Chapitre 12 : Media

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Ces bouquets de fleurs qui partent à la recherche d'un coeur et ne trouvent qu'un vase

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Ces bouquets de fleurs qui partent à la recherche d'un coeur et ne trouvent qu'un vase .                     -Romain Gary

Mathias

Pendant que Marina prenait sa douche, Mathias était en train de regarder les critiques concernant le concours, dans la presse. Celles-ci étaient excellentes mais ne parlaient pas de sa bien-aimée, il était juste mentionné qu'elle était positionnée à la deuxième place. « Elle aurait du participer aux interviews », soupira Mathias. Histoire de garder un souvenir de cette réussite, Mathias voulut prendre en photo le justaucorps qu'elle avait porté hier et le publier sur son blog. Mais quand il le prit, un bout de papier virevolta dans les airs avant de retomber sur le sol. Lorsque l'homme aperçut le numéro de téléphone inscrit dessus, une rage intense l'envahit.

Mathias se repassa en boucle les évènements qui se sont passés durant la semaine. Elle ne pouvait pas l'avoir trompé, ce n'est pas possible, il ne l'avait pas lâchée d'une semelle. Pourquoi aurait-elle ce numéro ? De qui venait-il ? Il commençait à devenir paranoïaque, lui qui avait bien pris soin de l'isoler de toute personne qui pourrait constituer une menace envers l'homme, ses efforts se retrouvèrent anéantis. L'incompréhension mêlée à la rage transforma Mathias. Il détestait ne plus contrôler les choses, ne plus la contrôler. Ces derniers jours, Marina était devenue plus indépendante, elle avait imposé ses choix, haussé le ton. « Non, ça ne peut plus continuer, elle ne peut pas être plus heureuse sans moi. » se répéta-t-il. Les flashs d'elle rejetant ses câlins lui revirent en mémoire, et il allait frapper son poing dans le mur, quand une idée lui percuta l'esprit. Il avait pensé à jeter le numéro, mais dans ce cas-là, il ne découvrirait jamais l'identité de son concurrent. Mathias prit son téléphone et encoda le numéro. Vu qu'il se doutait que Marina chercherait elle aussi à contacter la personne, il déchira un nouveau bout de papier, et y inscrit un faux numéro. Le jet de la douche avait cessé, elle allait arriver d'une minute à l'autre. Il replaça le justaucorps là où il l'avait trouvé, et y mit le papier bien en évidence, plié en deux comme l'originel.

« L'eau est un peu froide, mais tu peux y aller », affirma Marina.

Lorsque Mathias entra dans la salle de bain, il alluma un faible jet d'eau mais, au lieu d'entrer dans la douche, il colla son oreille contre la porte. Il entendit sa bien-aimée composer le numéro.

« Comment ça numéro pas attribué ? » S'écria-t-elle avant de recommencer.

« Mais elle se fout de moi ? » Répéta-t-elle, sa voix remplie d'incompréhension.

"Elle" ?

Ce n'était donc pas un autre homme voulant la draguer. Mathias se sentit soulagé. Il n'aurait pas besoin de contacter cette personne, en tout cas pour l'instant. Mais il n'allait pas rendre le numéro pour autant, il préférait que Marina ne parle qu'à lui, qu'il soit le seul et l'unique.

Quand il finit de prendre sa douche, pour de vrai cette fois, il retrouva la jeune femme assise sur le lit les yeux larmoyants.

« Il y a un problème ma chérie ? » S'enquit l'homme d'un air innocent.

- Une amie m'a donné un faux numéro, renifla-t-elle.

-Viens dans mes bras, ça va aller, tu n'as pas besoin d'elle, je suis le seul qu'il te faut, rassura-t-il.

Tatiana

-Cela fait quatre jours que je fixe mon téléphone, et toujours rien. Les seules notifications que je reçois viennent de l'inconnue beaucoup trop bavarde que j'ai oublié de bloquer. Qui attend autant de temps avant d'appeler ? S'énerva Tatiana.

-Et elle ne t'a pas donné son numéro à elle ? Questionna sa psychologue, qui était devenue sa coach love.

-Non. Cela devrait être un privilège de recevoir mon numéro. A sa place, je me serais appelée dans l'heure qui suit, rigola la jeune femme. Je vous avais dit que cela n'en valait pas la peine, qui voudrait une relation avec une personne malade ?

-A ta place je ne perdrais pas espoir, c'est quand tout semble anéanti que la lumière se pointe, expliqua la psychologue.

Ce genre de phrases, Tatiana les connaissaient bien, elles étaient issues de la culture bouddhiste. Mais la jeune femme interprétait l'absence de nouvelle comme un signe. Elle devait continuer sa vie de la manière dont elle l'a toujours vécu, en profitant seulement des bons moments, et en ne laissant pas de place pour les émotions les plus tristes.

-Je sais à quoi tu penses, interrompit sa psychologue. Je sais à quel point tu veux profiter de ta vie, mais si tu n'expériences pas toutes tes émotions, c'est-à-dire aussi la tristesse, tu ne connaîtras jamais la joie profonde, celle qu'on est content de retrouver après l'avoir perdue. Si on riait tout le temps, cela deviendrait banal, et les rires n'auraient plus aucune saveur, articula la spécialiste.

Elle avait raison. Mais étant donné que la seule personne qui lui faisait vivre un ascenseur émotionnel ne semblait pas la contacter, elle ne vit aucune autre issue. En rentrant chez elle, sa solitude résonnait dans son petit trois-pièces. Elle ne supportait pas être seule, alors, elle prit sa veste et ses clés. Ce soir, c'était sortie en boîte de nuit.

Mathias

Cela faisait maintenant une semaine que Marina avait la tête ailleurs, elle essayait de le cacher, mais Mathias voyait bien qu'elle agissait différemment. Quand il allait la voir à la danse, ses pas étaient maladroits, elle a même glissé deux fois d'affilées, sans pouvoir retrouver le rythme de la chorégraphie par après. De retour chez eux, la danseuse ne regardait pas la télévision avec son copain, elle allait directement dormir, et le matin, elle se réveillait au lever du soleil pour aller courir au parc. L'homme était intrigué de la voir se comporter de cette façon. Se mettait-elle dans cet état pour son amie ? Non, c'est insensé. Mais le jour où, en revenant de son footing, Marina lui a annoncé qu'elle allait passer le week-end chez sa mère, il était totalement dérouté. Il avait besoin d'explications, et il allait en trouver, grâce au numéro de téléphone.

Marina

En réalité, Marina se sentait tellement mal de continuer à penser à Tatiana, alors que tout ce que cette dernière avait fait, c'était de jouer avec elle. Elle n'arrivait plus à regarder Mathias dans les yeux. Il était parfait, super romantique et attentionné, il l'accompagnait où qu'elle aille, afin qu'il ne lui arrive rien, il était toujours intéressé par sa vie, et la jeune danseuse n'arrivait même plus à s'intéresser à lui. Chaque fois qu'elle sortait, elle espérait croiser les yeux verts perçants de la jeune femme, elle s'est même surprise à échanger des conversations tardives avec la lune, elle qui n'avait jamais vraiment prêté attention au ciel avant. Sa rencontre avec Tatiana l'avait changée. Quand elle était dans les parages, Marina avait des montées de confiance en elle, mais lorsque la jeune artiste s'approchait un peu trop d'elle, celle-ci devenait plus timide, nerveuse même. Elle se plongeait dans ses yeux, et le reste autour n'avait plus d'importance. La jeune femme se sentait complètement perdue, et dans ces moments là, on fait appel à notre mère, dans l'espoir qu'elle, elle sache nous montrer le bon chemin. Marina avait parfois l'impression de passer à côté de sa vie. Elle était entourée de tout ce qu'elle aimait, la danse, son copain, et sa famille. Mais il lui manquait ce petit grain de folie, qui réveillerait tous ses sens. Elle vivait pour les autres, pour leur faire plaisir, parce que le bonheur de ses proches constituait le sien. Mais aujourd'hui, elle n'était plus sûre de rien. 


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Tell the stars I love you (FINIE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant