chapitre ii : Stan smith original

28 0 0
                                    

Jules m'observe de loin alors que j'applique une énième couche de mascara sur mes cils. Son air réprobateur me passe au dessus de la tête, il sait que que s'il y a une chose qui est pire que de me voir sortir c'est de m'empêcher de sortir.

Ma petite robe noire tend plus vers le mini révélant mon corps trop maigre. Je suis maquillée à outrance et j'ai déjà pris un verre pour me mettre dans l'ambiance. J'en fait toujours trop sauf quand je n'en fais pas assez. Le juste milieu est quelque chose qui m'échappe comme tout ce qui est juste d'ailleurs. Ma raison s'arrête la où commence la votre.

Malgré les apparences je ne suis pas à l'aise avec ma féminité. Je suis vulgaire à défaut d'être classe, une gamine balancée dans le corps d'une femme. Je n'ai jamais voulu grandir. Alors fidèle à moi même j'enfile mes stan Smith original, ça au moins on ne me l'enlèvera pas.

Je suis la fille en sneakers.

Jettant un dernier regard critique à mon reflet je décide que je ne peux pas faire mieux. Déguisée je me jetais sur Jules pour lui fourrer ma langue dans sa bouche. Ce n'est que lorsque je sens son érection contre ma hanche que je met fin au baiser et rejoins Marina qui m'attend déjà dans sa mini jaune poussin.

Elle est magnifique. Une grande blonde aux yeux bleus maquillé comme par un pro. Je vois de la sa robe en dentelle blanche red Valentino et je ne peux que trop bien imaginer ses talons aux semelles rouges. On pourrait presque croire que Marina a tout pour elle. Son père a fondé un empire dans la com et a faut d'elle une princesse qui ne manque de rien. Son loft sur les champs en est témoin. En la voyant je n'ai qu'une envie c'est de rentrer me cacher dans un jogging.

- t'es sex' lance-t-elle avec une sincérité qui m'exaspère. Mais c'est aussi pour ça que je l'aime d'ailleurs personne d'autre ne semble l'aimer à la fac en dehors de tous les mecs qui fantasment sur elle et vu que je n'aime personne j'ai décider de l'aimer elle. Ce fut un coup de foudre amical dès notre première année. De même pour karim, ensemble nous sommes un peu les trois mousquetaires du moins jusqu'à ce qu'ils ne réalisent qu'ils seraient mieux à deux.

Le trajet se fait silencieusement et je devine que quelque chose ne va pas. Le silence c'est mon truc pas le sien. Ça doit être grave pour qu'elle n'en fasse pas toute une histoire. Je roule mon joint tandis qu'elle roule, visiblement préoccupée et je ne sais pas quoi faire d'autre que de rouler plus vite, je suppose qu'une taff vaut mieux que toutes les phrases toutes faites que je pourrai lui sortir.

Je prend une première taff et décide tout de même de briser le silence car celui là m'effraie.

- a quoi tu penses ? Elle hesite un peu avant de me répondre ou alors elle revient de très loin dans les fin fond de son cerveaux.

- je pense à mon 2 au gallo d'essai si tu veux tout savoir tranche-t-elle.

- putain Mary tu va pas niker la soirée pour une sale note ! Elle ne va pas si mal que ça vu qu'elle fait encore toute une histoire d'un rien.

Elle s'énerve clairement devant mon manque de compassion : " c'est facile à dire pour toi on dirait que t'a baisé avec Descartes tellement tu le ressens dans ton corps, moi je pige rien à toute cette merde sans toi j'aurais jamais dépasser la L1 et mon père commence à capter que je ne fais que dilapider son fric. Son ton baisse radicalement lorsqu'elle reprend. Il veut me couper les vivres bientôt va falloir que je me trouve un boulot pour survivre ...

Elle a l'air résigné et ça m'empêche de me foutre de sa gueule. C'est ridicule mais son monde s'écroule et ça je sais à quel point ça fait mal.

- je suis désolée Mary je ne savais pas que ça allait aussi mal bon d'accord j'en rajoute un peu mais je suppose que c'est ce que doivent faire les amies. Demain on va réviser ensemble et je transmettrais toute l'énergie sexuelle de Descartes, ça marche ?

J'ai du en faire beaucoup trop car elle se contente d'hausser les épaules.

- je m'en fou je veux juste kiffer ma race temps que je peux alors fais tourner.

Je lui tend le joint et je sais qu'elle est en train d'abandonner.

Quand on arrive dans la boite, on a plus l'air de déprimer ni elle ni moi. Tête haute, déhanchée abusée on ne marche pas on défile jusqu'à la table de karim. Il est entouré de quelques potes et biensur on ne dit bonjour à personne. Elle parce qu'elle est snob, moi parce que je m'en fou. Je serre tout de même Karim dans mes bras lui souhaitant un joyeux anniversaire et voyant que Marina s'éternise je m'incruste à la table toujours sans calculer personne.

Du coin de l'œil je vois quand même que le type à côté de moi regarde les Stan Smith et je suis presque sûre qu'il se fou de ma gueule.

Je prend la bouteille de Jack et me l'enfile à sec histoire de me donner contenance.

Puis je rejoins la piste sans attendre personne.

Im fine,thank you.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant