VII

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Elle n'avait rien fait pourtant. Ça me faisait mal de l'entendre dire ça alors que tout était de ma faute. Elle était si forte contrairement à moi. Bil' avait su prendre sur elle et me dire ce qu'elle ressentait et dieu sait combien s'est dur. Moi je l'avais fait regretter. Je suis la pire des personnes. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Mon corps se leva tout seul et commença à se déplacer vers la porte. Je tremblait de tout mes os. J'allais faire une crise d'angoisse. Je m'empressais d'ouvrir la porte, de traverser le couloir pour arriver devant sa chambre. Mon cœur battait si fort. J'allais lui dire. J'allais lui répondre. J'allais m'excuser. J'ouvrais la porte, tremblante. Billie était là, dos à moi, le regard dans le vide. Elle était vidée de toute émotion et malgré ça elle restait belle. Je posa mes bras autour de son ventre pour la serrer contre moi, de dos. Je mis ma tête dans son cou.

"_ Je suis tellement désolée Bil', si tu savais. Je regrette, j'ai honte."

Elle se contenta de poser l'une de ses mains sur l'un de mes avant bras toujours autour d'elle. Ma gorge se noua. Elle n'était pas énervé contre moi. Je la regardais de face pendant que elle, fixait le mur en face d'elle. Ses lèvres pulpeuses parfaitement dessinées me rendait folle. Je voulais savoir quel goût elles avaient. Elle passa sa langue dessus dans un geste des plus communs mais qui eu comme effet de me mettre à les désirer plus que tout. Elle tourna la tête vers moi et me regardait. Mon regard tout comme le sien passait de ses lèvres à ses yeux. Son visage se rapprochait. Je commençais à perdre tout repères et à ne penser qu'à elle, qu'à son regard sur moi, qu'à ses lèvres. J'avançais mon visage incontiement sans cesser de fixer ses lèvres. Mes joues chauffaient de plus en plus. Ses mains s'aggripèrent au bas de mon t-shirt. Nos nez se touchèrent. Je n'en pouvais plus. Mes mains trouvèrent ses joues. On se frôlait sans pour autant accentuer mais il nous en fallait à toute les deux plus. Mon téléphone sonnait mais je n'en avais plus rien à foutre. Je ne pensais qu'à ses lèvres. Elle finit par rompre l'écart entre nous, haletante. On s'embrassait enfin. J'aurais voulu que ses lèvres ne quittent jamais les miennes. Elles bougeaient en un même rythme. Billie resserra l'emprise de ses mains et me colla à elle. Et on se quittait à bout de souffle. Je pressa une fois de plus mes lèvres contre les siennes. Je l'avais tellement attendu ce moment.

"_ Je crois que je ne t'en veux pas. Au final, je l'ai eu mon baiser.
_ Oui, c'est vrai."

Nous avions eu notre premier baiser. Elle tourna la tête vers un cadre photo : elle et moi à neuf ans. On rigolait, on était heureuse. Aucune de nous ne se doutait de cette relation ambiguë qui allait naître quelques années plus tard. C'est la personne en qui j'ai le plus confiance et se sera toujours le cas. J'enroulais mes bras autour d'elle pour lui montrer qu'elle comptait pour moi.

"_ Alors, on est quoi ?
_ Je ne sais pas Billie, à toi de m'éclairer.
_ Disons... Que tu pourrais être ma copine ?
_ Ça me vas.
_ Putain ! On est le plus beau couple de lesbiennes !"

Je rigolais et me jeta dans ses bras. Nos deux corps s'allongèrent l'un sur l'autre. J'avais juste envie de rester dans ces bras et de ne penser à rien d'autre qu' à nous. Ma tête contre sa poitrine, ses mains dans mes cheveux.

"_ Babe, tu sais. Avec les filles que je ramenais, il ne se passait pas tout ça.
_ Billie, nous ne sommes pas obligées d'avoir cette conversation maintenant.
_ Autant l'avoir le plus tôt possible.
_ Si tu veux. Mais dis moi, comment tu as su que j'étais lesbienne ?
_ Je ne l'ai jamais su. Ce n'était que des hésitations. J'avais l'air sûre de moi et mon dieu que dans ma tête c'était :"Elle vas plus vouloir me parler si je fais de la merde, putain Billie tu fais chiez !".
_ Et bas ça a plutôt bien fonctionné. Continue ce que tu disais, je t'ai coupé au début.
_ À oui ! Toutes ces filles je les ramenais toutes refaites et grandes, avec de long cheveux naturels et lisses pour qu'elles soit totalement différentes de toi. Pour qu'aucune ne me rappelle le mal que j'avais que tu ne sois pas à leur place.
_ Oh...
_ Tu n'es pas comme ça. Toi, tu es plus petite que moi pourtant je ne suis déjà pas grande.
_ De un centimètre seulement !
_ Oui, c'est vrai ! Et tu as les cheveux courts et bleus, et ton corps: tu n'est pas un coton tige, tu as une bonne poitrine, des fesses, des cuisses mais sans que tout ça soit dans l'excès. Tu es juste parfaite.
_ Toi aussi, ça fait un peu clichés mais putain que tu es importante pour moi, je t'aime. Tes lèvres mon dieu, j'ai juste envie de passer ma vie à les regarder et à les embrasser. Tes yeux océans, je me pers dedans à chaque fois. Ton corps Billie, même si tu ne le montre pas, je sais qu'il est incroyable et que quand je le verrai je n'aurai envie que d'une chose. Tu as peu être une mauvaise estime de toi mais sache que pour moi tu es la personne la plus sincère qu'il soit. On partage les mêmes valeurs.
_ Bon... On vas arrêter sinon on vas finir en larmes toute les deux."

Elle aura définitivement changé ma vie. Je ne regrettais absolument pas ce que nous avons fait et par quoi nous avons dû passer toutes les deux. J'espère juste qu'elle ne me laissera pas. Je ne veux pas que ce moment s'arrête parce que quelqu'un aura fait n'importe quoi. Et puis si ça se trouve, c'est moi qui lui briserai le cœur. Je prie pour que l'ange qui partage ma vie en ce moment ne parte vers une autre.

Le ClosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant