XXVII

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PDV Billie :
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J'étais allongé sur mon lit. Je me sentais étouffée. Après avoir passé la meilleure soirée de ma vie, j'étais parti avant qu'elle ne soit réveillé pour rentrer à mon appartement. Je sentais encore la chaleur de son corps nu contre le mien, de ses lèvres qui embrassaient avidement les miennes, de son souffle saccadé quand j'accelerais mes vas et viens, d'elle qui criait mon nom dans un gémissement de déesse. J'avais enfin eu ce que j'avais toujours voulu et pourtant, je n'en étais pas ravie. J'aurais voulu me réveiller au près d'elle. La prendre dans mes bras. Lui dire au combien je l'aime mais la réalité aurait été bien différente. Car après ça, il se serait passé quoi au réveil ? De la gêne. Ouais sûrement. Ce n'était plus my princess. Mais bien une parfaite connaissance. J'en étais agacée. La peur me gagnait petit à petit. Je n'avais rien à manger dans mon frigo, il fallait donc que je sorte au risque de la croiser. La connaissant, Candice devait être resté dans ma chambre, mon ancienne chambre. Je n'étais même plus sûre de rien. La connaissais-je vraiment ? Bien sûr que oui. Non. Je ne sais plus. Avoir passé la majorité de ma vie avec elle devrait m'assurer au moins cela mais ce n'est pas le cas.

Ouais, j'avais faim. Suivant cette nécessité, mes pas m'avaient mené devant une supérette. Je ne voulais pas spécialement manger quelque chose de précis. Mon esprit était trop embrouillé pour réfléchir à cette futilité. Peu m'importe. Les rayons remplis de sachets en plastiques colorés au écritures plus voyantes les unes que les autres poussaient à l'achat. Même les réductions y étaient admise. Rien de tout cela n'était caché. Ils vantaient les mérites de leurs produits qui n'étaient sûrement pas vrais. Et j'étais là, à analyser un putain de paquet de gâteaux juste pour essayer de trouver quelque chose de plus malheureux à plaindre que ma propre situation. Quoi ? Être amoureuse d'une fille que l'on délaisse car on a peur de la perdre n'est pas si horrible que ça, hein ? Quelle gamine je fais, on dirait une ado en pleine puberté qui découvre le désir de l'autre. Je me souviens, quand on était petite, Elle et moi, on avait eu une discussion sur "l'avenir" mais on avait 7 ans, on était jeune. Je lui avais dit "Ton prince, tu penses qu'il sera comment ?" et elle avait osé me répondre "Pas de prince, ils sont trop prétentieux. Juste une belle princesse. Comme toi, Billie." à ce moment là, je crois que j'avais vraiment commencé à me dire que ma bleue serait importante dans ma vie.

Mon panier se remplissait un peu, essayant le plus possible d'éviter ce qui me faisait pensé à toi. Je ne savais pas combien de temps j'allais rester chez moi sans voir personne. Je ne comptais en aucun cas bouger. Un peu plus loin de là où je me trouvait, une jeune femme semblait avoir du mal avec la machine pour peser les légumes et les fruits. Elle commençait à s'énerver contre celle-ci alors je m'approcha un peu plus.

"_ Bonjour, vous avez besoin d'aide ?
_ Nan, merci. C'est gentil de proposer mais je préfère y arriver seule.
_ Ça fait bien dix que vous êtes là.
_ Bas vous allez patienter encore quelques minutes si vous avez quelque chose à faire peser."

Je commençais clairement à m'impatienter. Je lui proposais gentiment mon aide et elle me répondait ainsi. Avec mon épaule, je la décala légèrement de sa place pour attrapa son sac en plastique rempli de mandarine. Rapidement, la pesée se termina et je lui tendis son bien. Au moins un merci, ce ne serais pas de refus.

"_ Je vous avez dit que je n'avais pas besoin de vous.
_ Un merci aurait été plus simple, vous ne croyez pas ?
_ Je ne vois pas en quoi de devrais vous remercier. Vous avez failli le faire tomber.
_ Je vous ai à peine frôlé.
_ Assumez !
_ Vous me prenez pour une chienne ou quoi ? On ne se connaît ni d'Adam ni d'Eve et vous me parlez comme ça ?
_ Et ?
_ Vous connaissez le respect ?
_ laissez moi réfléchir... Hum... Non."

Je n'avais pas eu le temps de lui répondre. Mon téléphone m'indiqua qu'on essayait de me joindre. D'un geste de la main, la discussion fut mis sur pose.

" _ Ouais.
_ Billie, tu es déjà chez toi ?
_ Je suis parti tôt ce matin. Pourquoi ?
_ Hum... Comment dire ça ?
_ Si c'est pour me parler de la merde que j'ai faite avec Candice, pas besoin. Je le sais très bien.
_ C'est juste qu'elle est vraiment pas bien. Enfin, je sais pas. Elle est un peu blasée comme déconnectée.
_ Ellen, tu veux que je te répondes quoi ? Oui, j'ai fait de la merde et oui, je le regrette mais je vais pas revenir comme ça. De toute façon, c'est mieux pour nous deux. "

J'étais trop accros à elle.

"_ Je ne vais rien te reprocher Bil'. Bref, sinon tu passeras un de ces quatres au Clos ?
_ Je sais pas. Pas tout de suite en tout cas. J'ai besoin de me remettre de ça et elle aussi.
_ Ouais, je comprends. Bon, nourris toi bien, prends soin de toi et essayes de sourire un peu même si Candice n'est pas près de toi. "

Elle lit dans mes pensées ou quoi ?

"_ Merci Ellen. Salut !
_ Salut !"

Elle était obligée de me le rappeler ou quoi. Et, il y avait cette dégénèrée en face de moi qui me regardait toujours. Qu'elle parle si elle avait quelque chose à dire.

"_ Alors comme ça, on se serait tirée sans rien dire à sa meuf.
_ Qu'est-ce que ça peut te faire ?
_ Elle doit terriblement souffrir.
_ J'ai pas besoin qu'on me fasse la leçon surtout une personne que je connais pas.
_ Toi aussi, tu as mal. Ça se voit.
_ Je t'ai rien demandé. Pourquoi tu continue.
_ Pour rien.
_ Prends tes fruits et tire toi. Je vois même pas pourquoi j'essaie d'être gentille avec quelqu'un. "

Elle s'était rapidement tournée pour se diriger vers la caisse. J'avais vraiment pas besoin de ça en ce moment. Pourquoi je suis aussi conne ?

Le ClosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant