Pretty Flower - Larry (Terminé)

Épilogue:

-Et celle-là c'est quoi?

-L'amaryllis, elle représente la beauté, pouffais-je en resserrant mes bras autour de son bassin, collant un peu plus son dos à mon torse, déposant un baiser dans sa nuque qui le fit marmonner que j'étais bien trop fou de lui. Et ce n'était vraiment pas si faux que ça.

-Et la Lavande? Demanda t-il en pointant du doigt les petites fleurs violettes.

-Ça, ça représente le silence et le calme, ce que j'aimerais bien que tu apprenne à faire, avouais-je sans aucune gêne, faisant s'esclaffer Louis sur ce combien j'étais odieux, se penchant pour mordre mon bras près de lui en vengeance bien que je n'avais aucun doute sur le fait qu'il ne l'avait pas mal prit.

En effet, après avoir passé des jours dessus, je présentais enfin à Louis mon cadeau de St Valentin, un cadre presque aussi grand que lui, recouvert de belles fleures séchées pour pouvoir rester en place sans s'abîmer, représentant toutes, grâce à leurs significations, ce que j'aimais chez Louis. J'y avais placé le Jasmin qui était une fleur associée à l'amour, la fleur de lys pour la passion qu'elle représente, l'Orchidée pour le caprice, ce à quoi Louis était le champion. J'y avais mit de même le Crocus pour le bonheur et la joie, l'Orchidée pour la délicatesse et le charme, ou encore la Tulipe pour l'amour véritable et passionnel, le tout avec une magnifique rose blanche au milieu, me rappelant à chaque fois que j'en voyais une combien Louis n'aurait pas pu naître dans une autre variété de fleur, celle-ci lui correspondant parfaitement. Elle était la plus belle des fleurs à mes yeux et représentait la pureté. Et, malgré son caractère imprenable, personne sur cette terre ne pouvait être plus pur qu'un petit homme né entre les pétales d'une rose, aimant d'un amour inconditionnel chaque personne de son entourage, ne rechignant d'ailleurs jamais à le leur faire comprendre.  Elle représente l'innocence, la pureté et l'amour, il aurait seulement fallu y ajouter le mauvais caractère et j'y retrouvais le parfait portrait de Louis. Mais pour cela j'avais pensé à ajouter le Pétunia qui symbolisait le ressentiment et la colère.

C'était un peu fort comme message mais il fallait avouer que personne ne s'énervait plus vite que Louis. Il prenait toujours de petites choses à coeur et en faisait des montagnes entières de ressentiments, jusqu'à ce que, en un simple petit baiser toute cette tension s'efface. C'est pour ça que je n'avais pas non plus été capable de m'empêcher d'y glisser une Renoncule qui représentait les enfantillages, en parfait adéquation avec son caractère parfois enfantin que j'aimais pourtant plus que tout.

-C'est magnifique, marmonna Louis finalement, se retournant dans mes bras pour me faire face, se hissant sur la pointe des pieds pour déposer avec une grande douceur ses lèvres contre les miennes, enroulant ses bras contre ma nuque. Je t'aime, chuchota t-il contre elles avant de me voler un baiser, qui, comme le tout premier, n'avait jamais cessé de me faire perdre mes moyens.

Louis avait beau être le genre de personnes qui avaient toujours besoin d'attention et d'amour je ne m'étais jamais fait, pas même au bout de cinq ans de relation maintenant, à son contact. Il était tellement plus doux et sincère dans tout ce qu'il faisait que n'importe qui, tout chez Louis respirait l'amour pur, je ne m'étais jamais senti aussi bien de toute mon existence que lorsque je me retrouvais dans ses bras. Et pourtant j'y passais une grande partie de mon temps. Dès que nos journées de travail respectives se terminaient je n'étais même pas en mesure d'attendre que Louis rentre de lui-même du salon de coiffure où il travaillait pour le retrouver que j'allais directement le chercher au travail. C'était comme ça que ça marchait entre nous, l'espace n'était pas nécessaire, plus on était proche l'un de l'autre mieux on se portait.

-Et ce n'est pas tout, marmonnais-je en me détachant de lui à contre coeur, montant une main dans le bas de son, le pressant doucement pour attirer son attention sur autre chose que mes lèvres qu'il fixait avec envie. Lou c'est important, pouffais-je en tournant la tête pour la replacer face au cadre devant nous, pointant du doigt en particulier une petite fleur blanche et jaune bien connue, une belle Marguerite. Cette fleur là, elle signifie un nouveau commencement, tu sais, une page qui se tourne sur quelque chose de plus beau encore, de plus positif, c'est donc le genre de fleur que l'on offre à des parents pour l'arrivée d'un nouveau né. Ça représente le départ d'une nouvelle vie, d'un événement heureux qui va bouleverser tout un quotidien.

-T'es pas enceint rassures-moi? Demanda directement mon abruti de petit ami un grand sourire amusé aux lèvres, essayant de me taquiner jusqu'à ce que je le recadre réellement, aimant me pousser à bout. Mais cette fois je n'allais pas perdre patience.

-Non, en revanche, soufflais-je en tendant la main vers la belle rose blanche, en écartant avec la plus grande des précautions ses fins pétales, pour récupérer en son centre, comme j'avais récupéré Louis il y a maintenant bientôt six ans, une belle bague de fiançailles. En revanche je comptes te demander en mariage là tout de suite, alors ça serait cool que tu arrêtes de faire l'andouille.

-Oh mon dieu, s'écria directement Louis, toute trace d'amusement ayant directement quitté son visage. Oh mon dieu c'est sérieux? Demanda t-il en poussant un nouveau cri lorsque je me contentai d'hocher de la tête. Oh, oui! Oui, oui, oui, bien sûr que je veux t'épouser, s'écria t-il une nouvelle fois en se ruant dans mes bras, sautant dans ceux-ci, enroulant ses jambes autour de mon bassin et ses bras dans mon cou en quelques secondes seulement.

-Mais je ne t'ai même pas encore vraiment fait ma demande, pouffais-je en plaçant mes mains dans le bas de son dos pour m'assurer qu'il ne tombe pas, trouvant déjà un Louis hochant négativement de la tête à plusieurs répétitions comme incapable de dire le moindre mot.

-Je peux pas attendre une seconde de plus avant d'être officiellement fiancé à l'amour de ma vie, passe-moi cette bague au doigt et tant pis pour les beaux discours, t'auras qu'à le garder sous le coude pour le mariage, réclamait-il en fondant déjà directement sur mes lèvres pour m'arracher un baiser, ruinant tout ce que j'avais méticuleusement prévu bien que j'aurais dû me douter qu'avec Louis les choses ne pourraient pas se passer autrement. Alors je suivis son conseil, laissant tomber mes belles paroles pour lui rendre son baiser, activité qui maintenant semblait effectivement bien plus intéressante à mes yeux. Je resserrai mes bras contre son petit corps frêle, le gardant contre moi dans l'espoir égoïste de récupérer un peu de sa chaleur, de son odeur fleurie et de pouvoir les garder pour moi, perdant tous mes moyens à la simple sensation de ses lèvres mouvant contre les miennes, mes jambes se mettant à trembler lorsqu'en plus de ça il fourragea ses mains dans mes cheveux, ne retrouvant mon calme, qu'en partie, lorsqu'il recula quelques secondes plus tard, les yeux pétillant de bonheur, me réchauffant le coeur à la simple idée d'être à l'origine d'une telle joie.

-Allez, donne-moi ma bague maintenant, pouffa t-il, une petite larme échappant à son contrôle et glissant le long de sa joue jusqu'à venir s'écraser contre mon bras qui le maintenait encore contre moi, le faisant sourire plus fort encore.

-Avec plaisir, soufflais-je en le faisant redescendre de mes bras, le mouvement s'avérant difficile tant nos deux corps tremblaient sous l'émotion, m'assurant que ses deux pieds soient bien plantés dans le sol pour le lâcher réellement, tendant la main vers la sienne, souriant à son petit soupir conquis lorsqu'il put enfin réellement voir la jolie bague que je lui avais offert, bien que j'eus plus de mal à la lui enfiler que prévu, incapable de calmer la façon dont mes mains tremblaient autour du petit anneau, faisant résonner sans retenue autour de moi le rire plein d'émotion de Louis.

Et si j'avais su à l'époque que ce mariage ne m'apporterait que du bonheur, une longue vie douce et remplie d'affection aux côtés du plus bel homme que cette terre n'ait jamais porté, j'aurais sûrement fait cette demande bien des années plus tôt.

-Je t'aime tellement, assurais-je, la voix chevrotante contre les lèvres trempées de larmes de Louis avant de nous faire fondre dans un baiser plus qu'éclatant, rempli de promesses silencieuses et d'un amour sincère.

Fin.