Hayden regarda un mètre quatre-vingt de masse musculaire s'effondrer sur le sol dans un bruit sourd. Et, évidemment, ce n'est pas un mercenaire, ou un milicien qui parut, mais Adam dont-on-ne-connait-pas-le-nom. La jeune fille fronça les sourcils.
—Tu étais vraiment obligé de l'assommer ? Il n'est pas méchant ! s'exclama-t-elle.
Ah. Jeune fille naïve. Si Si, Adam s'était sentit obligé pour de multiples et obscures raisons. Il n'en retint qu'une, suffisamment sensé pour être formulée.
—On ne peut pas mettre n'importe qui dans la confidence.
Il évalua d'un œil critique sa victime et estima qu'il s'en remettrait très bien. Hayden, cependant refusa formellement de le laisser là. Ils le traînèrent difficilement jusque devant chez lui, et Adam refusa net de monter. Hayden se résigna à guider Adam jusque chez elle. Ils marchèrent côte à côte un moment, en silence, épaule contre épaule. En vérité, Adam aurait pu se repérer sans son aide, mais il jugeait qu'il était encore trop tôt pour dire à la jeune fille qu'il avait passé une année entière à l'espionner, elle et sa famille. En général, ça fait assez mauvais effet. Les deux jeunes gens tournèrent une fois de plus dans une petite allée ensoleillée et se retrouvèrent face à une immense avenue. Adam et Hayden restèrent figés un instant, bouches bée. On passait d'une petite allée terreuse avec des bâtiments abandonnés à une belle avenue pavée, aux maisons toutes identiques et d'un confort outrageant s'étalant à l'infinie. Le jeune homme ne demanda pas à Hayden quelle maison était la sienne, pas besoin : de l'endroit où la jeune fille avait grandit, il ne restait qu'une bicoque cramée.
Adam prit la parole en premier :
« — Tu sais ce que tout cela signifie ? Non. Je sais que tu l'ignore. Tu ignores tant de choses. Termina-t-il en soupirant. Il se tourna vers elle, les mains dans le dos tel un professeur bienveillant.
—Dit moi ce que j'ignore. répondit-t-elle ironiquement.
—Ce quartier est celui des agents du Gouvernement, les plus hauts gradés.
La jeune fille hocha la tête, et prit la tête de la courte marche qu'il leur restait à faire. La maison d'Hayden n'était pas très loin. C'était la deuxième dans la rue. La jeune fille s'arrêta sur le pas de la porte et les deux jeunes gens se firent la même réflexion. A voir l'état de la serrure et la porte entrouverte, la maison avait déjà été fouillé. Hayden poussa doucement la porte. Aussitôt, l'odeur de suie et de fumé leur monta au nez.
—remonte ton col, chuchota Adam.
Dans la pièce à vivre principale, tout était sens dessus dessous. Le canapé d'angle gris était retourné et déchiré, la table basse tout bonnement cassée en deux, les réserves de nourritures avaient été pillés. Hayden indiqua la porte du fond le doigt tremblant :
—le bureau, murmura-t-elle. Il la dépassa pour entrer.
Il pénétra le bureau avec impatience et commença par fouiller un peu partout. Et puis, il se rendit compte de la stupidité de la chose : s'il y avait quelque chose à trouver, il n'était plus ici. Il se tourna vers la blonde :
— Tu sais s'il y a des choses qui auraient pu être préservé de l'incendie ?
Hayden entra dans le bureau doucement, tournant la tête à gauche puis à droite. Elle fouilla le bureau, les meubles qui se trouvaient dans son dos, et puis, ça lui sauta aux yeux :
—Il ne manque rien d'important. Hormis le coffre-fort.
—Qu'y avait-il dedans ?
Elle haussa les épaules.
—Des dossiers liés à leur travail, je suppose. Je ne sais pas, pour tout te dire, je ne lui ai jamais demandé.
Il reposa brutalement les feuilles qu'il tenait dans sa main. Les miliciens était venus chercher des informations précieuses, des documents ... Ils n'avaient pas imaginés que l'information précieuse qu'ils venaient chercher c'était la jeune fille qui vivait dans la maison. Hayden lui lança un regard interrogateur, mais il n'offrit aucune explication.
Elle se retourna dans le salon puis il l'entendit monter l'escalier.mais ne l'a suivie pas immédiatement. Soudain, il entendit un cri suraiguë, terrifiant. Son estomac à lui tomba dans sa poitrine comme si un immense rocher lui était tombé dessus. Il se redressa brusquement (ce qui éparpilla d'autant plus les feuillets, faisant ainsi d'une pierre deux coups), et à son tour, monta les escaliers quatre à quatre. Hayden était dans la pièce en face de l'escalier, près de la fenêtre.
—Quoi ? Une araignée ? Un cafard ?
—Un Milicien? rétorqua-t-elle d'un ton agacé. Elle tourna légèrement sa tête vers la droite pour laisser percevoir une lacération sur sa joue. Il n'aimait vraiment pas tout ce sang qui coulait sur la joue de la jeune fille. Vraiment, lui, les globules rouge, ça lui répugnait.
—Un ... Ah, grimaça Adam d'un ton plus calme, presque inquiet, pensa Hayden. Il n'était décidément pas normal, trop calme, trop froid, trop cynique.
—Il est où ? reprit-il.
—Il s'est enfui.
Il regarda la jeune fille qu'il avait espionné pendant un an d'un œil éberlué, qui rougit jusqu'aux oreilles. Pour la première fois, les deux jeunes gens abaissèrent leur garde. Adam aurait pu se perdre ainsi des heures dans la contemplation des nuances bleus les yeux d'azur de la jeune fille, et le blond pâle de sa longue chevelure. Elle lui arrivait à peine à l'épaule, et pourtant, la petite blonde avait fait fuir un milicien entraîné. Il fut curieusement fier de la trouver terrifiante, et de l'avoir comme alliée en cet instant.
Le retour fut calme. épaule contre épaules, ils étaient tout deux curieusement à l'aise, sans la moindre gêne, comme s'il devait en être ainsi.
Enfin, jusqu'à ce qu'ils arrivent au pied de l'immeuble, où Nevy Haps, assis tranquillement sur l'escalier de secours, les attendait en fumant une cigarette.
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Les Braises de la Liberté
FantasyHayden Coaqs n'est jamais sortie de chez elle. Jusqu'au jour où ses parents disparaissent, emportés par les miliciens. En s'enfuyant, elle voit brûler la maison dans laquelle elle a grandit, et les secret qu'elle renfermait. Parviendra-t-elle à les...