XXVIII

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Les premières semaines avaient été douloureuse. Oublier la personne que l'on aimait le plus s'avérait finalement la demande la plus compliquée à accomplir. Son corps hantait mon esprit. Le souvenir d'elle s'incrustait profondément dans ma chaire et m'oprèssait pour finir par me consumer entièrement. À force de creuser et ainsi déterrer cette délicieuse souffrance, une autre s'ouvrait à moi. Une autre, présente avec moi. Une autre, vivant pour moi. Si Candice n'était plus là, elle, se donnait entièrement au déchet que j'étais. Vic. Je crois que au départ, je voulais juste effacer l'amour que j'éprouvais pour Candice, j'ai vite compris que ressentir un sentiment aussi fort pour quelqu'un voulait dire qu'il ne s'effacerait pas totalement. Ça me faisait peur.

J'avais tellement souffert et tellement détruit Candice, je n'avais pas eu le choix de m'éloigner totalement. Mais est-ce que vivre avec Vic n'était pas seulement pour reconnaître une présence près de moi que je n'avais plus depuis elle, et qui plus est, tenait à moi ? Peut-être, au final.

"_ Billie ? On y va ?
_ Ouais. J'arrive !"

Après un an sans n'être jamais retourné au Clos, (j'avais vu Fin', Ellen et jahseh en dehors, bien évidemment) il était temps que je l'affronte pour pouvoir vraiment me pauser avec ma nouvelle copine. Mon ex me manquait, il n'y avait aucun doute mais je devais vivre sans elle. Lâche. Ce que mon corps s'efforçait à me faire remonter de mes entrailles.

"_ Tu te rappelles notre rencontre Billie ?
_ Hmm, tu étais si hautaine !
_ Sorry, mon cœur... En plus tu sortais d'une rupture, nan ?
_ Ouais.
_ Désolé."

Encore une déception. Je ne faisais que ça. Encore une fois, je l'ai embrassé. C'est la seule chose que ma tête avait apprit pour ma rassurer. Elle ne me disait pas grand chose : ce qui pouvait lui faire plaisir, je n'en savais rien - ce qu'elle pouvait détester, je n'en savais rien. Comme si le monde me cachait tout ce qui pouvait se rapporter à elle, comme si je ne possédait pas l'autorisation de la connaître.

"_ Vic...
_ ...
_ Elle sera là.
_ Oh...
_ ...
_ Mais j'ai confiance en toi et puis, tu l'as quitté toi-même. Ça devrait aller.
_ Ouais."

Elle non plus ne connaissait rien de moi. Je m'étais habitué à elle mais mon corps ne lui avait pas ouvert la porte de mon cœur toujours lourd. Putain, incapable de faire quelque chose correctement. Ma personne correspondait parfaitement à la définition de l'indécence. Le Clos, juste un souvenir, ça me manquait. Tous. Nos soirées jeux, nos repas, oncle Bambam, ...Candice...
Mon esprit ne la lâchait pas. La conductrice à côté de moi eu presque peur de l'expression que mon visage arborait. Elle ne tiendrait pas longtemps.

"_ Tu sais, je ne connais pas ton ex et je ne sais pas à quel point tu devais l'avoir dans la peau vu comment ça te prend la tête. Je me sens juste conne. On est ensemble mais c'est comme si elle était là aussi avec nous. On s'embrasse parce que tu penses à elle. On couche ensemble car ça t'énerve. On vit ensemble pour... Je ne sais même pas pourquoi... Merde ! Vraiment, tu peux pas faire un trait sur elle une bonne fois pour toute, putain ! J'ai envie de vivre avec ma copine une vie de couple basique et pas avoir l'impression d'être ta sex friend que t'appelles car ta crush t'as rembarré.
_ Désolé...
_ Arrête de t'excuser ! J'ai l'impression que tu ne fais que ça. Vraiment, je ne veux plus entendre parler d'elle. Alors tout à l'heure, quand tu vas la voir, je veux juste que tu te rendes compte que c'est fini ! Je ne veux pas être là à attendre comme ta chienne, Billie !
_ Je...
_ Plus de bruit jusqu'à se qu'on soit arrivé, s'il-te-plaît."

On ne faisait que ça de toute manière. Moi qui pense à mon ex puis moi qui détruit Vic. C'était la personne la plus patiente que j'avais pût connaître. Je voulais juste qu'elle parte de ma tête, de mon sang, de mes os, de chaque micro parcelle de mon âme -dégage, dégage, dégage, dégage, dégage, dégage, dégage- je n'attendais que ça.
Pourtant, je ne pouvais rien oublier : elle, elle, elle, elle, toujours elle (ses lèvres rosées appétissantes, ses fines petites mains tentatrices, ses yeux chocolats révélateurs). C'en était cauchemardesque, c'en était fantasmant. Elle était hôte de mon être alors que j'étais déjà prise.

Fascinante;

Enivrante;

Obsédante;

Luxuriante;

Voilà ce que mon échine en gardait.

Chaque touché;

Chaque caresse;

Chaque baisers;

Chaque son;

Mes souvenirs les gardaient.

Juste cette femme.

Vic,
Je m'en excuse,
J'ai essayé,
Je te le jure,
J'ai tout fait pour que cela réussisse,
Tu ne mérites pas ça,
Seulement quelqu'un qui te respecte,
Qui t'aime,
Qui te chéri,
Qui s'offre à toi,
Qui vit pour toi, 
Je suis tellement désolé,
Si désolé,
Mais cela ne sera pas moi.

Candice,
Mon amour,
Je m'excuse,
Je m'excuse de tout ce que j'ai pu te faire,
Je m'excuse de ne plus être à tes côtés,
Je m'excuse que tu ne te sois pas réveillée dans mes bras,
Je m'excuse de ne pas être revenu avant,
Je m'excuse de ces longs mois loin de toi,
Mon amour,
Si seulement tu savais à quel point je suis éprise,
Si seulement tu pouvais l'imaginer,
Mon amour,
Je suis de retour.

Billie

Je suis de retour. Promis.

Le ClosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant