Chapitre 16

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Rappel du "code" pour les langues :

normal = français / en gras = anglais / en italique = coréen

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[PDV Fanny]

Ok... Alors... D'abord... Je suis où ? Sans ouvrir les yeux, je tâtai de mes doigts la chose sur laquelle j'étais allongée. Vraisemblablement : un lit. Étais-ce le mien ? J'ouvris une paupière et distinguai les meubles de ma chambre. Je ne savais pas quand ni comment j'étais arrivé là, mais j'y étais. Je fis un demi-tour sur moi-même afin de voir l'heure sur mon réveil. C'est alors que je vis, dans la pénombre, une silhouette couchée à côté de moi. Oh, bordel ! C'EST QUI ? QUI EST CETTE PERSONNE ET SURTOUT... QU'EST-CE QU'IL OU ELLE FAIT DANS MON LIT ? EST-CE QUE J'AI... AVEC... NAN ! NAN ! NAN ! TOUT MAIS PAS ÇA ! MERDE, MERDE, MERDE, MER... Ah non, c'est la couette... Je posai ma main sur ma poitrine, tentant de calmer les battements de mon cœur. Je poussai un soupir de soulagement. Ok, tout va bien Fanny, tout va bien, on se calme et on respire. Ce n'est que la couette. Inspiration. Expiration. Inhala. Exhala. Je regardai finalement l'heure : 13h46. Ah ouais, quand même. Je décidai de me lever. Je me redressai alors pour m'asseoir. Mais tout à coup, une migraine gagna brusquement mon crâne. Ok, on va y aller en douceur... foutue gueule de bois. Difficilement, je me hissai sur mes deux jambes, tenant ma tête dans ma main. J'ouvris la porte de ma chambre pour sortir dans le salon. La lumière m'aveugla pendant quelques minutes avant que mes yeux ne s'y habituent. Lorsque ce fut le cas, je rejoignis Almasa et Lou qui étaient posées sur le canapé. 

- Tu tire une de ces tronche ! dit la dernière.

Je voulus lui répondre mais aucun son ne sortit de ma bouche. Ah bah yes, j'ai perdu ma voix en plus... Je me raclai la gorge avant de reprendre :

- Parle moins fort... Ma tête...

- Pfff, c'est pas de ma faute si tu tiens rien à l'alcool, t'as pas bu énormément au final...

- Tu dis ça, répliquai-je, mais si mes souvenirs sont bons, t'étais bien bourrée aussi !

- J'étais pas bourrée, j'étais... euphorique, c'est différent. En plus, moi je n'ai jamais de gueule de bois, donc je peux me permettre de boire un peu trop.

- Mouais... 

"Gnagnagna j'Ai JaMaiS dE gUeuLE dE bOiS" Pfff. Bon, j'avais effectivement aucun argument. Mais la veille, j'avais été trop torchée pour me rendre compte de l'état des deux autres.

- Hein Almasa ? demanda l'autre.

- Quoi ? bafouilla celle-ci, semblant perdue dans ses pensées.

- J'étais pas tellement défaite hier ?!

- Bah... Tu faisais de la merde... Mais nan, ça va. Tu tiens bien, toi, répondit-elle, puis elle porta son regard sur moi. Par contre, Fanny, t'étais ex-plo-sée !

Je poussai un soupir et levai les yeux au ciel. Jamais un soutien dans cette baraque ! Je m'affalai sur le canapé en fermant les yeux. Un fort bruit parvint à mes oreilles. Un son strident et aigu.

- Raaaah, mettez vos téléphones en silencieux, râlai-je. Mon crâââââne...

Almasa ignora ma remarque et déverrouilla son smartphone pour regarder la notification qu'elle avait reçu. Je vis un sourire se dessiner sur son visage, et, au regard que me lança Lou, celle-ci l'avait remarquer aussi. J'haussai les épaules devant le sourcil arqué de mon amie, qui semblait se poser les mêmes questions que moi par rapport au comportement suspect d'Almasa.

- Dis Almasa ?

- Mmh ? baragouina cette dernière, ne lâchant pas son écran des yeux.

- Il s'est passé quelque chose de particulier de ton côté hier soir ? Genre une rencooontre... ?

- Nan, rien de particulier...

Je plissai les yeux, tentant d'analyser ses expressions, de savoir si elle nous mentait. Bon, en même temps, t'es en pleine cuite Fanny, la seule chose que tu vas réussir à analyser c'est le cachet d'aspirine.

- Pourquoi tu me pose cette question en fait ? reprit-elle.

- En deux mots, déclara Lou. Sourire. Débile.

- Est-ce que tu parles à quelqu'un, genre un meeec ? demandai-je avec un sourire en coin.

Elle leva les yeux aux ciel avant de répondre :

- Non, j'ai mieux. Regarde.

Elle tourna son téléphone vers nous. Sur l'écran était affiché une photo de J-hope. Je me mordis la lèvre avec un sourire aussi débile que celui de mon amie quelque secondes plus tôt. Lou, quant à elle, secoua la tête.

- Remettez-vous en, ça va aller !

Sans dire un mot, Almasa pivota à nouveau son téléphone vers elle, glissa son doigt dessus et le tendis vers notre amie. Cette dernière s'appuya sur son bras pour mieux voir la photo de Namjoon que lui montrait Almasa. Mais sa main glissa et elle reprit son équilibre de justesse pour ne pas tomber du canapé. 

- Je vais bien.

Nous lui lançâmes un regard peu convaincu.

- C'est ça, c'est ça...

- Je. Vais. Très. Bien.

- Elle a failli faire un infarctus mais elle va très bien, haha. dit Almasa

- Elle gère clairement pas mieux que nous...

- Hahaha, très drôle... Vous savez que j'ai compris ? J'ai du mal à parler coréen mais je le comprend donc faites pas trop les malines...

Nous poussâmes un soupir déçu. Notre plan avait été un échec cuisant. 


Nous passâmes l'après-midi à glander dans le salon, passant parfois à la cuisine parce que... bah on est des grosses bouffes quoi ! A un moment, Almasa était partie aux toilettes. C'est alors que Lou s'était brusquement tournée vers moi, avait joint ses doigts d'un air soudain très sérieux et m'avait demandé d'un ton tout aussi grave :

- Bon, est-ce que tu sais quelque chose ?

- Comment ça ? 

- Ben... Tu vois bien, elle est bizarre, elle a des sourires béats, elle cache son téléphone... Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Aucune idée, répondis-je en regardant vers la porte de la salle de bain. Mais il se passe quelque chose, effectivement.

- Tu crois que c'est un mec ?

- Je sais pas... Je pense pas quand même. Elle nous l'aurait dit, tu crois pas ? 

- C'est vrai... Juste pour qu'on lui paye la bouteille de champagne qu'on s'est promise, elle nous l'aurait dit à la seconde.

- J'espère que c'est pas ça, dis-je en soupirant, je veux être la première à sortir du célibat !

- T-t-t-t-t, oublie tout de suite cette idée, meuf. Ce sera moi !

- Toi ? Hahahaha, laisse moi rire ! 

- Tu peux rire autant que tu veux. Elle me lança un coussin dessus. Ce sera moi.

C'est alors que commença une bataille d'oreillers assez violente. Almasa sortit de la salle de bain et nous regarda avec des yeux ronds alors que nous nous figeâmes. Lentement, elle ramassa un coussin qui était tombé à terre. Il y avait dans ses yeux son air dépité habituel lorsque nous faisions des conneries. Mais, tout à coup, sans que nous nous n'y attendions, elle jeta le coussin sur Lou qui, tomba de manière dramatique en arrière et atterrit sur le canapé.

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