II) Le regard des autres

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Après cette altercation entre ma mère et moi, j'étais furieuse. Je ne savais pas comment j'allais annoncer à Pauline que nous ne nous verrions plus en dehors du lycée. J'espère qu'elle comprendrait. En vérité, j'avais peur qu'elle me laisse tomber et qu'elle aille traîner avec d'autres filles plus populaires - ce n'est pas ce qui manquait d'ailleurs- sans oublier que ma réputation en avait sans doute pris un sacré coup.

Les jambes tremblantes, je m'avançais dans la cour. J'aperçus directement Pauline qui me sauta au cou.

-Palo! Ça va ? Ohh tu m'as trop manqué! J'étais triste sans toi!

-C'est fini maintenant. Je suis là, répondis je à ma meilleure amie en la serrant dans mes bras.

-Alors, elle va bien ma petite filleule ?

Déstabilisée par le regard que les autres personnes posaient sur moi, je ne pris même pas le temps de répondre à Pauline. Tout le monde me regardait, j'avais l'impression d'être une bête de cirque.

-Oh oh, tu m'écoutes! Lança Pauline.

-Oui, oui, j'ai révisé ce matin, répondis je, dans la lune.

-Ouh la la, t'es vraiment à l'ouest toi. Ça va ?

-Non ça va pas. Tout le monde le regarde je suis hyper gênée.

-Fais pas gaffe à eux, ils n'en valent pas la peine, répondit elle en m'empoignant le bras, tu sais ils ont été nombreux à parler pendant ta grossesse. Ils t'insultaient, se moquaient. Alors j'ai pris la décision d'en parler à la CPE pour qu'elle fasse quelque chose, je voulais pas que tu reviennes dans une ambiance comme ça.

Waouh. Pauline était vraiment l'amie que tout le monde voudrait avoir.

-Merci...je sais pas quoi dire là...

Elle sourit. La cloche sonna le début des cours. Dans le rang voisin, j'aperçus Jules, il me sourit. C'était reparti pour une journée de cours monotone. J'avais enfin l'impression de reprendre une vie normale, malgré toutes mes critiques. Mais si j'étais heureuse dans ma nouvelle vie, c'était le principal, et puis il fallait que je me rende à l'évidence: le regard des autres ne m'apportait rien.

17h30. La fin des cours sonna, et j'avais oublié à quel point les journées pouvaient être longues. Je me dirigeais alors vers la voiture de ma mère, quand quelqu'un me prit le bras. Je me retournais. C'était Jules. Ma mère lui dit un signe de main et lui sourit dans le rétroviseur.

-Salut ça va? dit-il.

-Salut, ça peut aller, je suis vraiment fatiguée, vivement qu'Andrea fasse ses nuits.

-Tu m'étonnes! Rigola t-il. A ce propos je peux la prendre à partir de mercredi. Je peux te la déposer vendredi si tu veux.

-Ah ben... oui si tu veux... pourquoi pas, après tout c'est important qu'elle passe du temps avec son papa.

- C'est d'accord alors?

-Oui, oui.

-Parfait. Je passe la prendre avec mes parents mercredi soir vers 18h00.

-Ok, salut !

Jules était vraiment impliqué dans son rôle de père. Malgré ça, ça allait être la première fois qu'il prendrait Andrea. Je ne me sentais pas prête à confier mon bébé à quelqu'un aussi tôt. Je devais consulter mes parents avant tout.

Maman trop tôt - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant