Se retrouver berné par une annonce pour un travail, en pays occupé, pour finir catin de l'envahisseur, en 1931, c'est stupide.
Réussir à apprivoiser son tortionnaire, un yakuza qui plus est, c'est inespéré.
Avoir le courage et la force intérieure...
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𝑪𝑯𝑨𝑷𝑰𝑻𝑹𝑬 𝑸𝑼𝑨𝑻𝑹𝑬
Le soleil rasant de fin d'après-midi faisait souffrir les jeunes gens qui se rendaient sans le savoir vers un endroit dont ils ne sortiraient sûrement jamais.
L'une des jeunes filles, bien qu'ayant des doutes compte tenu du fait qu'ils n'avaient choisi que des jeunes personnes, de belles personnes par dessus tout, ce qui était étrange pour travailler dans une usine, était plutôt sereine. Il y avait un homme. Si il y avait un homme, que pouvaient-ils risquer ? Si ce n'était pas que des filles, ça ne pouvait pas être comme dans les histoires qu'elle avait récemment entendues. Non non non. Et puis, pas elle.
Car ça n'arrivait qu'aux autres ce genre d'histoire après tout.
Ils arrivèrent au camp. Et vu de près ou même de loin, il n'avait rien à voir avec une usine. Il ne fallut pas longtemps à certaines pour comprendre. Une jeune fille aux cheveux de jais, toute petite, fit volte-face et tenta de courir. Grave erreur, un kempetai était tout juste derrière. Il l'attrapa puis l'emmena dans l'une des maisons qui entouraient la cour avant de fermer la porte et tout ça, dans un vacarme des plus assourdissants.
Un silence de plomb tomba dans la cour, alors que Taehyung regardait l'homme en costume qui les avait choisis. Pourquoi est-ce que lui était là ? Pourquoi prendre un jeune homme ? Sa respiration était moyennement calme, plus du tout même. Tout son corps tremblait, un poids douloureux retournait avec violence son estomac, sa gorge était nouée; comme pour l'empêcher de laisser des sanglots s'évader de sa gorge. Il entendait tout, absolument tout. Il pouvait presque différencier les différents sons que produisaient les cigales des arbres alentours. Et surtout, il ne pouvait pas s'empêcher d'entendre ce qui se passait dans la maison d'à côté.
C'était horrible, un véritable enfer. La jeune fille à l'intérieur hurlait pour obtenir de l'aide, sanglotait, priait; alors que ses reniflements et ses plaintes étaient rythmés par l'immonde son des poings du kempetai qui frappait son corps.
Et encore, ce n'était que le début.
Il venait de comprendre. On ne devait pas essayer de s'enfuir. On ne devait pas les énerver. Ni les trois personnes qui étaient venues les chercher, ni les kempetais. Il n'avait jamais autant haï les japonais.
Les minutes passaient et rien ne bougeait à l'extérieur. Les japonais et les trois personnes en costume ne faisaient rien, ne réagissaient pas. Les autres filles tentaient, comme Taehyung, de rester calmes.
Taehyung était droit comme un piquet, tentait tout ce qu'il pouvait pour empêcher les larmes de couler en sillons sur ses joues déjà trempées de sueur. Il ne put cependant le retenir lorsque les cris s'arrêtèrent. Elle n'était pas morte, ils avaient besoin d'elle vivante. En revanche, elle devait avoir été tellement amochée qu'il lui faudrait plusieurs jours pour être bien à nouveau. Sauf qu'elle n'aurait pas plusieurs jours de repos.