Le premier amour.

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Le premier amour, on dit parfois que c'est le plus beau. Le plus beau car c'est le premier. Car c'est nouveau. Un peu bizarre aussi. On comprend pas trop ce qui nous arrive. On se retrouve à penser à une personne, souvent, parfois trop souvent, on est heureux lorsque c'est cette personne, un peu gêné aussi. Pourtant on est amoureux, ça nous tombe dessus. Et c'est la première fois.

Pour lui, le premier amour n'avait pas bien commencé. Non vraiment pas bien. Il aimait ce garçon, un garçon. C'était déjà triste à dire mais tout le monde n'appréciait pas que de simples personnes puissent s'aimer. Enfin bref. Si de base son premier amour n'avait pas bien commencé c'était tout simplement car l'autre personne ne l'aimait pas, elle. A dire vrai, elle ne s'intéressait pas à lui. Ils n'étaient même pas amis. Et ça le déchirait. Il l'ignorait. Ça le tuait. Aucun message, aucun appel, rien. Si. Parfois en cours de philosophie ou alors à l'entrainement de basket. Il lui parlait. Mais en tant que camarade ou coéquipier.

Pourtant, un jour ils durent vraiment travailler ensemble. Pour la première fois ils allaient devoir faire quelque chose que tous les deux, seulement eux deux. Une joie, et de l'espoir l'avait envahi, seulement ces deux sentiments partirent aussi vite qu'ils étaient arrivés. Son camarade, son premier amour n'affichait qu'un petit sourire gêné. Il baissa la tête et continua d'écouter les instructions de son professeur. Une dissertation. Sur la problématique suivante : « Comment des personnes diamétralement différentes peuvent créer un lien grâce à une passion ? ». Pour eux c'était simple. Leur passion c'était évidemment le basket.

Une fois les consignes et le cour finis, il se tourna vers le deuxième garçon aux cheveux d'or. Il le regardait en faisant mine de rien, comme s'il s'en fichait de tout, de lui. Alors que non. Alors qu'il crevait d'amour pour lui. Mais il était comme ça. Il ne montrait rien. Mais ressentait tout. Aomine Daiki était comme ça. Kise Ryouta, lui, était l'opposé. Il montrait. Mais pas devant lui. Devant lui, il ne parlait pas fort, il n'était pas surexcité, il n'avait pas ce sourire éblouissant. Sauf sur le terrain. Sur le terrain il regardait Aomine comme s'il était le plus fort. Dans ces moments-là Aomine était si fier. Mais il s'en voulait aussi, de ne pas être tout le temps ce joueur, ce joueur de basket trop fort, invincible. Car lorsqu'il ne l'était plus, le regard de Kise changeait. Il était gêné. Constamment.

Ils devaient se retrouver chez Kise, chez Kise. Dire qu'Aomine stressait était un euphémisme, il était tétanisé. Il était prêt depuis une heure et tournait en rond dans sa chambre, il avait vérifié ses cheveux, ses habits, tout depuis une heure. Lorsque son alarme sonna, il arrêta sa marche improvisée dans son appartement, mit ses chaussures et sa veste avant de claquer la porte.

La boule au ventre, il toqua à la grande porte, impressionné. Il était impressionné par la grandeur de la maison de Kise, il savait que sa famille avait beaucoup d'argent mais pas à ce point. Il arrêta d'y réfléchir lorsque cette même grande porte s'ouvra sur une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien.

« Salut Aomine-cchi, fit Kise gêné.

-Salut »

Il l'invita à entrer et Aomine regarda l'intérieur de cette immense demeure, le blond lui fit un rapide tour et lui proposa d'aller à la terrasse, pour travailler, vu qu'il faisait beau. Ils s'y rendirent et Aomine fut choqué en voyant tout le domaine que possédait la famille Kise. Un immense jardin s'étendait, à perte de vue. Ce qu'il le surprit et l'émerveilla le plus se fut le petit terrain de basket.

« Tu as un terrain de basket dans ton jardin !

-Ah euh oui.

-On se fait un 1 contre 1 ?

-Mais on doit travailler Aomine-cchi, fit Kise pas serein.

-Aller juste une partie ! T'as peur de perdre ou ? »

Une lueur de défis traversa les yeux du blond et Aomine sourit lorsque son camarade hocha la tête. Ils se mirent en position et commencèrent à jouer. Pour la première fois, en dehors de l'équipe de Teiko, Kise souriait à Aomine. Un vrai sourire, il n'y avait plus de gêne. Ils étaient tout simplement comme deux amis de longue date. Ils jouèrent longtemps, très longtemps. Si bien qu'ils n'avaient pas vu que la nuit était tombée. Ils arrêtèrent de jouer et Kise raccompagna Aomine à la porte. Ils n'avaient absolument pas commencé leur devoir de philosophie et ils durent se donner un autre rendez-vous.

Aomine se coucha, un sourire aux lèvres, désormais convaincu qu'il pouvait faire quelque chose de bien avec Kise, que se soit en amitié ou plus.

Ils se revirent, plusieurs fois, pour travailler. Mais à chaque fois c'était le même scénario. Ils commençaient à jouer et ne s'arrêtaient pas avant le début de la nuit et logiquement Aomine devait rentrer chez lui.

Pourtant ce soir, ils étaient obligés, ils étaient obligés de travailler, demain étant le dernier jour pour rendre leur dissertation. Ils étaient dans la chambre de Kise, sur son lit, un tas de cahiers et de stylos autour d'eux. Ils n'avaient écrit que quatre mots : leur nom et prénom.

« J'y arrive pas.

-T'as même pas essayé Aomine-cchi.

-J'te rappel que t'y arrives pas plus que moi. »

Le blond gonfla ses joues, vexé. Il essayait lui au moins. Pas comme l'autre fainéant qui était affalé sur son lit. Il prit un de ses stylos et le lança sur Aomine qui se le reçut en pleine tête. Il grogna et lança un regard noir au blond qui rigolait. Pour se venger le basané lui jeta un coussin. Ils continuèrent de se chamailler un moment. Puis, Aomine désirant mettre Kise KO avec des guillis, le plaqua sur le lit. Seulement il croisa le regard doré de son amoureux secret et se noya dedans.

Ils se regardèrent, mer dorée contre mer bleue. Une sorte de duel commença, savoir lequel des deux allait craquer en premier. Finalement c'est Kise qui prit les devants en tirant Aomine par le t-shirt pour le rapprocher de lui et faire se rencontrer leurs lèvres. C'était doux, juste bouche contre bouche. Une simple danse qui pourtant propageait beaucoup, vraiment beaucoup de sentiments.

Ils se séparèrent en souriant, de légères rougeurs sur les joues.

« J'attendais ce moment depuis longtemps, très longtemps, fit doucement le blond.

-Ah bon ? répondit Aomine un peu surpris.

-Ouais. Si j'étais gêné c'est parce que c'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un alors je savais pas trop comment être avec toi sans que tu le remarques.

-On est de sacrés cons tous les deux, murmura-t-il en souriant. »

Le blond fronça les sourcils, ne comprenant pas trop la phrase de son, nouveau, petit-ami. Ce dernier haussa simplement les épaules avant de venir l'embrasser.

Le lendemain, en cours de philosophie, ils durent subir la colère de leur professeur pour devoir non rendu. Ils n'avaient certes pas passé la soirée à jouer au basket mais ils l'avaient cependant, passée à s'embrasser et à se câliner.

Son premier amour avait peut-être un peu mal commencé mais ce qu'il s'était passé ensuite était magique et il était fier de dire qu'il n'avait eu qu'une seule et unique relation dans sa vie entière, celle avec Kise Ryouta et ça, même avec un 0 coefficient 3.

Aomine x Kise / recueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant