Chapitre 6 _ Les mercenaires

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- Antarès ? Tu es réveillée ?

La petite voix inquiète d'Alhena résonnait à l'intérieur de la chambre d'Antarès. Le soleil était levé, et la journée avait bien commencé. Les cours de la matinée étaient terminés, mais Antarès ne s'y était pas présentée. Toute anxieuse, Alhena s'était rendue jusqu'à elle, et insistait pour la voir depuis près de dix minutes.

- Antarès, répond-moi... persista-t-elle.

Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Si elle n'avait eu d'autres choix que de laisser l'autre prendre le dessus sur elle ? Paniquée, Alhena enclencha la porte mille fois, et cria cette fois-ci le nom de sa cousine. Un faible murmure lui parvient alors, avant qu'on ne vienne lui ouvrir. Alhena ne put que constater qu'Antarès était pâle comme un linge, presque transpirante de fièvre.

- Es-tu malade ? s'alarma-t-elle en prenant sa cousine par les bras.

- Non... Mais je ne me sens pas bien.

Alhena savait parfaitement ce que cela voulait dire, et surtout ce que cela impliquait. Elle soupira longuement, avant de fermer la porte derrière elle. Hors de question qu'une oreille ou un œil indiscrets ne viennent à les surprendre !

Avec une bienveillance presque maternelle, Alhena aida Antarès à se remettre au lit, la borda comme une aînée protectrice, et s'installa à ses côtés en lui caressant sa longue chevelure soyeuse. Antarès, affaiblie, ne protesta pas à cette douceur aimante, essayant dans le même temps de recouvrer sa santé.

- Je te promets de trouver une solution, assura Alhena à voix basse.

- Je dois le laisser prendre le dessus... soupira difficilement Antarès. Tu sais que je le dois...

- Oui, je le sais... Mais je ferais tout pour que tu n'ais plus à supporter ce fardeau.

Antarès ne répondit pas, se recroquevillant sur elle-même.

- Je devrais peut-être demander conseil au Professeur Manuela, suggéra Alhena.

- Elle ne pourra rien... murmura la jeune femme avec lassitude.

- Certes, mais elle pourrait quand même apaiser ton mal. Tu iras peut-être mieux demain, mais ce ne sera que temporaire.

- Je ne veux pas de son aide, trancha froidement Antarès. Si elle découvre...

- Chut, ne t'affole pas... souffla doucement Alhena. Repose-toi, d'accord ?

Alhena discerna un acquiescement, et ne réprima pas un sourire discret. Néanmoins, il fut bien bref. Ce n'était pas la première fois que sa cousine était prise d'un mal similaire... Et chaque fois que cela lui prenait, l'autre ne tardait pas à prendre le dessus. Et c'était cela qui avait bien failli la tuer... Si Antarès ne trouvait pas un moment de quiétude, et que l'autre la possédait toute entière, ce serait un véritable massacre. Alhena s'y refusa. Il fallait qu'elle trouve une solution, pour le bien de tous, et surtout pour celui de sa cousine.

Alhena attendit patiemment qu'Antarès s'endorme, ne se préoccupant nullement des cours de l'après-midi. La famille passait avant tout pour elle. Ce fut donc avec une certaine détermination que la jeune femme se rendit à la bibliothèque. Les informations qui y étaient recelées fourmillaient de choses intéressantes, et elle passa toute la soirée à effectuer d'intenses recherches. Mais elle ne trouva rien de concret, rien qui puisse l'aider à sauver sa cousine.

Avec un soupire presque désespéré, Alhena dû sortir de la bibliothèque, sans être plus avancée qu'avant. Elle marcha un certain temps avant d'être abordée par Edelgard en personne. Respectueuse, la jeune femme s'inclina devant la future impératrice, se demandant silencieusement ce qu'elle lui voulait.

Fire Emblem _ The Wolf CurseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant