Chapitre 1

81 8 8
                                    

Il s'assit devant son ordinateur. C'était fini. Plus rien ne le rattachait à la vie. Il se saisit du six coups et y plaça trois balles en alternance. Il fit rouler le barillet puis le stoppa. Il plaça le canon contre sa tempe. Il ferma les yeux et pressa la détente.

15 ans plus tôt, le 13 octobre 2029

Le petit Matthew regardait un film avec ses parents. Depuis l'escalier. Ses parents trouvaient qu'il était trop tard. Le lendemain sa préceptrice viendrait tôt le matin pour ses cours quotidiens. Mais Matthew ne voulait pas aller se coucher. Il était grand après tout : il aurait bientôt 10 ans ! Alors il s'était positionné dans les escaliers, dans l'ombre, pour regarder le film sans que ses parents ne le voient.

Soudain, quelqu'un sonna à la porte.

« Qui ça peut être ? demanda le père

- C'est peut-être quelqu'un qui a besoin d'aide. Va lui ouvrir.

- Oui tu as raison. »

Matthew se doutait que ce n'était pas quelqu'un qui avait besoin d'aide. Si c'était le cas, ils auraient entendu un coup de sonnette bref. Ils avaient affaire à quelqu'un de détendu. Mais surtout à quelqu'un capable d'arriver à la porte sans alerter le système de sécurité. Il ne dit rien à ses parents car il n'était pas censé être là après tout. Il entendit son père ouvrir la porte.

« Qui êtes-vo... »

Soudain il se tut et s'écrasa au sol, un trou rouge juste au-dessus de l'arête du nez. Matthew retint un cri tandis que sa mère se leva en hurlant. Elle s'effondra elle aussi au sol, elle aussi avec un trou rouge dans la tête. Le tueur s'avança dans la pièce. Matthew vit son visage. Le meurtrier finit par monter les escaliers, frôlant alors Matthew. Matthew resta dans l'escalier, tétanisé.

Le 14 octobre 2029, 19h36

Matthew entendit quelqu'un sonner à l'interphone. Une fois. Deux fois. Trois fois. Puis plus rien. Enfin il entendit le bruit d'une porte qu'on défonce.

« Monsieur Rinegan ? Mons... Oh putain. »

Les policiers découvrirent les deux cadavres avec effroi.

« Il avait un gosse en plus merde ! »

Les policiers s'avancèrent dans la pièce. L'un deux se tourna vers Matthew.

« Euh patron... Le gosse est là »

Matthew se tenait dans les escaliers depuis maintenant une journée, trop apeuré pour bouger.

Les SilencieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant