Chapitre 5

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Il se réveille le souffle court. Une fois encore ce cauchemar est revenu. Toujours le même inlassablement. Il n'arrive pas à oublier, ses songes même lui rappelle ce danger constant. Allumant sa lampe de chevet, il s'étonne de ne voir le plus jeune à ses côtés. Depuis deux semaines qu'il a revu l'ombre il est toujours là la nuit. Il s'endort seul mais se réveille toujours à ses côtés. Le savoir absent l'étonne alors, même s'il ne l'avouerait pas au plus jeune, il aime que son visage soit la première chose qu'il voit en sortant de ses rêves.

Il sort de son lit après avoir regardé l'heure, il sait qu'il aura du mal à se rendormir alors sept heures lui semble une bonne heure pour se lever. Il sort de sa chambre pour trouver une maison dans le calme complet. Tous les plus jeunes membres de la meute ainsi que ceux chargés de les protéger vive ici. Ils ne sont pas réputés pour être vraiment des lèves tôt. Il ne cherche pas à trouver qui que ce soit. Il sait que si l'un d'eux veut se montrer à lui, il n'aura pas de mal à le trouver.

Il rejoint la cuisine où il se sert un verre de jus de pomme. Il lorgne un instant la bouteille de jus d'orange posée sur le comptoir. Il n'aime pas ça, la pulpe est surement une des sensations gustatives qui l'exècre le plus. Il s'assoir sur une des tables hautes en observant sa composition, ses biens faits. Il ne s'étonne pas de ne pas voir que de l'orange dans les ingrédients et préfère se demander pourquoi cette bouteille et toujours là et ouverte. Il se décide à la refermée et la ranger gardant cette question dans son esprit. Peut-être un oubli, peut-être quelque chose de plus étrange. Ce ne serait pas étonnant ici.

Il quitte la cuisine une fois son verre lavé et rangé. Il n'aime pas vraiment le désordre et sait bien que les autres en feront bien assez tôt. Il ne veut pas contribuer au désordre que devront ranger les membres les plus faibles de la meute. Après tout, il en fait parti d'une certaine manière. Il était juste traité différemment car étant un humain.

Ses pas le même jusqu'au salon. Il avance prêt à se laisser tomber sur le canapé quand il entend un gémissement venir de celui-ci. Il s'approche prudemment pour découvrir son cadet se tenant le ventre plié par la douleur. Il n'a pas le temps de dire un mot. Des yeux d'un noir profond lui font face. Il ne reconnaît pas cette lueur dans ses yeux, il ne l'a jamais vu. Peut-être une fois chez un autre loup mais il avait vite été éloigné de lui. Eloigné.

Il fait un discret pas en arrière ne souhaitant pas éveiller ses sens de prédateur. Ce n'était pas le moment et il n'était pas sûr de vouloir devenir la proie du plus jeune. Il le suit du regard. Il ne le lâche pas. Ses muscles se sont contractés à son mouvement. Comme s'il avait senti ce qu'il souhaitait faire. Il devait agir vite avant que le plus jeune n'ait dans l'idée de l'attaque. Il semble souffrir, un loup attaque plus vite quand il est en peine.

« Alpha ! »

Il espère son cri suffisamment fort. Il espère l'Alpha réveillé et prêt à l'écouter. Ou n'importe qui qui serait réveillé. Personne n'allait le laisser seul avec ce loup. Il le voit se réveiller, reculant une seconde fois plus brusquement. Il perçoit un éclat de colère qui disparait bien vite remplacer par cette lueur étrange. Elle est presque envoutante. C'est comme si elle l'appelait, lui et lui seul. Il ne peut s'empêcher de lâcher un couinement quand il approche un peu plus, reculant toujours.

« Alpha ! »

La maison est plongée dans le silence complet. Ce n'est que lui et le plus jeune. Ce n'est que lui en proie à ce prédateur qui semble le vouloir. Sa respiration se fait plus courte quand il se concentre sur le moindre de ses mouvements. Il avance doucement comme pour ne pas l'effrayer mais sa stature droite le rend si grand qu'il en reste effrayant. Il approche encore une fois, il recule encore une fois.

« Alpha ! Papa ! »

Le plus jeune se tend à cette appellation. Il semble examiner son environnement ce qui le rassure un temps. S'il est plus attentif c'est qu'il l'a entendu, forcément. Il a forcément réagi face à ce mot qu'il n'utilise que trop. Il recule un peu plus profitant de l'inattention passagère de son cadet. Il n'ose lâcher son visage du regard, fixant ses yeux, sa mâchoire. Il n'ose s'aventurer plus loin que ses clavicules. Elles sont suffisantes pour percevoir la tension plus grande dans son corps.

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