Wontaek

#47

Taekwoon avait bon essayer de résister, il était dérisoire entre les bras puissants des deux forces de la nature qui le portaient à moitié de force à travers une dizaine de couloir couvert d'un revêtement noir laqué. Les lumières étaient légèrement tamisées, ne l'aidant pas à se détendre. Il savait pourquoi il était là, il ne comprenait juste pas pourquoi lui. Il savait que son grand frère devait de l'argent à quelques types louches, mais apparemment plus louches qu'il ne le croyait. Il savait aussi que celui-ci se cachait de tous, même de sa famille, depuis un mois plus ou moins. Mais jusque-là rien de nouveau pour lui, il était habitué à voir débarquer des hommes, des mafieux soyons francs, chez lui à n'importe quelle heure du jour de la nuit en quête de son cher frère. Taekwoon s'y était fait même si à chaque fois, il avait de plus en plus peur pour sa vie. Parce que un jour, son frère tremperait si profond dans le crime qu'il les ferait tous tomber avec lui. Taekwoon avait peur pour son père et sa mère. Et ce jour semblait être venu.

Plus il se faisait trainer dans les couloirs interminables, plus il voyait et apercevait des hommes, beaucoup d'hommes, tous vêtus élégamment avec des costumes noirs. L'élément fashion de leur tenue était un pin métallique en or représentant deux triangles qui s'imbriquaient l'un dans l'autre, un tourné vers le haut, et l'autre vers le bas. Et l'accessoire moins fashion mais indubitable de leurs tenues étaient des tuyaux en métal ou encore même des battes de baseball entre autres objets dont Taekwoon devinait largement l'usage qu'ils en faisaient. Son corps entier fut parcouru par un frisson.

Ils arrivèrent finalement devant une grande porte couleur ébène sur lequel était incrusté une espèce de grand médaillon rond en or avec un cheval cabré en son centre et des lignes courbes en arrière-plan. Le médaillon était coupé en deux au niveau de l'ouverture de la porte que poussèrent deux gros bras en costumes noires et oreillettes transparentes. La porte s'ouvrit sur une longue salle au mur de bois. Au fond un grand cadre qui faisait l'entièreté du mur était en fait un cadre interactif du plan de la ville. Des points apparaissaient et disparaissaient rapidement, trop rapidement pour que Taekwoon n'y comprennent quelque chose. De plus, il n'eut pas le loisir d'y porter plus attention alors que ses geôliers lui faisaient contourner la longue table en bois massif qui se trouvait au centre de la pièce, bordé par des dizaines de sièges confortables noirs et rouges. Plus ils se rapprochaient du bout de la table, de sa tête, plus le cœur de Taekwoon battit la chamade. Il avait peur. En se rapprochant, il devina la présence de quatre hommes qui étaient occupés à parler entre eux. Finalement, les hommes qui le maintenaient fermement de peur qu'il s'enfui sûrement, comme s'il pouvait le faire, s'arrêtèrent.

- Ravi-nim. Nous vous amenons le garçon comme vous nous l'avez demandé.

- Merci. Vous pouvez disposer., Répondit une voix si grave que Taekwoon trembla des pieds à la tête.

Les hommes le lâchèrent, il perdit un peu l'équilibre mais se rattrapa comme il put malgré ses mains cordées devant lui. Les hommes saluèrent leur boss puis prirent congés. Le silence se fit pesant jusqu'à ce que le bruit de la grande porte le fasse sursauter à sa fermeture. Taekwoon avait les yeux baissés et il ne remarqua que trois des quatre hommes l'observaient intensivement que quand l'un d'eux siffla entre ses dents en le détaillant de la tête aux pieds. Taekwoon se sentait particulièrement bouseux dans son vieux jean déchiré par l'usure, son t-shirt blanc trop grand pour sa silhouette fine malgré ses larges épaules et la veste en jean. Il en était de même pour ses baskets blanches. Les hommes arboraient tous des costumes de bien meilleures qualités que ceux des hommes croisés auparavant. Le premier avait un costume noir avec une chemise noir et des chaussures cirées. Ses cheveux noirs étaient relevés sur son front, le laissant légèrement libéré. Il portait une chaine en or où se trouvait le même symbole observé sur les vestes des hommes de mains. Tout comme les 2 autres. Le suivant avec un visage plus rond que le premier, une coupe champignon sombre et des caractères chinois s'il ne se trompait pas tatouer sous son œil gauche. Il portait un t-shirt à col rond noir sous un blazer noir et un pantalon qui lui arrivait légèrement au-dessus des chevilles. Le troisième homme avait une mâchoire et des pommettes prononcées. Ses cheveux décolorés étaient stylisés de chaque côté de son front. Il portait un ensemble de costume noir simple mais au tissu très luxueux et filigrané. Dessous il avait une chemise blanche ouverte à mi-torse, laissant apparaître la chaîne en or. C'est celui-ci qui avait sifflé.