2- L'Otaku.

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Soirée de merde. Des fois, je me demande comment on fait pour se supporter avec ma petite-sœur. Et pourtant, c'est simple, les liens de sang. Mademoiselle fait son enterrement de vie de jeune fille. Et pourtant, nous avons encore réussi à nous disputer. Eh bien tant pis. Je l'ai laissée avec ses copines. Puisque ce sont elles qui s'entendent toujours bien avec elle.

– Hey barman! Un gin tonic s'il te plaît.

Le garçon lâche un sourire en coin en me glissant un verre ardoné de glaçons.

– Mauvaise soirée? Demande-t-il en me servant.

– Pffff... Merci.

Je me saisis du verre et le vide d'une traite.

– Un autre.

– Faut pas trop forcer non plus. Ce serait dommage que vous finissiez avec de la gerbe sur vos vêtements.

Et puis zut, il a tellement raison.

– Attends... Donne-moi plutôt un jus de fruit.

Il sourit en refermant la bouteille.

– Lequel?

– Peu importe. Tant qu'il n'y a pas d'alcool dedans.

– Bien.

En attendant que le servant revienne avec le nouveau verre, je me plonge dans mon smartphone. Comment est-ce que je fais pour avoir autant de discussions tout le temps? Et en plus, il y a tellement de chiffres dans la liste. C'est à croire que mon contact n'appartient qu'aux inconnus. Je défile sans plus d'intérêt. Rien de bien concret. Alors je fais un saut dans la zone des statuts. Je tire tellement que je finis par tomber dans la liste des sujets mis en quarantaine. J'ai bien dû les mettre en silencieux pour qu'ils arrêtent d'empoisonner mes journées. Pourquoi? Eh bien chacun d'eux a commis son propre crime. Et il est hors de question que je les détaille. Cela dit, si même mon tocard d'ex n'a pas été mis sous silence, il faut croire que les autres ont dû frapper fort pour être classés.

Enfin bref, rien en vue parmi tous ces statuts. Du moins, je n'ai pas la tête à les regarder.

– Et voilà pour vous.

– Qu'est-ce que c'est?

– Du jus de raisin.

– Hm. Parmi tous les jus qu'il y a, c'est le raisin qui t'a plu toi.

– Vous m'avez laissé le choix, alors...

– Mouais, j'ai saisi. Merci.

L'air agacé, il s'en va. En même temps, qui voudrait attendre? Je n'ai jamais nié la saleté de mon caractère. Et d'ailleurs je n'en ai pas honte. C'est juste que parfois je devrais calmer mes ardeurs. Mais le naturel revient toujours au galop.

Alors qu'elle n'était qu'un bruit de fond au départ, une discussion, presque une dispute, finit par attirer mon attention.

– Mais c'est n'importe quoi ton bail là! Les mangas au moins, c'est basé sur des faits réels. Pas comme vos feuilletons à la con. Faut se réveiller Tanya, la vraie vie c'est du caca. Voilà.

– Non, sans rire? Interviens-je.

Tout le groupe se tourne vers moi. Voyant ma tête baissée, ils reprennent leur discussion au bout de quelques secondes.

– Tu sais quoi Ted, on arrête ce débat. T'es trop borné.

– Mais de quoi tu parles? C'est pas une affaire de bornes mais de réalité. Et tes novelas ne font clairement pas partie du lot.

– Attends mais t'es vraiment sérieux là mec?

Ils se retournent de nouveau. Mais cette fois-ci, mon chef est bel et bien levé. J'affronte le Ted en question du regard.

La Première FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant