comm- OH PUTAIN, MES CHAUSSURES ! ET VOUS POUVIEZ PAS ME LE DIRE PLUS TÔT ?

Nos rires reprirent de plus belle. Lou mis ses baskets et, sans même faire les lacets ni refermer la porte, partit en courant dans l'escalier de l'immeuble.

Après dix bonnes minutes de fou rire intense, je me relevai et allai me préparer tandis que Fanny était partie se recoucher. Je mis un jean noir ainsi qu'un chemisier rouge, que je devais porter pour le travail. J'attachai mes cheveux en deux petits chignons avant de mettre une pointe de rouge à lèvre. Je mis un haut de rechange dans mon sac puis quittai l'appartement après avoir laissé un mot à Fanny dans la cuisine disant "N'oublie pas d'acheter la poêle ou la folle va encore nous piquer une crise."

C'était comme ça que ça se passait dans cette coloc. On se disputait, on se chamaillait, on se provoquait, mais on s'aimait plus que tout.

Il était presque midi, mon travail allait bientôt être terminé, j'installais les dernières tables pour le déjeuner pendant que mes collègues commençait déjà à prendre les commandes des premiers clients. Je pensais à la longue après-midi qui m'attendait à la fac de droit.

- Please, can you help me ? dit une voix derrière moi.

- Pardon ? répondis-je en me retournant vers mon interlocuteur. Heu, sorry ?

- Please, can... Can you hide me ?

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