Chapitre 1

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  Je me présentais poliment aux membres de la sécurité, ainsi que à la jeune infirmière et me tournais ensuite vers l'inconnu. Son regard faisait la navette entre nous.

- Je m'appelle Ji-Eun. dis-je en souriant. Puis je m'inclinais pour le saluer, en joignant mes mains.

  Il ne répondit pas et me fixa, à cran.

- Me permettriez-vous d'examiner votre père ? demandai-je, d'une voix d'abord hésitante.

  Pour cela, il fallait qu'il me laisse l'approcher.

  J'eus soudain l'impression d'avoir dit quelque chose d'absurde. Le type me fixais comme-ci j'étais tout droit sortie d'un vaisseau spatiale.

- Qu'est-ce que tu y connais en médecine, toi ? lança-t-il, d'un ton hostile, à mon attention.

  C'est vrai, il n'avait pas tord. Je n'étais pas une spécialiste qualifiée dans ce domaine. De plus je n'avais jamais travaillé dans une clinique. Seulement, depuis mon plus jeune âge, j'étais passionnée par cette discipline ancestrale. J'étais animée par le désir de guérir le plus d'être humain sur terre, bipède ou quadrupède. Cette affiliation s'était manifestée dès l'âge de 13 ans, puis n'avait cessée de se concrétisée au fil des ans.

  D'après mon père j'avais un don pour déceler les symptômes des malades. Il disait que j'avais l'esprit vif et des yeux capables de transpercer l'âme des mortels.

  Mon expertise miraculée mettais toutefois mal à l'aise mes enseignants qui me reprochais de vouloir leur enseigner leur matière.

  Une fois de plus, mon père avait été le seul à prendre ma défense. Il me comprenais mieux que moi-même.

  Cela dit, malgré mes soit-disant pouvoirs de clairvoyance, je n'avais pas pu sauver ma mère, étant trop jeune pour comprendre ce qu'il m'arrivait.

  À ma grande surprise, il céda et reposa au sol son père. Ce dernier se détacha fébrilement de sur son dos. Je n'effectua aucune palpation et le fixa étroitement dans les yeux.

  Tandis que je le fixais, je sentis des picotement se propager à travers tout mon corps, semblables à des démangeaisons. À force de me concentrer je ressenti de plus en plus son mal se fondre en moi. Comme-ci nos corps ne faisaient plus qu'un. Je ne disposais cependant pas assez de mot pour traduire cette étrange sensation. Mes jambes quant à elles devenaient de plus en plus lourde.

  Alarmé par mon état, l'inconnu m'attrapa par les épaules et me secoua comme un prunier. Une lumière jaillit soudain dans mes yeux telle une détonation et je quittais mon état de transe.

  Je battus des paupières, sous le regard médusé du garçon. Nous étions tourné face à face, de sorte qu'il était le seul à voir l'expression troublée qui s'affichait sur mon visage.

  Je portais ensuite une main à ma tempe et murmura en moi-même :

- C'est impossible...

  Je n'avais jamais ressenti une telle intensité, auparavant.

  Je me retournais à présent vers l'infirmière et les vigiles qui se tenait un peu à l'écart de nous et demandai à voir le médecin "Choi". Je lui expliquai ensuite que c'était un ami de la famille et que cet autre garçon qui c'était comporté de manière irrespectueuse envers elle, était lui aussi un ami. La femme lança un regard peu convaincu en direction de ce dernier, mais accepta tout de même.

  Parfois, il fallait savoir jouer de ses relations.

- Attendez-moi ici, je vais demander à l'accueil si le docteur n'est pas occupé au bloc opératoire.

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