Les enfants du tourment

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Son corps svelte braqué au sol, ses grandes prunelles vertes plantées droit devant lui, lui rendaient tout bonnement l'allure d'un intrépide soldat.

Quand je suis arrivé dans cet endroit inconnu et angoissant, je comptais les jours, les heures...

M'affolant à chaque bruits...

Priant pour ma survie quand il m'approchait.

Maintenant, j'ai comme l'impression que tout va aller très vite.

Il a ce couteau à la main, le tenant d'une façon bien sanguinaire mais je sais maintenant qu'il ne s'en servira pas.

C'est moi.

Je suis ici pour une raison.

Une raison lointaine et familière...

Je levai mes mains, observant le noeud rouge que j'avais passé entre mes doigts.

Avec mon autre main, je le dénouai pour en faire un simple ruban que j'attachai à mon front comme un bandeau tel un fier écumeur des mers à la proue de son voilier.

Il sourit, faisant relâcher toute cette tension qui nous enveloppait, decrispant son corps en prise à sa position de parfait petit soldat.

Il se mit à terre devant moi, se prosterna à mes pieds , me tendant le couteau de ses deux mains comme on fait une remise d'armes aux honorables chevaliers.

"Caporal, ceci vous appartient".

Il empruntait un sourire apaisé, soulagé,  comme si tout ce qu'il avait voulu était ce moment.

Comme si ce moment était la raison et la clé de ma venue ici.

Ce sentiment...

Je l'avais oublié étant donné que je n'avais pas souvent eu le plaisir de le ressentir.

Ce sentiment où nous retrouvions ce qu'on nous avait arraché...

Est-ce seulement ça qu'il voulait ?

Quand mes mains venant chercher le menaçant objet , effleurèrent les siennes , je me crispai.

Alors c'était elle.

Elle, c'était lui.

Cette seule main...

Ces rires...

Faisait-elle partie de toutes ces personnalités ou n'existait-elle plus, a-t-elle seulement existée ?

Je l'avais oublié, détruisant mon moi passé...

Sa présence.

Partout.

À chaque moment.

Nos murs collés l'un à l'autre, faisant vivre notre enfance entre ceux-ci.

Nos jeux imaginaires partagés à la fenêtre de nos prisons communes...

Nos échanges d'enfants privés de liberté.

Ses échanges avec...lui....la nuit.

Ses plaintes et mes pleurs ces mêmes nuits quand je savais inconsciemment petit garçon que je ne pouvais la sauver que pendant nos jeux imaginaires...

J'étais un Caporal renommé, le plus fort de l'humanité qui protégeait ses soldats de toutes existence allant à leurs encontres.

Je les protégeait des esprits maléfiques, des créatures immondes, avec mon bâton transformé en épée guerrière et son nœud rouge noué à mon front tel la couleur du sang et le symbole de mon invinciblite, je pouvais tous les tuer et ainsi les sauver !

Fragmented {Ereri Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant