Murray était affalé dans le salon de Steve, une pile de bouteilles vides à ses pieds, son maillot de corps maculé de taches douteuses. Il feuilletait le dossier avec une grimace ennuyé et Steve grinçait des dents à chaque fois qu'une goutte de vodka tachait le précieux document.
- Je vois pas en quoi cette histoire me concerne ! Finit par s'exclamer l'ancien journaliste en se levant brusquement.
Il se mit à faire les cent pas dans la pièce, son verre toujours à la main, sans se soucier des gouttes d'alcool qui tombaient à intervalle régulier sur le tapis blanc.
- Moi mon boulot c'est de publier des révélations chocs, pas de traiter avec les imbécile du gouvernement !
- Je sais, mais je savais pas à qui d'autre demander ça. Vous êtes le mieux placé pour m'aider.
- Mais bien sûr ! Qui mieux qu'un conspirationniste saurait enterrer un complot ! C'est le contraire de mon boulot que tu me demande de faire !
Il poussa un long soupir et se laissa tomber sur le canapé :
- C'est vraiment ridicule, marmonna-t-il. Passe moi une autre bouteille au moins !
C'était l'une des dernière de la réserve de ses parents : les meilleurs.
- Merci.
Il but une longue gorgé avant de s'essuyer la bouche d'un revers de main et de reprendre :
- Je sert à rien dans ton histoire. Pourquoi ne pas la publier, une fois ton pote en sûreté ? Les gens adorent les histoires dans lesquelles il y a de l'espionnage, on dilue un peu pour que ce soit supportable et hop ! on fait tomber quelques têtes !
Steve se laissa aller un instant à rêver à cette fiction : faire tomber ceux qui avaient fait du mal à Billy... Mais non ! C'était trop dangereux.
- On ne peut pas risquer quelque chose d'aussi gros.
- Donc tu veux dire que je me suis mis en danger en venant juste ici simplement pour ça !
- Oui, c'est ce que je dis.
- Eh bien ce n'est pas ce que tu devrais dire !
- Oui mais c'est ce que je dis !
- Eh bien ce n'est pas ce que- Oh et puis merde ! Tu manque vraiment d'ambition Steve. Ça me déçoit, je dois bien l'avouer.
- C'est drôle, mon père me disait la même chose, ironisa Steve.
- Je suis sûr que je peux trouver un moyen de publier ça sans qu'ils ne puissent rien faire...
Le lendemain matin Nancy était à peine habillée que la mère, qui avait déjà préparé le petit déjeuner et fait une machine, lui annonça qu'elle avait un visiteur. Elle fit cette annonce avec l'air d'un docteur annonçant à un malade une mauvaise nouvelle, aussi la jeune femme descendit-elle l'escalier avec une légère appréhension.
Appréhension par ailleurs justifiée quand elle aperçut, debout dans l'entré et l'air assez mal à l'aise, Jonathan lui-même.
- Salut Nancy.
- Jonathan, répondit-elle d'une voix froide qui sembla étrangère à ses propres oreilles, qu'est ce que tu fais là ?
Elle ne l'avais pour ainsi dire pas revu depuis qu'ils avait rompus ; peut-être juste une fois, au bureau, et puis ça avait été les vacances, qui duraient toujours, et elle n'avait même plus pensé à lui.
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Stranger Love
FanfictionApres la bataille de Starcourt, Billy est resté plusieurs semaines dans le coma. Chaque jour, Steve est venu le voir, lui a raconté les images qui ne le quittaient pas, et les cauchemars, chaque nuit. Mais pourquoi ? Et pourquoi Billy, enfin réveill...