chapitre iv : entre nous c'est mort

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Mes yeux pris au piège de la marre de sang qui s'écoulait de sa nuque je ne réalisais pas tout de suite que quelqu'un s'était adressé à moi.

Je me demande si un jour on s'habitue à voir des morts.

-putain de merde!  Répéta la voix.

  Et je reconnu son profil hautain, un nez bien droit qui regarde droit devant lui et de longs et épais  cils noirs. L'oiseau moqueur a tué un homme, devant moi, à cause de moi. 

- putain mais t'es qui toi ? M'exclamais-je à mon tours.

Malgré l'énervement dans sa voix il a l'air très calme.  Étrangement je le suis aussi.

- alors voilà tout ce qu'il faut faire pour qu'enfin tu t'arrêtes de jouer les petaces snobinardes ! Crache-t-il avec haine. 

Je voudrais retourner au moment où il se moque de moi, de mes baskets. Dans le fond je n'aurai pas eu besoin de provoquer tout cela si il m'avait laisser me ridiculiser en paix, s'il m'avait laisser me faire violer en paix ! Son attitude me touche presque plus que le cadavre qui pend à nos pieds.

- je t'ai rien demander espèce de malade, surtout pas de le buter en disant cela je réalise avec quelle force il faut frapper un homme pour qu'il en tombe raid mort. Il ne m'a pas l'air si costaud que ça. Mais t'es complément malade réalisais-je enfin.

- et toi t'es complètement conne. Tu pige ou pas ce que ce qu'il vient de se passer c'est entièrement ta faute ?  Le pire dans tout ça c'est qu'il ne cris pas. Il se tient face à moi et me murmure presque ces mots me fixant droit dans les yeux. J'ai envie de pleurer comme une petite fille prise en faute par son papa. T'aurais pas pu me saluer et juste me demander mon prénom ?

Si je suis conne lui est complètement égocentrique. 

mais j'en ai rien à foutre de ton prénom. Et puis casse toi j'ai pas besoin de toi pour assumerRetorquais je piquée au vif et pourtant sincère.

Il sourit et je me demande si tout cela est réel. Sa mâchoire parfaitement carrée révèle un sourire amusé.

- je m'appelle Malik. Lâche-t-il sans attendre de réponse.
- j'en ai rien à foutre repondis-je pour la forme alors qu'il s'accroupie déjà près du corps.

Je le vois fouiller les poches du cadavre sans aucune gêne et en sortir son porte feuille.  Il l'ouvre sans hésiter. C'est cette assurance qui me trouble le plus, ça et ses mains. Ses mains qui viennent de tuer. Quelque chose se réveille au fond de mon estomac, une sensation que j'avais perdu depuis si longtemps que j'en ai oublié le sens.

- Marc l'allemend. Clame-t-il imperturbable.

Mon coeur descend d'un étage et prend à nouveau conscience du corps sans vie entre nous. Le corps de Marc l'allemend.

Nous avons tué Marc l'allemend. Ça devient reel et dramatique tout à coup.  Il y a déjà un nous et il y a déjà un mort.

Im fine,thank you.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant