Chapitre 22 - Les adieux

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Les cicatrices me firent encore mal quelques jours plus tard. Mais à ce moment, j'étais plutôt content de moi. Anna voulut savoir ce qui m'était arrivé, et je lui racontais alors mon rêve en omettant de lui dire que toute la famille avait disparu. Une fois rassurée, on descendit à table. Le repas était déjà fort avancé, mais ils nous avaient gardé un repas. Je me suis touché alors le coude, et tout se nettoya comme par magie. Heureusement que cette rune-ci n'avait pas changé de place. Je m'installe sur une chaise, et commence à manger. Aujourd'hui, c'est des pâtes fraîches. Tout ce que j'aime, avec de la crème fraîche et du concentré de tomate, y a rien de meilleur. Après le repas, j'aide Olivier à faire la vaisselle. Olivier, c'est un des petits, il doit avoir 23 ans si je me souviens bien. Il n'a pas trop connu l'institut TOUTCH. Une fois fini, je monte dans ma chambre et j'envoie un message à Hervé. Je lui précise de venir avec la voiture. On en aura besoin il me semble, pour aller à l'institu. En redescendant, je croise Anna, qui allait venir me voir pour passer un peu de temps avec moi. Je lui propose donc d'aller dehors voir le jardin. On s'habille chaudement et on sort dehors. On voit encore les traces de sang que j'ai laissé, je voulais les effacer mais Anna m'a dit de les laisser. Je lui prends alors ses petites mains toutes mignonnes et les mets dans mes poches. Dans le ciel, on peut voir des nuages chargés de pluie. Comme j'ai affreusement envie de m'asseoir, je crée un banc en bois massif. Que je positionne sous un petit arbre. Je m'installe dessus et propose à ma chérie de s'asseoir sur mes jambes. Ainsi je peux la serrer dans mes bras et lui montrer tout l'amour que j'éprouve pour elle.

- "Tu sais ce matin tu m'as vraiment fait peur, j'ai cru que tu allais mourir, lâcha Anna en sanglotant.

- Voyons, tu sais bien que je suis un demi dieu, ce n'est pas comme ça que je risque de mourir.

- Arrête de te vanter, tu ne contrôlais plus rien je te rappelle, dit-elle sur le bord de l'énervement.

- Ça va je rigole un peu, détends toi, on profite de la vie à deux. Je vais rejoindre mon double et revenir ici aussi vite que possible", dis-je en la serrant plus fort.

On passa ainsi le dernier moment qu'on resterait ensemble. Puis d'un coup je me suis levé, la faisant presque tomber.

- "Hé je peux utiliser la cuisine pour ce soir ??

- Oui si tu veux, mais je dois rester près de toi pour voir ce que tu fais.

- Alors viens on se dépêche.

- Dis-moi, tu vas faire quoi ??

- C'est une surprise", dis-je tout sourire.

On se dépêche d'aller en cuisine, je regarde si il y a tout ce qu'il faut. Par chance, on a fait les courses récemment alors tout est à disposition. Je sors la viande d'agneau, la coupe en morceaux, en vingt morceaux pour être juste, pour que chacun en ait. Je les fais dorer dans une grosse marmite. Ensuite, je prends des courgettes, des carottes, des tomates que je fous directement dedans, ils sont bien sûr en morceaux, mais flemme de l'écrire. Je rempli la marmite d'eau. J'y mets des épices comme du safran par exemple, et de l'harissa. Mais très peu, car celui qui va manger sa part aura droit à une bonne cuillère d'harissa. Enfin bon, je laisse mijoter pendant 2 heures à feu moyen. Une fois cuit, je laisse sur le feu, à feu doux cette fois, pour que tout soit à point pour le repas de ce soir.

Il est 18 heures, mais je me sens en pleine forme. Je lui attrape les mains et les embrasse. Soudain je comprends mon erreur. Il y a peu, je l'ai vu toucher l'harissa avec les mains. Me voila avec les lèvres en feu.

- "Ahahahah si tu voyais ta tête, tu as les lèvres toute enflée, me sort Anna en plein fou rire.

- Beuh, c'euh la faute à qui d'après toi ?? Je douille c'euh horrible."

Je me mets à boire du lait pour faire passer le piquant. Bon y a aussi un inconvénient, je ne supporte pas le lait, alors je vais peut être le recracher aussi. C'est pas ma soirée, j'aurais du faire plus attention.

Le dîner du soir arrive, je mets dans le fond d'une assiette une bonne cuillère d'harissa. Et recouvre de semoule. On met la table et on sert les assiettes. Quand tout le monde arrive, c'est comme qui, dirions nous, la fête de départ. Je pars ce soir. Le dîner se déroule sans accroc. Tout ce passe bien, sauf pour celle qui est tombée sur la harissa. La bonne ambiance prend donc fin dans la soirée. C'est le moment des au revoir. Certains ne se cachent pas de pleurer, je les ai à peine côtoyé, mais ils sont facilement attachables. Je prends mon petit sac avec moi et quitte la maison. Anna se précipite vers moi et m'embrasse fougueusement. On dirait que je ne la reverrais pas. J'en ai les larmes aux yeux, mais je continue mon chemin. Je sors enfin par la grille. Derrière, une voiture noire m'attend. Hervé est du côté passager, il attend que je la prenne en main. J'ouvre la porte de la voiture et m'assois sur le siège de cuir. Je démarre, et quitte cet endroit bien assez vite. Les adieux sont compliqués.

Le repenti de l'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant