En écoutant pleurer le vent

Partie 11

Je n'ai rien vu venir au cours des semaines de ce qui se passait entre Newt et moi. On était toujours ensemble, mais pourtant, j'avais vraiment la vive impression qu'il s'éloignait de moi chaque jour un peu plus que le précédent. Les sourires et les clins d'œil discrets sont devenus de plus en plus rare jusqu'à ne devenir qu'un pauvre souvenir de la bonne époque où on était juste là l'un pour l'autre sans aucune autre envie que de s'amuser avec l'autre.

Amy quant à elle a dû s'en rendre compte, car elle a essayé au maximum d'espacer les moments où l'on se voyait. Elle a fait tout son possible pour intégrer le troisième membre du groupe aux activités qu'on devait avoir ensemble pour se faire remarquer. Il n'y avait que lors des évènements organisés par les têtes pensantes qui nous avaient foutu dans ce merdier que l'on était que tous les deux elle et moi.

En vrai, je dois admettre que les apparences se sont révélées trompeuses à son sujet. Elle était tellement cool que plus personne n'aurait pu me faire ressentir de l'animosité envers elle. Certes on s'était rencontré dans de mauvaises circonstances, mais elle était tellement humaine et avait le cœur sur la main. Le top du top était qu'elle était la meilleure cuisinière que j'avais jamais vue. Même Newt dû admettre que rien n'arrivait à la cheville de ses spaghettis accompagnées de boulettes de viande à la tomate.

« Ce n'est pas grands choses, mais c'est fait avec amour les garçons », je ne sais pas si c'est '' l'amour '' ou tout simplement ses talents culinaires. Toujours est-il que nous avons tous les deux repris trois assiettes de rab.

J'aurai voulu qu'on puisse continuer à trois en s'entendant à merveille puisque de toutes manières, nous étions condamnés à vivre cette épreuve tous les trois les uns avec les autres. J'avais même trouvé une idée ingénieuse pour intégrer Amy sans en faire la muse ou la copine d'un d'entre nous. Nous acceptions de jouer selon leurs règles, mais rien ne nous empêchait de faire un peu de résistance contre leurs désirs. Nous en avions faits les chœurs du groupe. Là où il fallait monter dans les aigus, elle était là pour reprendre et à moi, ça me faisait économiser ma voix. Elle restait d'elle-même en retrait lors des concerts pour nous laisser savourer les moments, mais nous lui avions cédé un solo dans une chanson d'amour niaise écrite à la va vite pour satisfaire les jeunes filles en manque de romantisme ou de ''ship'' sur lesquels écrire.

Un ''ship'' ? C'est un mot utilisé par les auteurs de fanfictions sur des sites chelous où ils inventent des relations entre personnages célèbres ou fictifs. Il semblerait que ça soit une des passions d'Amy parce qu'elle passe toutes ses soirées à écrire et lire des histoires. Elle a même un compte où elle publie des ''Newtmas'' comme elle les appelle. Il s'agit de romances imaginées par des fans de notre groupes. Au début, j'ai trouvé ça drôle jusqu'à ce qu'elle me parle des ''Lemons''. Comment vous dire que j'ai vu flou... Le pire étant que selon elle, je suis souvent décrit comme le passif alors que nous intervertissons les rôles en fonction des humeurs de chacun. Comme s'il y avait des rôles fixés entre nous.

Ça a bien fait rire Newt d'en lire quelques sur un site appelé ''Wattpad'' qu'Amy avait choisi particulièrement pour se mettre ce dernier dans la poche. Il a vite déchanté quand je lui ai demandé d'en écrire une sur fond sadomasochiste avec lui comme soumis. Il a décidé après ça qu'il était grand temps pour lui de quitter sa carrière prometteuse de lecteur de Newtmas professionnel. Pour le coup, c'est moi et la petite demoiselle qui avions bien rigolé quand on l'a vu lire ça. Amy pour pousser le sadisme lui avait même demandé de nous la lire à voix haute. Il a rougi tellement fort que j'ai cru qu'il allait s'évanouir quand son personnage a lâché un magnifique : « Vas-y fouette-moi Thomas ! Fais de moi ton esclave ». C'était un bon moment à trois.

Je crois que j'ai commencé à être très attaché à elle à partir de ce moment-là. Elle ne battrait jamais mon petit con préféré dans mon cœur, mais que ça faisait du bien d'avoir du sang frais parmi nous. Même s'il ne l'admettait pas, j'étais sûr que lui aussi commençait à avoir des sentiments positifs pour elle.

Nous n'avons pas eu besoin de lui dire quoi que ce soit quant à notre relation. Elle a vite compris en nous observant que quelque chose de pas ''normal'' se tramait entre nous deux. Elle a fait preuve d'un très grand tact pour nous annoncer qu'elle nous avait percé à jour.

« Dites les mecs ? Vous ne seriez pas du genre à vous rejoindre en douce la nuit ? Parce que je me suis levé de la nuit et la chambre de Thomas était ouverte et comme je suis la reine des curieuses, j'ai voulu voir s'il n'y avait pas de problèmes. J'ai vu la chambre vide et la lumière allumée dans celle de Newty boy ? », bon ! On a eu beau prétexter qu'on se rejoignait la nuit quand l'un d'entre nous avait une bonne idée pour une chanson ou un accord musical qui pourrait donner une sonorité intéressante. Elle a fait semblant de gober notre excuse, mais quelques jours plus tard, elle a débarquée dans notre chambre avec des pâtisseries vers 5 heure du matin. À croire que programmer le réveil à 6 heure était pas la meilleure des idées et qu'on aurait dû se lever plus tôt.

Du coup, elle est devenue encore plus accro au ''Newtmas'' qu'elle ne l'a jamais été. Chaque moment mignon qu'on avait finissait dans son carnet à idées qu'elle gardait précieusement dans la pièce qu'on lui avait aménagé quand elle venait passer une semaine au studio qu'on avait acheté. On lui avait fourni la seule pièce qui fermait à clé. C'était surtout histoire qu'elle ait son intimité et qu'on puisse l'envoyer dans sa chambre quand elle nous saoulait un peu trop ou qu'on voulait un moment juste entre nous. C'était hilarant de l'entendre dire : « Vous m'envoyez dans ma chambre comme une gamine de quinze ans qui fait des conneries ? Bah putain vivement mes dix-huit ans que je me casse de cette maison ».

Je crois qu'avec le recul, on commençait à former une petite famille ou l'ambiance était toujours au beau fixe. Je suis sûr que c'était vraiment la période où j'étais le plus heureux de toute ma vie. J'avais un Amoureux formidable qui aurait tout donné pour moi à qui j'aurai rendu sans hésiter la pareille. Et en plus, j'avais gagné une véritable amie qui nous faisait toujours rire quand on était avec elle. Il y avait le chanteur heureux, le chœur blagueur, mais je n'avais pas prévu qu'on avait avec nous le bassiste déprimé de la situation. En effet, lui ne vivait vraiment pas la situation comme nous. Pour lui, c'était un cauchemar de devoir me partager avec quelqu'un et encore plus avec une fille.

Mon Newt était malheureux comme les pierres et l'abruti égocentré que j'étais n'avais pas réussis à s'en rendre compte alors qu'il nous avait envoyé plusieurs signaux de détresses en s'éloignant petit à petit de moi. Je n'ai vraiment compris que le soir où il n'est pas venu me rejoindre la nuit...

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Never trust a smile :)

Prenez soin de vous

Love

J