Chapitre 3

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   Le parfum ambiant ne me disait rien du tout. J'avais la tête lourde comme après avoir trop dormi mais je n'avais pourtant aucune envie d'ouvrir les yeux. Le lit dans lequel j'étais allongée était vraiment très confortable et j'y étais au chaud.

- Mira ma chérie, est ce que ça va ? chuchota une voix douce près du lit.

   La première chose que je vis fut le visage de ma mère penché au-dessus de moi. Ses traits étaient tirés, elle avait des cernes creusées et l'air inquiète. Je regardais autour de moi mais ne reconnu pas la chambre dans laquelle je me trouvais. La décoration était chargée, à dominante de rouge. Des tentures sur les murs en passant par les tapis jusqu'aux fauteuils, tout était rouge. Même le couvre lit était rouge. Le reste des meubles était en bois sombre et sculpté. "C'est hideux" pensais-je en ravalant une grimace. Le tout était à la fois ancien et tape-à-l'il. C'était comme s'être fait rétrécir et se retrouver dans un coeur.

- Comment te sens-tu mon ange ? me demanda ma mère en posant la main sur mon front. C'est bien, la fièvre est tombée.

- La fièvre ? J'ai été malade ? Ça fait combien de temps que je dors ?

  Les mots sortirent embrouillés et prononcés d'une voix rauque. Ma gorge me faisait souffrir et je regardais encore une fois autour de moi en quête d'un verre d'eau ou de n'importe quel liquide qui pourrait apaiser l'irritation. Ma mère du comprendre ce que je cherchais car elle se pencha, pris un grand verre d'eau sur la table de chevet et m'aida à me relever. Je m'adossais à la tête de lit et bus à grandes gorgées. J'étais assoiffée. Jamais une eau ne m'avait paru aussi bonne que celle-ci et la douleur dans ma gorge se fit moins persistante.

- Non tu n'as pas été très malade, rien de grave. Cela fait seize heures que tu dors. Rien de vraiment spécial, tu le faisais souvent à la maison.

   Je souriais à cette réponse quand mon père entra dans la pièce. Lui aussi avait l'air épuisé mais il parut extrêmement soulagé lorsqu'il regarda dans ma direction et me vit éveillée. Il alla se placer derrière ma mère et me demanda comment j'allais. J'étais en train de lui répondre que tout allait bien quand je remarquais les bandages sur mes mains. Et bien évidemment, ce ne fut que lorsque je les vis que je commençais à avoir mal. Logique. Cela me brûlait exactement comme quand j'avais...

- Oh mon dieu mes mains ! m'écriais-je. Cet homme...Je... je voulais arrêter mais je n'y arrivais pas, je n'arrivais pas à bouger. Et lui il criait tellement. Je l'ai tué ! Je suis sûr que je l'ai tué, je ne voulais pas, c'était un accident...

   Je parlais vite, aigu et même moi je pouvais entendre la note d'hystérie dans ma voix. Ma mère s'assit sur le lit et me prit dans ses bras en me murmurant que tout allait bien se passer et que ce n'était pas ma faute. Mon père posa une main rassurante sur l'arrière de ma tête me caressa les cheveux en m'enjoignant à respirer profondément. Je tentais de me concentrer au maximum sur mon souffle mais c'était une chose difficile à faire quand j'avais l'impression que ma cage thoracique se refermait sur elle-même. Inspirer. Expirer. Mon Dieu j'avais assassiner un être humain. Inspirer. Expirer. Au bout de cinq minutes je réussis à me calmer suffisamment pour reprendre la conversation sans toutefois quitter l'étreinte de mes parents.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Le feu...

- Tout ce qu'il s'est passé est une réaction que ta mère et moi avions prévu, même si nous ne pensions pas que ça serait aussi violent.

- Il y a des choses que nous devons t'expliquer, des faits qui vont te paraître fous et il se peut que tu mettes du temps avant de tout assimiler.

- Où est-ce qu'on est ? demandai-je en pensant que cette question serait plus aisée à répondre.

   Mais au vu des regards que s'échangèrent mes parents je m'étais trompée. Ce fut ma mère qui prit la parole.

Phénix ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant