Obone : je dis non A la pauvreté

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                  CHAPITRE : 4

J'ai échangé de numéros avec Onana, il m'a promis me chercher lorsqu'il reviendra dans la ville, car il était sur le point de se rendre à Yaoundé, dans le but de rencontrer certaines personnalités, concernant leur problème d'héritage.

Je suis partie de là avec un sourire colgate, tellement le sentiment de satisfaction m'envahissait. Lorsque je suis arrivée à la maison, le méchoui était prêt et posé sur la table, prêt à être dégusté. Tout le monde était propre et sapé. J'ai ramené des boissons.

Moi : passons à table la famille, bonne appétit et buvons à notre santé.

Papa : où sont tes invités?

Moi : quels invités?

Maman : mais ce repas c'est pour qui?

Moi : c'est pour nous, je vous promets qu'au moins une fois par mois, nous auront un festin de ce genre.

Maman : mais mon enfant, grâce à toi, nous mangeons déjà à notre faim depuis un moment. Sans compter que tu nous aides à payer la scolarité de tes cadets, et en plus du soutien envers ta sœur qui est coincée au désert. Pour tout cela nous te disons merci.

Moi : eehh mama si on ne se bat pas pour notre famille on le fera pour qui?

Pendant que nous mangions et rigolions en famille, le téléphone se mis à sonner, Owona s'est déplacé pour aller répondre, soudainement on l'entendit crier.

Lui : SEIGNEUR !

Nous : qu'est ce qu'il y a ?

Lui : attendez je mets le haut parleur.

La voix au bout du fil : la famille je suis arrivée ohhh, j'ai traversé l'eau.

C'était Fifi qui parlait en pleurant, elle était déjà en Italie, nous avons crié et sauté de joie, nous ne savions même pas qu'elle avait pris l'eau. Après toute cette souffrance dans le désert, quel soulagement! Elle nous a dit qu'on les avait ramené dans un camp pour réfugiés.

J'avais donc raison d'organiser ce festin aujourd'hui. L'appel de Fifi m'a conforté dans la résolution de ma nouvelle vie. Nous avons tellement crié que le voisinage a accouru croyant qu'il y avait un décès. Owona est sorti leur dire gentiment que tout allait bien chez, il ne voulait pas d'étrangers chez nous lol.

Tous les jours, le député m'écrivait ou m'appelait pour prendre de mes nouvelles, il me conseillait de me préparer psychologiquement, car le fait de me retrouver seule ne sera pas facile. Et c'était vrai, je ne restais jamais à la maison, j'étais toujours avec mes copines, et là j'étais devenue casanière, j'ai recommencé à aller à la fac traîner, et pourtant depuis le début de l'année, j'avais démissionné lol.

Il a remis sur le tapis le désir d'avoir une relation avec moi, j'étais bien d'accord, j'avais décidé de penser à moi et rien qu'à moi, désormais je m'en foutais du "que dira t-on".

Je lui fis comprendre que j'avais besoin d'assurance et de garantie, j'ai besoin de me sentir aimer avant de me lancer, et c'est par des actes qu'on me le prouve.Il m'a demandé ce qu'il fallait faire, premièrement j'ai dit que je voulais un boulot et non un job, car je sais qu'avec ses relations il pouvait le faire.

Ensuite je voulais qu'on arrange un peu notre vielle maison. Il m'a dit qu'il allait secouer ses relations, mais en attendant on commencera par la maison. étant en construction, il a envoyé son chef chantier me rencontrer. On a pu mettre une séparation entre notre maison et le voisinage, les carreaux sur le sol et la peinture partout. Nos voisins se sont dit que c'était l'oeuvre de Fifi.

A chaque fois que le député voulait qu'on aille à l'hôtel, Je déclinais, j'avais toujours une raison, parfois je lui disais que ne veux pas qu'il y ait uniquement une relation de sexe entre nous, je voulais du sérieux. Et que je ne suis pas une fille qui fréquente les hôtels.

Il a proposé de me louer un appartement. Je lui ai dit que c'est une bonne idée, mais quitter la maison familiale pour aller dans un appartement sans travail n'est pas une bonne chose, car j'ai besoin d'une couverture et ceci pour deux raisons.

La première c'est que j'aurai l'air d'une fille volage, voir même une prostituée car on se demandera où est-ce je trouve de l'argent pour avoir un appartement et pourtant je ne travaille pas? La deuxième raison c'était au cas où il décide ou n'arrive plus à gérer mes dépenses,comment ferai-je pour continuer? Bref je n'étais pas prête pour une vie que je ne pouvais pas assumer plus tard.

Lui : en résumé le problème c'est le travail? Ok. Je vais relancer mon ami procureur.

Moi : d'accord.

Le fait que Fifi soit entrée en Europe soit une charge en moins dans ma tête, actuellement j'ai besoin d'un boulot qui pourra rendre mon carnet d'adresses solide. J'aimerai tant aider mon grand frère Owona à intégrer l'une des grandes écoles pour lesquelles il fait des concours depuis plus de deux ans. Toutes ses économies y passent dans la composition des dossiers, à chaque fois il a l'écrit, mais au moment de l'oral il se voit bloquer, car il faut des millions pour payer les concours, ou alors être le fils d'un haut placé, ah le Cameroun !

Celle qui m'inquiète le plus c'est ma grande sœur direct Nora, tellement molle que je ne pense pas qu'elle puisse garder un job longtemps, sa nonchalance m'a déjà dépassé, j'ai parfois envie de lui donner des gifles pour la réveiller, mais c'est mon aînée et je l'aime tant.

Vu que j'ai décidé de patrouiller dans ma jeunesse en rongeant les portes feuilles des gens, le jour où je tomberai sur un homme bien, je ferai tout pour qu'il épouse Nora, car sa place c'est dans le mariage.

Les jours passaient, je contrôlais l'avancée des travaux de notre maison, je n'aimais sortir sans direction fixe, c'est une perte de temps et en plus il fait tellement chaud avec ce soleil de Douala. Sans compter les rientons qui te draguent dans la rue.

Les seules fois où je sortais, c'était pour inviter mes cadets au glacier question de leur faire profiter de ce qui nous avait toujours manqué.

Quelques jours plus tard, le député m'appelle et me donne rdv, il voulait me présenter à un potentiel patron. Je me suis sapée Massa, au point où mon père m'a dit qu'il ne faut pas que je prenne l'avion sans lui dire au revoir. 😂 😂

Lorsqu'il parlait avec moi au téléphone, j'entendis une voix masculine qui parlait en langue Bassa (patois, langue vernaculaire). Et comme je sais que les bassa adorent la couleur blanche, j'ai tapé une robe crayon qui dessine bien ma silhouette, des talons aiguilles rouges, lèvres 💄 💋 bien rouges, pochette rouge, je crois que même mon string était rouge.

J'ai tiré mon chignon, pulvérisé mon parfum réservé aux sorties. Et pour finir le tout, j'ai mis des lentilles. J'étais en mode "panthère qui s'ignore" avec un air innocent.

Lorsque je suis arrivée, tous les deux me regardaient la bouche ouverte.

Le député : bonjour la miss, je te présente mon très cher ami monsieur le procureur.

Moi : enchantée monsieur le procureur.

Lui : mais nooon jeune dame, appelez moi Thomas tout simplement.

Moi : d'accord Thomas.

Le député : Thomas je te présente la prunelle de mes yeux, elle est très intelligente et respectueuse, j'aimerais qu'elle soit une grande femme demain. Elle est étudiante en droit des affaires.

Thomas : elle peut commencer comme secrétaire, ça lui permettra de connaître les bases du métier puisqu'elle veut faire carrière dans le droit des affaires.

Moi : merci monsieur, je vous remercie vraiment, vous ne serez pas déçu.

Thomas : ah je sais que je ne serai pas dessus, avec une telle plastique, mon cabinet sera rempli. Lundi matin, Ramenez moi votre CV, lettre de motivation, copie de la pièce d'identité et le certificat de scolarité de l'année en cours.

Quelques jours après je me suis présentée avec mon dossier en main, on n'a pas négocié le salaire, j'ai juste été informée que mon salaire était de deux cents milles. C'est pas assez mais ça me servira pour mes petits besoins mensuels. MA MISSION EST AILLEURS.

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