Lorsque Nevy Haps s'éveilla, Hayden Coaqs dormait toujours à point fermé roulée en boule sur le sofa. Il se sentait complètement engourdis. Il resta un instant absorbé par la vision de la dormeuse, de ses cheveux blonds, son visage paisible ; elle dégageait quelque chose de céleste. Il se détourna dès qu'il s'en senti capable pour préparer un café. . Il essaya de penser à autres chose. Mais elle avait quelque chose de magnétique qui l'empêchait de penser une seconde à autre chose. Il fit chauffer l'eau, puis versa l'eau frémissante dans le grain noir, moulu. Aussitôt, le parfum âpre du café envahie brusquement le petit appartement, et ne manqua pas d'électriser le jeune homme. Il trempa ses lèvres dans le mug avec délectation et savoura chaque seconde de l'ingurgitation de la boisson chaude.
Un bâillement le ramena à la réalité. Il ne lui proposa pas de café : c'était son plaisir à lui. Et puis, au pire, elle pourrait bien se le faire elle-même ! Du coin de l'œil, il la vit plonger ses mains dans les poches de sa veste. Elle dût, à voir son air surprit, trouver quelque chose qu'elle ne s'attendait pas à trouver là. Mais peu lui importait d'autre dans l'immédiat.
—J'ai trouvé un cadavre cette nuit. Déclara-t-elle soudain de but en blanc.
Il releva les yeux de sa tasse de café noir, pour les fixer sur le visage coupable de la jeune fille. Elle avait un allé-retour sans le réveiller. Alors même qu'elle était passé par le très bruyant escalier de secours en ferraille, elle ne l'avait pas réveillé. Il était abasourdi, impressionné. Décidément pas banale cette blondinette.
—Comment était-il ?
—Je ne sais pas quoi te dire; il y avait du sang partout ... Je ... Je ne me suis pas attardée.
Elle secoua la tête en fermant les yeux, essayant d'oublier les images insupportables qui l'assaillait.
—Tu te souviens où ...
—Non. J'ai erré un peu au hasard. Tout ce que je peux te dire c'est qu'il était dans la partie abandonné de la ville, mais c'est vaste... Et puis, il a sûrement été ramassé depuis... Enfin, tu fais ce que tu veux, mais je n'y retourne pas !
Nevy Haps hocha la tête. Oui, il aurait fallut être réellement stupide pour laisser traîner un cadavre dans les rues de Babel. Et pourtant ... Et pourtant, c'était plus fort que lui, la curiosité le titillait. Il fit son plus beau sourire à Hayden, celui qui lui ferait tourner la tête, celui qui la ferait craquer.
Elle ne craqua pas vraiment, sauf si elle grimaçait quand c'était le cas. Il voyait le "non" dans ses yeux, alors il insista un tout petit peu. Il s'approcha sensiblement et pencha sa tête sur le côté : ils se trouvaient presque à la même hauteur (sauf qu'elle était debout et lui assis, mais ça n'était qu'un détail).
—S'il te plais. C'est vraiment important.
Elle se pinça les lèvres. il voyait sa détermination faiblir. Elle soupira, baissa les yeux. Et c'était un victoire pour lui !
Tout galant qu'il était, il laissa à la jeune fille le soin de prendre les devants. Il la suivit le long de l'artère principale, puis retourner dans les petites rues, plus sombres et plus resserrées. Peu à peu, la vie quitta ces allées déjà bien désertées. Dans ces bâtiments abandonnés, la nature reprenait ces droits peu à peu, bravant même la terrifiante et imposante enceinte de la ville. Ils passèrent une arcade, qui avait été, fut un temps l'entrée chaleureuse d'une maisonnée qui n'avait plus ni toit ni mur. Evidemment, le corps avait disparus, ne subsistait de la scène de crime, qu'une immense tâche brune qui couvrait le sol en pierre. Nevy Haps fit le tour, espérant trouver une douille, un couteau, n'importe quoi. Il ne restait rien. Déçu, Nevy fit demi-tour. Il n'eut pas sitôt passé l'arcade qu'une douleur violente lui vrilla le crâne, et il s'effondra, assommé.
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Les Braises de la Liberté
FantasyHayden Coaqs n'est jamais sortie de chez elle. Jusqu'au jour où ses parents disparaissent, emportés par les miliciens. En s'enfuyant, elle voit brûler la maison dans laquelle elle a grandit, et les secret qu'elle renfermait. Parviendra-t-elle à les...