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Quelques jours plus tard, je suis affalée tel un cachalot dans la canapé en train d'écrire, et mon frère entre dans la pièce avec sa douceur légendaire.

- Prépare toi.

- Pour faire quoi ?

- On a une livraison. Et je veux pas te laisser seule donc tu viens avec moi.

- Super...

Je mets une veste de sweat sur mon débardeur, mes rangers, et je rejoins Ale qui est déjà en train de m'attendre devant la porte.

- Je savais pas que c'était si pressé.

- Si.

- Tu pouvais pas me le dire avant alors, au lieu de faire la gueule ?

Il ne me répond même pas.

- Bon, je sais que tu vas te tenir à carreaux et que j'ai pas besoins de te le dire, mais c'est assez tendu comme livraison, donc tu ne dis rien et tu ne fais rien, d'accord ? Les personnes en face ne sont pas nos meilleurs amis...

- Évidemment.

Arrivés devant un entrepôt, je marche derrière mon frère, et nous retrouvons le groupe d'homme qui était au bar l'autre jour. Rafael et Thiago sont également là.

Ils m'adressent tous un signe de tête, mais rien de plus. Ils discutent des dernières nouvelles de la favela.

- Tiens au fait, commence Rafael. Avant hier, j'ai croisé Paulina.

Je lève la tête à l'entente de ce prénom, puis le voit qui me regarde déjà.

- Elle avait une sale gueule, elle faisait peur à voir.

- Comment ça, demande un homme.

- Quelqu'un lui a cassé la gueule, et il l'a pas loupé, dit-il en me regardant droit dans les yeux.

Les autres échangent un regard entre eux. Seul Alessandro n'a pas compris. Tous ont assistés à notre altercation sauf lui. Rafael m'avait prévenu qu'elle paierait. Et il l'a fait payer.

- Ils arrivent, dit Thiago.

- Bien. C'est ton domaine, je te laisse faire, répond Raf.

- Rafael, mon ami, dit un homme rondouillet, suivi de près par deux molosses qui portent une mallette chacun.

- Ne perdons pas de temps Sergio. Montre moi ce que tu as qu'on en finisse.

Jacquie et Michel posent simultanément les mallettes sur la table et les ouvrent.
La, je n'en crois pas mes yeux.

Je vois Thiago inspecter le contenu très minutieusement et peser le pour et le contre. Pour moi c'est déjà tout trouvé.

- Ce sont deux merveilles que nous avons la, dit Sergio.

- Elles ont toutes les deux des qualités, mais également des défauts non négligeables, répond Thiago.

Je vais me faire tuer par Alessandro, mais tant pis. Je vois bien que Thiago est attiré par le contenu d'une mallette, plus que de l'autre. Je m'approche de la table sans un regard pour personne, mais mon frère m'attrape le bras.

- Tya ! Bouge pas.

- Laisse la faire, lui ordonne Rafael, qui a compris que j'avais une idée derrière la tête.

À contrecœur Ale me lâche le bras, et moi j'avance. Personne ne parle, personne ne bouge. Tout le monde me regarde.

J'effleure du bout des doigts les deux merveilles qui sont sous mes yeux.

TyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant