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Tu faisais la file pour pouvoir chauffer ton repas. Les micros-ondes n'étaient jamais aussi convoités que dans cette école secondaire lors des heures de repas. Notre village n'était pas le plus gros et le plus riche, alors l'école n'avait pas les moyens d'en acheter plusieurs. Donc, lorsque la cloche sonnait, c'était chacun pour soi. Le premier arrivé dans la cafétéria aurait l'honneur de choisir sa place et d'avoir les repas les plus chauds à la cantine où il pourrait utiliser le micro-onde le plus puissant.

Ce dernier était noir et était tout neuf. L'assiette de verre qui résidait à l'intérieur n'avait pas encore été tâchée par un fils à papa qui croyait que les femmes devraient s'occuper des repas. Ce micro-onde, c'était ton préféré. C'était le seul que tu daignais utiliser. Les autres étaient soit trop archaïques ou trop sales à ton goût. Certains te trouvaient obsessif, mais je te comprenais.

T'étant empressé vers la file, tu ne savais pas où aller une fois ton repas réchauffé. C'est pourquoi tu me cherchais du regard pour savoir quelle table j'avais choisie. Tes doigts dansaient contre tes biceps comme toujours. Tes tics ne m'étaient pas énervants, mais plutôt ravissants. Mais, je ne te le dirai jamais. Ta pomme d'Adam sautait à chaque fois que tu avalais. Ta gorge était nouée alors que le stress t'envahissait. Je le savais par la position crispée de tes épaules et chacun de tes tics qui s'offraient à la lumière. Tes doigts, tes lèvres, ton pied, ta gorge et ton nez.

Lorsque tes pupilles convergèrent enfin vers les miennes, ton être entier sembla se calmer. La lueur de crainte qui animait tes iris auparavant s'était volatilisée et certains de tes tics aussi. Tes doigts fins et effilés de pianiste frappaient tout de même répétitivement contre ton épiderme. Le stress te rongeait, mais jamais tu ne me le dirais. La société juge beaucoup trop pour que nous puissions être complètement honnêtes l'un envers l'autre.

Le micro-onde cria finalement pour attirer ton attention. Tu sortis ton plat de pâtes et te dirigeas vers ma table. Tu t'approches lentement de moi. Ta démarche est tout aussi gracieuse que celle d'un félin. Chacun de tes pas fait voler des mèches rebelles de tes cheveux noirs corneille, s'entremêlant de manière harmonieuse. Un nouveau sourire dessiné d'une manière délicate s'empare de tes lèvres. Un autre sourire s'empare de mes lèvres en voyant tes petits yeux ne devenir que deux lignes. Un léger rire passa la barrière de mes lèvres alors qu'une vague de bonheur me ravageait. Ton effet sur moi était démesuré, je devais reprendre le contrôle sur mon coeur et mon corps entier. Mes mains moites, mes pupilles dilatées, mon coeur battant la chamade et les rougeurs qui teignaient mes oreilles et mes pommettes.

Des prétendants et prétendantes te regardent passer des coeurs remplaçant leurs yeux. Je voudrais bien pouvoir dire que leur réaction était stupide et qu'il ressemble à des chats en chaleur, mais ça serait manquer de respect. De plus, que ma réaction était assez similaire à la leur.

Une fois à ma hauteur, tu te déposes délicatement sur une chaise un sourire toujours collé aux lèvres. Nous parlons de tout et de rien et plus nos discussions filent plus je réalise que tu es la seule personne avec qui je veux vraiment parler.

C'est lors de cette journée que j'ai réalisé et que je resterais toujours

À tes côtés.

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Let's get it!!!

Câlins!!!

ellie<3

À tes côtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant