Fragmented {Ereri Terminé}

Eiichirō

Je ne peux pas m'endormir...

...non je ne dois pas.

Ils se ferment tout seul pourtant mais...je dois garder mes yeux ouverts.
C'est le seul moyen pour être sûr que je suis ici et que je vis bien cet enfer!

Je suis épuisé... j'ai faim...je sens du froid sur tout mon corps découvert.

J'ai l'impression qu'il fait encore plus sombre...

La nuit arrive ?

Est-ce que j'ai déjà passé une journée dans cet endroit sans manger , sans boire, sans...

j'ai envie d'aller aux toilettes...

J'ai toujours les jambes écartées sur cette chaise et allongé car cet espèce de taré m'a poussé.

L'autre n'est toujours pas venu...je ne sais pas depuis quand je suis là, à lutter pour ne pas m'endormir et me retenir....

Fap fap

Ça... ça y est! Mon dieu...

J'entends des pas qui viennent déchirer le silence que je m'étais créé... l'angoisse revient.
Être seul m'avait permis de souffler un peu avant de savoir ce qui allait m'arriver.

Fap fap fap

C'est ... c'est la même démarche assurée qui m'avait conduit jusqu'ici.

Les cliquetis de la porte sont trop longs. J'aurais aimé qu'ils durent plus longtemps, que le temps s'arrête...

Elle s'ouvre sur la grande silhouette longiligne, toujours vêtue de son costume.

C'est encore lui...

Je respire doucement, apeuré, espérant qu'il soit comme tout à l'heure, mais sa démarche lente qui arrive sur moi m'étonne fortement.

"Hey.."

Je déglutis.

Sa voix posée et basse m'inquiète...

Il se dirige vers la petite table où se trouve la télécommande, ma tête suivant la silhouette.

"T'as toujours pas retrouvé ta langue on dirait hum..."

Mon cœur battait violemment. Ça me nouait à nouveau la gorge.

Le flash qui alluma l'écran m'éblouit. J'étais resté trop longtemps dans le noir.

".....encore une grande prestation, le son, le décor tout était magistral...."

À la télé ils parlent encore de l'idole....je ne sais même plus si c'est lui ou pas...je ne comprend plus rien... je veux surtout sortir, être loin de ce fou...

"...il se fait en général désirer mais le live qu'il nous a concocté ce soir nous prouve bien qu'il..."

Je l'entendis se retourner.

Il s'avance...

Dans un étourdissement total, je sentis brutalement mon corps se projeter en avant.

"Haa...."!

Par réflexe, je laissai échapper un cri qui se propagea dans toute la pièce et sans que je le réalise, sa tête se trouvait juste en face de la mienne.

Essoufflé, j'haletai de peur.

"Haa...haa..."

Ses grands yeux verts me fixaient, son souffle chaud se posai sur moi, juste à quelques centimètres de mon visage.