7. Les idiots du lycée

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J'inspirais à pleins poumons l'odeur du lycée. Je n'aurais jamais dû, je me mis aussitôt à avoir le nez rempli d'odeur de cigarette, de graisse, de transpiration, de stupidité, de saleté... Sérieux,  la douche, c'est un concept trop nouveau pour eux ?

- Les gars, vous battez des records, là ! Même le roquefort n'a plus rien à vous envier.

Ils m'observèrent d'un air ahuri, derrière leurs petits yeux porcins inexpressifs. Ce genre de mec me dégoûte. Je vais finir par leur dégueuler à la figure.

- Allez, asseyez vous ! ordonna le prof en entrant dans la salle.

Ah putain, j'suis à l'heure ! En même temps Mr. Salrone arrive toujours après moi, et ça, c'est chiant. Comment puis-je honorer ma réputation si on ne m'en donne pas l'occasion ?

- Très bien... Mr. Azuble, serait-ce trop demander que de vous voir assis ? Merci bien. Ah, euh oui ! Avant de commencer le cours, j'aimerais vous transmettre une information. Un examen aura lieu dans quelque mois -je vous donnerais la date exacte quand je l'aurais en ma possession- et il est extrêmement important. Il est impensable que vous le loupiez...

- Mais m'sieur ! glapit une fille avec des cheveux remplis de barrette. Si on est malade ?

Toutes ses copines gloussèrent sans raison aucune. Ouah, des dindons, les meufs.

- Bien sûr, soupira le prof. Mais aucune absence ne sera tolérée, sauf en cas de maladies graves, et j'insiste sur le grave, d'enterrement ou d'accident...

- Et en cas de fatigue à cause d'une activité sexuelle débordante ? intervint un mec.

La classe explosa de rire. Qu'il est hi-la-rant. Quel humour de fo-lie. (Sentez vous l'ironie dans ma voix ?). Je reconnus Je-Sais-Pas-Quoi-Et-Je-M'en-Branle Azuble. Alors, lentement, mais calmement, je répondis :

- Bah, tu écriras avec l'autre main.

Gros silence, seulement ponctué par les ricanements de Milena ou Millie, ou Emily... C'est quoi son prénom, déjà ? Ah, non, c'est vrai : je m'en fous totalement.

- Monsieur Leroy ! Monsieur Azuble ! Si vous continuer, vous irez rendre visite à Mme. La proviseure dans son  bureau !

- Je suis sensé en avoir quelque chose à branler ?

Si on était dans un dessin animé, j'aurais vu la fumée  lui sortir des oreilles. Il est devenu tout rouge, jusque au cou et serra les poings à s'en faire blanchir les jointures.

- Bon, élèves, nous allons commencer à étudier le chapitre du jour...

Attends, WTF, il est en train de continuer son cours normalement ? Qu'ouïe-je ? Qu'entends-je ? Aurais-je la berlue ? Mes yeux me tromperaient ?

Corinne, une fille qui se moquaient de moi dès qu'elle le pouvait, et se cachait derrière son copain quand je commençais à m'agacer, me fixa en gloussant avec son amie. Oui, ce thon a un copain... un mec naïf qu'elle utilise pour me rendre jaloux. 

- Eh, Corinne, t'as oublié les loupiotes sur tes chaussures ! gueulais-je. 

Corinne rougit jusqu'à la racine de ses cheveux. J'ai omis de préciser qu'elle est la dernière personne sur Terre -de plus de six ans et demi- à posséder des chaussures aux semelles lumineuses. 

- Bon, monsieur Leroy, sortez de ma classe... soupira le prof d'un air fatigué. Rejoignez la proviseure dans son bureau, et nous nous reverrons la semaine prochaine.

- Tchuss les boloss ! m'écriais-je, ravi.

Non, je ne fait pas semblant pour les faire rager. Je suis véritablement content. Les cours de Salrone ont le dont de m'endormir. Et je ronfle. 

Des voix m'arrêtent alors que je suis en route pour le bureau de la proviseure. Je ne peux pas les voir, ils sont dans le coin, mais je les entends très bien. 

- ... Agatha ?! Mais elle est folle ? Agatha et ce.... ce mec là ? Ethan, genre Ethan le blond ?

Blondinet s'est trouvé une meuf, on dirait ! 

- Ouais, moi aussi, ça m'a étonné. Genre il m'a dit ça j'étais là : oh my god pas possible

Pareil, mais je suis choqué là ! pépia une voix aiguë dans ma tête. 

- Tu m'étonne. Après, cette meuf c'est juste une pute, j'le savais depuis le début.

- Pff !! Tu dis ça parce qu'elle t'as quitté ! 

- Bon, OK, elle est géniale. 

- Elle est pas sortie avec Harlow ? 

- Ce connard ? Jamais ! Agatha, c'est une meuf bien. Elle est tellement gentille, tellement... parfaite ! 

Trois garçon fumaient en commérant. Ils devaient être en train de sécher, pour se donner un putain de style. 

- Non, vraiment, Aggy ne se laisserait pas toucher par ce connard, conclut l'un d'eux. 

Je me raclais la gorge et fis un pas un avant. Deux des mecs, les dénommés Poil-De-Carotte et Voldemort, reculèrent précipitamment en se plaquant les mains sur la bouche. 

- Allons, mes petits chats, vous avez tout de même pas peur de moi ? 

- Dé... Dégage !!! braille le seul qui n'a pas bougé. 

- Vous faites les commères, les filles ? insistais-je. Je déteste les commères. 

- Hé, on pas des commères, nous ! proteste-t-il. 

- Tou... toujours célib', Harlow ? se lance Weasley. Même cette mauviette d'Ethan a une meuf. 

Ah ? Justin Bieber a un prénom.

- Il est avec qui ? m'enquis-je d'une voix fluette. 

- Ben avec Agatha ! répondis Poil-De-Carotte sur le ton de l'évidence. 

- C'est pas toi qui pourrais avoir une fille aussi belle, hein, Harlow ? Moi, je suis sorti avec Agatha, et pendant six mois ! 

- Agatha... Ah, oui, je me souviens ! 

Je me retourne et ancre mon regard dans le sien. 

- Je me rappelle très bien qu'elle t'avais trompé avec moi !

Marre de tout ces abrutis finis.

Harlow Leroy est un mauvais garçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant