Chapitre 6

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   Deux jours plus tard je me réveillais une boule au ventre. Aujourd'hui était un grand jour, il était prévu que nous testions mes pouvoirs. Et par "nous" j'entendais mes parents, ma grand-mère et les Jumeaux. J'avais découvert que l'on surnommait Tristan et Adriel ainsi car ils étaient nés le même jour, à la même heure et que depuis ils étaient inséparables. Ce surnom leur allait bien selon moi. C'était d'ailleurs eux qui avaient lancés l'idée merveilleuse de cet entraînement pour que, je cite " leur montre ce que j'avais dans le ventre". Les membres de ma famille avaient décidé de se joindre à nous parce qu'ils tenaient à assister à ma première transformation. Comme si j'étais un bébé et que j'étais sur le point de faire mes premiers pas. L'idée d'utiliser mes pouvoirs me terrifiait légèrement. Et par légèrement je voulais dire énormément. La seule fois où je l'avais fait j'avais tué un homme. Et d'une manière horrible, longue et douloureuse. Un fait dont j'essayais de toutes mes forces de faire abstraction mais qui se rappelait chaque nuit à mon bon souvenir. Je me réveillais chaque matin en sursaut et baignée de sueur. Mon père s'inquiétait d'ailleurs que mes cernes se soient définitivement incrustées à mon visage. Qu'allait-il se passer si je perdais le contrôle et que je blessais l'une des personnes présentes ? Mettais le feu au palais ? Ou bien si, au contraire, il ne se passait rien ? Après tout j'avais porté le collier qui avait inhibé mes pouvoirs pendant plus de vingt ans. Et s'il avait tellement bien fonctionné qu'il avait fait disparaître tout mes pouvoirs ? Le feu de joie d'il y a quelques jours n'aurait été rien de plus qu'un résidu ou un coup de chance. Allait-on me renvoyer sur Terre si jamais mon phénix ne se manifestait pas ?

   Ce matin la je fis donc le chemin jusqu'à la salle d'armes avec mes parents. Ils devaient sentir le stress irradier de ma personne car ils firent en sorte de me faire participer un maximum à la conversation. Les Jumeaux et ma grand-mère étaient déjà en train de rire dans la pièce. Cette dernière se leva immédiatement pour venir à notre rencontre. Je lui rendis son étreinte et en profitais pour regarder autour de moi. La salle d'arme et bien...portait bien son nom. Il y en avait partout et de toutes sortes : des épées, des poignards, des arbalètes, des flèches, des haches et d'autres instruments dont je ne connaissais même pas les noms étaient entreposé sur les murs ou dans des caisses sur le sol. Il y avait également des chiffons et ce que je supposais être des produits d'entretien pour les lames. Vraiment très engageant.

- Bon, est-ce qu'on peux commence ? lança Tristan en me regardant avec un sourire en coin. Tu es prête à mettre le feu partout, petite catastrophe ?

   Cet idiot savait parfaitement que j'étais mal à l'aise à l'idée d'utiliser mes pouvoirs et encore plus devant un public. Et évidemment il trouvait cela hilarant et ressentait le besoin de me le balancer au visage.

- Arrête de l'embêter, dit Adriel en lui poussant l'épaule. Bien Mira, je vais t'expliquer comment cela va se passer. Habituellement un enfant phénix commence à manifester ses pouvoirs vers l'âge de trois ans. Vers l'âge de cinq ans les transformations commencent. C'est un phénomène totalement banal et facile. Pour toi cela a été différent, il faut que tu arrives à te connecter à cette partie de ton être. Les pouvoirs se manifestent plus facilement lorsque l'on est en proie à de fortes émotions. Et comme le but n'est pas de te faire pleurer ou de te provoquer une quelconque détresse émotionnelle, nous allons essayer de te mettre en colère. Et crois-moi Tristan est particulièrement doué pour ce genre chose. Nous allons donc te lancer de petites boules de feu à tour de rôle. Rien de dangereux ne t'en fais pas, en tant que phénix un feu aussi léger ne te brûlera pas.

   En voyant mon regard toujours aussi circonspect ma mère décida d'intervenir.

- C'est la vérité. Les garçons ne cherchent pas à te faire du mal, tu ne sentiras qu'un peu de chaleur, rien de plus.

Phénix ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant