Le soleil était chaud aujourd'hui pour l'un des premiers jours de printemps. Il tapait avec lassitude sur mon petit jardin, reflétant la lumière de ses rayons contre les fenêtres de mon cabanon de jardin, gorgeant ma peau encore blanchâtre de l'hiver de ses éclats de soleil. Mes fines fleurs commençaient doucement à s'ouvrir au monde, mes œillets d'Inde fleurissant d'une belle couleur jaune poussin et mes capucines encore capricieuses restaient fermées, se contentant de lézarder au soleil. Je les arrosais avec le plus grand ses soins, caressant leurs petits pétales doux et duveteux au passage, allant même jusqu'à leur parler, leur racontant tranquillement les événements de ma journée comme pour leur faire la conversation et les maintenir occupées. Mon cosmos d'une belle couleur violette commençait à s'étaler dans le petit jardin improvisé, entourant les autres fleurs avec fierté alors que quelques abeilles gourmandes venaient se ravitailler en pollen autour de moi. Je chantonnais tranquillement, faisant la sérénade à mes amours de plantes tout en me déplaçant autour pour les arroser, écoutant le chant des oiseaux me répondre avant que mon attention ne soit attirée par une rose.
Une magnifique rose blanche en plein milieu de mon jardin, seule et plus grande que la moyenne, fièrement dressée là où elle ne devrait pas être, n'ayant jamais planté de roses dans mon jardin. Je lui reconnus une grâce incroyable, si blanche et délicate au milieu de mes lupins, s'offrant aux éclats des rayons de soleil, alors que, passant au travers, la lumière de l'astre laissait entrevoir une étrange masse sombre, enfermée dans les pétales robuste de la fleur. Une ombre sans mouvement, lourde et qui faisait légèrement plier la tige de la belle fleur sous son poids, qui refusait d'éclore malgré les beaux jours de printemps arrivés.
Et je passais ensuite la voir tous les jours. Je chantonnais pour mes fleurs, cajolais leurs si beaux pétales colorés et m'arrêtais pour saluer cette douce rose au milieu des autres fleurs. Je lui disais quelques mots, l'encourageant à éclore, lui racontant combien le ciel était bleu aujourd'hui, le soleil chaud et les autres fleurs si belles. Je voulais lui donner envie de s'ouvrir délicatement, laisser ses pétales goûter aux fins rayons du soleil et libérer cette ombre immobile qui captait toute ma curiosité. La scène fut la même tous les jours de la semaine, la petite fleur refusant de céder, maintenant ses pétales durement fermés, presque fièrement, cachant sa beauté au reste du monde.
Mais ce jour-là, les choses furent différentes. L'ombre prenait beaucoup de place au milieu des pétales alors que j'étais près à parier l'avoir vu bouger. Elle se déplaçait, la petite fleur tanguant au fil de ses mouvements, comme si cette dernière était trop lourde pour elle, alors que, déplaçant un doigt hésitant vers les pétales, je vis une petite chose s'y enfoncer de l'intérieur. Un fin bâton ou comme la patte d'un insecte enfermé entre les pétales, essayant de s'en échapper. Je poussais un soupir de surprise, me reculant légèrement avant de froncer les sourcils et m'agenouiller à la hauteur de la fleur. L'ombre ressemblait définitivement à celle d'un insecte, un grand insecte à en juger par la taille de la fleur qu'il semblait complètement remplir alors que de nouveaux coups furent portés aux pauvres petits pétales sans défense. La fleur plia une nouvelle fois sous le mouvement alors que je glissais mon index le long de la tige pour la maintenir en place, l'aidant à supporter les mouvements, déposant mon doigt sur les pétales pour sentir quelque chose s'enfoncer dans mon index, comme une petite main miniature. Retirant rapidement ma main je glissais mon œil curieux presque contre le pétale, essayant d'apercevoir les mouvements de la chose qui essayait de s'échapper, prenant pitié de la voir gesticuler avec force. Je remontais alors doucement la pulpe de mon index vers le haut de la prison formée par les pétales, appuyant dessus très légèrement pour aider la pauvre fleur à s'ouvrir, l'empêchant de se prendre de nouveau coup et essayant de libérer la petite masse qu'elle enfermait. Je n'eu pas à forcer longtemps, les pétales se séparant naturellement sous mon doigt, s'ouvrant presque naturellement, dans une lenteur incroyable me maintenant en haleine, se dépliant sous les rayons du soleil, laissant apparaître deux grands yeux bleu pointés sur moi.
Je me reculais directement, de plusieurs pas, la surprise ayant pris place sur chaque traits de mon visage en quelques secondes à peine alors que je regardais un petit homme miniature essayer de se mettre debout. Ses jambes étaient tremblantes et fines alors qu'il s'accrochait à un pétale resté en place pour se maintenir debout. Il avait l'air énervé, ses petits yeux d'un bleu plus beau que celui de mes clématites envoyant des éclairs. Il plaça rageusement ses mains sur ses hanches, prenant un air énervé, sa petite mèche lui retombant dans les yeux alors que j'entendis une voix extrêmement douce et aiguë s'élever dans les airs dans des marmonnements de colère. Le petit homme grognait contre les pétales qui l'avaient maintenu enfermé, piétinant méchamment le bulbe de la rose qui l'abritait avant de lever son pied dans les airs pour l'abattre sur le seul pétale resté en l'air, essayant de le faire tomber dans un coup de pieds, bien que ce fut l'homme qui tomba en arrière, vaincu par le petit pétale qui n'avait pas bougé d'un pouce. Et ce simple geste suffit à faire redoubler sa crise d'énervement, jactant en continu, vociférant des mots énervés en balançant ses membres dans les airs alors que je me rapprochais doucement. J'observais ce petit être sortie de la plus belle fleur de mon jardin s'énerver dans le vide, découvrant pour la première fois de ma vie quelque chose de plus magnifique encore que mes fleurs que j'aimais tant. Le petit être avait des cheveux châtains clair, reliés sur le devant de son visage dans une petite mèche adorable, caressant son front et tombant parfois dans ses yeux de la plus belle couleur que je n'avais jamais vu. Aucune fleur sur cette terre ne pouvait porter en elle une couleur aussi délicate et ensorcelante que le bleu des yeux de mon petit homme. Ses joues étaient roses sous l'énervement, une belle couleur similaire à celle de la fleur d'Althéa alors que ses lèvres affichaient le rouge parfait des roses offertes à la Saint-Valentin.
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Pretty Flower - Larry (Terminé)
FanfictionLe jour où la belle rose blanche du jardin d'Harry éclôt, le fleuriste ne s'attendait pas à voir apparaître au milieu des pétales aussi blancs que la neige, un petit homme grognon. Le mécheux était plus petit qu'une fleur, et semblait décidé à ne pl...