Partie 7

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Le lendemain, nous avons pris nos billets de train et nous sommes descendu à la capitale pour discuter avec notre représentant et la société qui nous fournissait nos programmes. Je pense pouvoir dire sans trop m'avancer que ni Newt ni moi ne pouvons les blairer. Quand ils nous regardent, leurs yeux vitreux semblent se remplir de billets de banque. Nous ne devons pas être plus important à leurs yeux qu'un autre numéro sur la liste, déjà très longue, de leurs employés.

Le trajet à été assez tendu pour nous deux. On se regardait tous les deux dans les yeux en gribouillant quelques paroles sur un carnet alors qu'on se demandait tous les deux pourquoi la maison mère voulait absolument qu'on se réunisse en toute hâte.

« Ça commence à m'emmerder de devoir faire un si long trajet sans savoir pourquoi », ronchonnais-je pour faire plus un bruit rompant le silence qui s'était établi dans la cabine privée qu'on avait réservé. Elle était assez spacieuse, mais en même temps, on voyageait en première classe. Ce n'est pas qu'on se croyait au-dessus des autres et qu'il nous fallait un espace au calme. C'est juste que les jeunes n'hésitent pas à venir plusieurs fois par trajet pour nous demander des photos où autre. Je préfère qu'ils attendent qu'on ne soit plus dans le transport pour ça.

« C'est surement pour nous faire participer à une tournée ou bien faire une tournée des Fnac franco-belges pour des dédicaces. J'aimerai bien ! Ça nous ferait voyager et j'ai toujours voulu voir la Bretagne et Anvers », il est toujours positif mon Newt à croire que les Hommes sont tous humains. Il va tomber de haut un jour, mais ce n'est pas grave, je serai toujours là pour le relever et on remontera la pente à deux comme on a toujours fait.

« Tu as intérêt à bosser ton breton et à apprendre le néerlandais. Il parait qu'ils sont plus cools si tu baragouines quelques mots dans leurs dialectes », qu'est-ce que je ne dirais pas pour lui changer les idées. Pourtant, on sait tous les deux que ça ne se passe jamais comme on le voudrait. La première fois qu'on a été convoqué, c'était parce que les ventes n'avaient pas atteint les chiffres qu'ils voulaient qu'on fasse pour eux. Genre, s'ils ne sont pas contents qu'ils sortent eux-mêmes un album.

« Si Allan fait encore de la merde, j'ai le droit de le renvoyer ? Je le revois encore te dire : ''Tu es sûr qu'on ne peut pas remplacer ton musicien ? C'est qu'il ne fait pas très vendeur ! ''. Je lui en foutrais du vendeur moi à cet abruti de manager », son regard noir me donnait l'impression qu'il allait me tuer ou la première personne qui allait oser le sortir de sa transe. Il avait commencé à gribouiller des formes géométriques sur sa feuille de papier pour évacuer sa haine.

Allan était le manager et celui qui prenait les grandes décisions de l'équipe et les plus grands moments de publicité étaient en grande partie de son fait. Sur le plan humain, il doit être l'être le plus abject que j'ai jamais rencontré et pourtant, c'est lui qui s'est porté volontaire pour nous manager dans cette petite aventure comme il l'appelait. Il y a beaucoup de rumeur qui circulent sur sa personne. On dit qu'il a fichu en l'air la carrière d'une star montante juste parce qu'elle l'avait regardé de travers.

Autrement dit, il y a un homme avec lequel on ne doit pas mégoter et c'est bien lui. Le grand patron quant à lui demeure toujours un mystère pour nous. On raconte qu'il est le pion d'Allan et qu'il lui mange littéralement dans le creux de la main. Ceci dit, rien ne nous annonce qu'il va être l'instigateur d'un mauvais moment pour nous.

« Thomas ! Le train s'est arrêté ! Il est temps d'aller voir le chauffeur qu'on nous a surement envoyé. Histoire d'être sûr qu'on ne décide pas de s'enfuir à l'autre bout de la ville », il a rigolé en disant ça. J'ai tout de suite vu qu'il cachait sa panique en essayant de faire de l'humour vaseux. C'est à moi de lui montrer que je suis confiant dans la situation et que rien n'allait nous arriver de négatif.

« Bon ! On va toujours y aller et si ça ne nous plaît pas, on pourra toujours claquer la porte et les laisser se débrouiller. Il y a plein de maison de disque en Europe. Alors oui, celle-là est la plus réputée, mais on pourra toujours demander une lettre de recommandation à notre parrain musical. D'ailleurs, ça fait longtemps qu'on ne la pas vu... Rappelle moi de lui passer un Face call quand on rentre », le temps que je déblatère mon speech, on avait eu le temps de rejoindre le chauffeur et de monter dans sa voiture noire à vitres teintées.

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Alors que va-t-il se passer selon vous ? Je vous attends dans les commentaires <3

En écoutant pleurer le ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant