Cognard

105 18 1
                                    

Mikaël courut pour rattraper Ludovic dans le couloir.

-Hey l'ami, tu me fuis?

-Non pourquoi?

-Je te cherche depuis ce matin. On va courir ce soir?

Ce soir. Ce soir, il ne pouvait pas. Ce soir, il voyait son amoureux au terrain.

-Une autre fois peut-être Mikaël, j'ai prévu un truc tu vois.

Le visage de son ami s'illumina.

-Ah, oui, j'espère au moins qu'elle est jolie.

-Très.

-Tu nous la présenteras? Ce n'est pas Ana tout de même. Sofia dit que tu n'oseras jamais faire les premiers pas avec elle.

Le russe lui ébouriffa le peu de cheveux qu'il avait sur la tête de son ami avant de s'éloigner. Ça lui arracha un sourire en coin. Si seulement tu savais la vérité Mikaël. Un jour, lorsque Nico sera prêt à s'afficher à mon bras.

Durant les cours, il eut le plus grand mal à se concentrer. La tête dans les nuages pensant à son beau Nicholaï. Il engloutit son repas, laissant les filles et Mikaël pantois. Et il courut. Le plus vite qu'il peut. L'amour lui donnait des ailes et ses ailes le conduisirent dans les bras de son Domovoï. Malheureusement, ce dernier n'ayant pas esquivé le coup s'effondra au sol, le poids de son copain l'écrasant.

-Hey! Mais tu es malade ou quoi? Ne me saute pas dessus comme ça.

-Navrée, l'excitation.

-Apprends à la contenir, on aurait pu nous voir.

-Je te croyais assez fort pour supporter mon poids.

-J'ai manqué quelques entrainements à cause des examens. Ce soir, je fais des tours de balai. Mais avant grouille ton cul, je veux voir Alexander se pratiquer.

Les garçons coururent jusque dans les estrades. Ils arrivèrent justes avant le début de l'entrainement. Les étoiles pétillaient dans les yeux de l'ainé.

-Regarde, tu as vu, Alex vient de faire un saut pour éviter le cognard.

-Regarde! Leurs balais vont tellement vite. Lui que tu m'as offert peut atteindre cette vitesse aussi, mais je ne suis pas sûr d'être prêt à ça. Comment voir le jeu si tout est flou autour ?

-Hey Ludo tu as vus, ils ont fait des super passes les gars.

-Un jour, je ferais partie de leur équipe, tu viendras m'encourager n'est-ce pas?

Et encore, et encore passionné par le spectacle se déroulant devant ses yeux, il oubliait jusqu'à la présence de son amoureux. Pourtant, c'était exactement cela que Lamontagne aimait. Cet amour inconditionnel pour une chose en particulier et qui le faisait oublié tout ceux autour. Plus Nicholaï avait d'yeux pour le jeu de balai, plus Ludovic tombait éperdument amoureux. À un point tel qu'il se leva du banc pour attirer le garçon vers lui et lui voler un baiser.

-Qu'est-ce que tu fais ? Pas ici, on pourrait nous voir idiots.

-Je t'aime Nicholaï.

-Je t'aime aussi, mais arrête de m'enlacer sérieux.

À contrecoeur, le français obéit. Son petit-ami avait raison, il serait mal vu que deux hommes soient aussi proches dans l'enceinte de ces murs. Il se rassit, laissant le temps filer pour les deux. Lorsque l'entrainement fut terminé, une éternité plus tard selon Ludovic, Nicholaï consentit à lui faire les yeux doux.

-S'il te plaît.

-S'il te plaît quoi?

-Viens voler avec moi!

-Nicholaï, je n'ai pas de balai.

-On peut en emprunter un dans les vestiaires.

-Je ne jouerais pas aux quidditch.

-On ne jouera pas, juste voler ensemble. Autour des buts, un peu partout sur le terrain.

-Je croyais que tu voulais t'entrainer au vu des prochaines sélections.

-Je le ferais une autre fois. Là tout de suite, je veux voler avec toi.

Les garçons s'échangèrent un sourire amoureux. Tant qu'il avait les deux mains en permanence sur le manche de son balai, il ne risquait pas de tomber.

-OK.

-Géniale. Viens, on va te trouver un balai dans les vestiaires.

Les deux élèves de Durmstrang pénétrés dans les vestiaires. Dans le fond du local, Alexander et deux amis à lui discutaient tranquillement de l'entrainement. Alexander était plus vieux de Nicholaï d'un an et de deux pour Lamontagne. Sa carrure était plutôt impressionnante. Il était le tombeur des dames, le préférer des professeurs et le meilleurs joueur. Le français sentait toujours une pincée de jalousie à voir son amoureux en baver devant lui. D'ailleurs ce dernier se diriger doucement vers l'homme.

-Hey Alexander. C'était génial votre pratique, j'ai adoré quand tu as évité ce cognard en sautant.

L'interpellé se retourna pour dévisager le nouvel arrivant.

-Je suis Nicholaï. J'ai passé les auditions au début de l'année, tu te souviens? Tu m'as dit que je manquais de pratique, mais je m'améliore. Tu me laisses te montrer?

Un sourire mauvais apparut sur le visage de la sixième année lorsqu'il aperçut le métamorphomage penaud en arrière. Ludovic le vit murmurer quelque chose à l'oreille de son ami et sans qu'il puisse comprendre quoique se soit, il sentit des liens invisibles lui bloquer les mouvements.

-Ah!

Tentant de se déprendre des forces invisibles qui lui comprimaient les membres, il tomba à genou. Son copain remarqua sa détresse.

-Qu'est-ce que... Alexender, libère-le!

-Pourquoi? Tu n'aimes pas voir ton copain dans une position de soumission pédale?

Nicholaï resta figé de peur. Non, il ne pouvait pas savoir. Comment pourrait-il savoir? Le capitaine de quidditch l'empoigna fortement avant de la plaquer contre un casier sous les rires de ses amis. Il lui asséna un coup de pied dans les parties avant de voler sa baguette. Ludovic voulut crier de les laisser, mais un baillons invisible le mettaient en silence et il s'étallait sur le sol. 

-Tu veux faire partie de mon équipe pauvre tapette. Dans tes rêves, je ne prends que les vrais hommes.

Un coup violent fut asséné et Ludo ne put qu'être spectateur. Observant le sang couler de la bouche de celui qu'il aimait sans pouvoir le protéger. Il tentait de nouveau de se déprendre, mais la magie opérait autour de lui, le laissant paralyser d'une étreinte invisible. Petrificus totalus pouvait être une pute parfois. Les deux amis se joignirent au massacre dans un rire sadique, et les supplications de Domovoï ne faisaient qu'attiser cette haine déverser sur lui. Au bout de quelques minutes, le trio se lassa de ce jeu et quitta les vestiaires, les laissant aux prises avec leur tourment intérieur. Les deux dans une position qui les empêchait de bouger. Nico était blessé de partout et Ludo étendu au sol pétrifier par un sortilège.

Au bout de plusieurs minutes, Nicholaï osa bouger de nouveau. Poussant une grimace à chaque pas. Il donna un coup de baguette à Lamontagne qui put enfin se mouvoir normalement. Il bondit sur ses jambes et se précipitait vers son copain.

-Nicholaï! Non de Merlin. Viens je t'emmène à l'infirmerie.

Il passa son bras sous le sien et l'aida à se rendre au château dans un silence oppressant.

Ambre de France (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant