𝑪𝑯𝑨𝑷𝑰𝑻𝑹𝑬 𝑵𝑬𝑼𝑭
Quatre semaines. Vingt-huit jours. Un mois. Un mois que Taehyung vivait en enfer.
Il n'avait connu que des kempetais, les quelques personnes qui s'habillaient bien et qui avaient des tatouages, étaient parfaitement hétérosexuelles semblait-il, même pas des personnes curieuses, alors il s'évitait grâce à cela bon nombre de visiteurs.
Cependant il y en avait bien plus que prévu, des visiteurs. Il avait entendu en collant son oreille contre le bois du mur qui était affreusement fin -et ne protégeait absolument pas du froid nocturne- qu'il avait gagné une certaine popularité, parce qu'il avait des traits doux et on lui trouvait un corps fort agréable. Malheureusement pour lui. Même des personnes qui n'étaient sensées n'aimer que les femmes venaient parfois, sauf que c'était de plus en plus courant. Il existait des jours où les gens s'enchaînaient, de dix à dix-sept heures. Ses pauvres draps souffraient, il devait les laver avec l'eau qu'on lui connaît pour faire sa toilette tous les soirs.
Il ne s'habituait pas aux gens qui venaient le voir, en revanche il se faisait un maximum docile, tentait tout ce qu'il pouvait dans le but de limiter la douleur et le temps de l'acte. C'était toujours horrible, il se sentait toujours affreusement sale, il avait toujours l'immonde sensation d'être un objet. Cependant, cette sensation d'être un objet semblait devenir, avec les jours qui passaient et contrairement au début, ce à quoi il tentait de se rattacher. Si il était un objet pendant quelques minutes, alors ce n'était pas vraiment lui. Si ce n'était pas vraiment lui alors la blessure pouvait être moins difficile à supporter.
Il appréciait l'idée de ne pas forcément être complètement conscient de sa personne pendant ces moments horribles.
Si il était moins entièrement centré sur lui même et les sensations terribles qui coulaient dans ses veines et rendaient malade son corps entier, l'infectant de ce profond dégoût pour lui même; et bien ça allait mieux. Être un peu à l'extérieur de lui-même, se répéter que ce n'était pas vraiment lui qu'ils baisaient mais un corps. Juste un corps qui se trouvait là, le seul jeune homme dans la maison de réconfort.
De plus en étant calme et docile, il s'évitait aussi un maximum de colère et de haine provenant des kempetais, ce qui était un mal supprimé non négligeable.
Évidemment, certains le battaient quand même, ceux là étaient parfois mis à mal par les mots de l'homme bien habillé qui venait de temps à autres, toujours pour vérifier sa marchandise. Ceux qui le frappaient tout de même étaient des personnes parfaitement malades, ça se voyait dans leurs yeux, au creux de leur âme, dans leurs sourires terribles. Taehyung y voyait systématiquement la haine gratuite envers les coréens, pauvres habitants non-japonais d'une province appartenant à l'empire, il y voyait le dégoût pour eux-mêmes car ils étaient pris de désirs insupportables pour un autre homme ce qui allait tout de même à l'encontre de leurs principes -bien que leurs principes fussent largement limités face aux femmes de réconfort et à Taehyung-. Le jeune brun y voyait aussi un désir de faire souffrir, une pure preuve de sadisme. C'était terrible à regarder, ça perturbait toujours le jeune homme qui finissait par fermer les yeux et laisser passer.
VOUS LISEZ
𝙏𝘼𝙏𝙎𝙐 (KookV)
Fiksi PenggemarSe retrouver berné par une annonce pour un travail, en pays occupé, pour finir catin de l'envahisseur, en 1931, c'est stupide. Réussir à apprivoiser son tortionnaire, un yakuza qui plus est, c'est inespéré. Avoir le courage et la force intérieure...