Le bal

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« Cette fois, c'est la bonne ! Nous allons enfin nous débarrasser d'elle ! » songé-je en voyant Cendrillon sortir de sa chambre vêtue de sa magnifique robe de bal. Je dois bien admettre qu'elle est belle apprêtée de la sorte, à l'instar de tous les produits de mon génie.

Je trésaille en remarquant qu'elle a gardé ses immondes ballerines. Mon dieu, elle va faire fuir son prince charmant avec ces horreurs ! Je la trouve aussitôt beaucoup plus laide. Il n'y a plus qu'à espérer que l'inconnu ne les remarque pas. Ou qu'il ait les mêmes goûts douteux qu'elle. Il reste un humain après tout. Entre erreurs de la nature, humain et ballerines doivent bien se soutenir j'imagine.

« Waouh les amis, cette robe est merveilleuse ! Merci énormément ! »

Cendrillon m'embrasse sur la joue - je vais vomir - avant de dévaler le gigantesque escalier qui mène au reste de la demeure. Heureusement que nous avons nos raccourcis, je n'aurais jamais eu le courage de les grimper sinon. Le courage, ou bien le temps. Je suis une souris très prisée.

Je lance un coup d'œil à mes compagnons et nous descendons à sa suite en empruntant nos galeries. Nous arrivons vers un escalier qui nous donne vu sur le hall d'entrée où Cendrillon, la marâtre et ses odieuses filles sont en pleine discussion. Soudain, l'idiote en vert arrache le collier de Cendrillon et l'autre imbécile rose lui arrache sa ceinture. Les coups de grippes des harpies fusent, les bouts de tissu aussi. Chaque morceau de la robe arraché brise un peu plus mon coeur et mes espoirs. Bientôt, il ne reste que de vulgaires bouts de tissus déchirés et un trou béat dans ma cage thoracique.

Gus, pris de je ne sais quel courage, s'avance vers les harpies pour en découdre. Je le retiens in extremis. Ce qu'il est débile celui-là !

« Arrête Gus Gus, tiens toi tranquille. Nous trouverons un autre plan !

_ Sauf si Cendrillon nous tue avant, pour noyer sa déception, marmonne Mert.

Je lui lance un regard meurtrier. Ce n'est pas le moment de dire des choses pareilles, seule ma force de titan empêche Gus de se jeter dans le vide.

_ Elle s'enfuie ! souffle Suzy. »

Tandis que les trois diablesses sortent de la bâtisse en riant - elles sont définitivement pires encore que notre mangeuse de souris -, Cendrillon s'élance en pleurs vers le jardin. Ce serait pourtant nous qui devrions pleurer. NOUS avons passé notre journée et risqué notre vie pour cette maudite robe ! Et voilà le résultat. Des haillons.

« La marraine fée ! s'exclame Suzy. »

Mais oui, bien sûr ! Suzy est vraiment incroyable !

Aussitôt, nous nous précipitons après la blonde. Cette vieille mégère a intérêt d'apparaître pour sauver sa précieuse Cendrillon. Quel genre de marraine serait-elle dans le cas contraire ? Il faut y croire. Restons positifs.

Sur le chemin, nous croisons Blossom.

« Que s'est-il passé avec la robe ? Nous demande-t-il visiblement mécontent. »

Nous ne répondons pas et continuons notre course. Dame Nature, je vous en prie, faîtes que la fée de marraine de Cendrillon serve à quelque chose au moins une fois dans sa vie !

Nous retrouvons enfin Cendrillon. Elle pleure comme une madeleine sur un banc. Madeleine... Vivement que cette mésaventure s'achève, je meurs de faim.

Sa petite crise a attiré Pataud et Major le cheval. Blossom nous rejoint bientôt, à bout de souffle. Soudain, la bonne fée apparaît. Youpi ! Je lance un sourire rayonnant à Suzy qui semble tout aussi soulagée. La mission "Bye bye Cendrillon" ne peut plus échouer ! La blonde échange quelques mots aussi intéressants que la vie d'une citrouille avec sa marraine. Celle-ci passe alors à l'action.

La révolte des sourisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant