1. Les heures

7.3K 504 1.1K
                                    


✿

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.





Les clefs dans la serrure sonnent comme une mélodie de bienvenue. J'ai le cœur qui bat la chamade. Mon souffle chaud s'évapore dans l'air en des volutes désordonnées, trahissant mon émotion. J'ai la tête en feu. Et au plus profond de moi, j'espère, je prie, pour qu'il n'y ait personne chez moi.

Ce n'est pas le moment d'être avec moi. J'ai besoin d'être seul ce soir.

Comme d'ordinaire, je rentre tard. Les autres disent que c'est parce que je suis un bourreau du travail, et que mon perfectionnisme causera ma perte. Jimin croit que je les évite.

Et moi je ne crois plus en rien. Plus même en moi.

Il est 21 heures 30. En ouvrant la porte, je suis soulagé de constater qu'aucune présence ne vient troubler le calme ambiant. Il y a deux jours, en revenant du studio d'enregistrement, j'ai trouvé Jin dans mon salon, en train de jouer à la play. Je sais que BigHit possède un double de nos clefs, essentiellement pour des raisons de sécurité. Mais je n'ai pas laissé les miennes pour qu'on débarque à l'improviste chez moi, à n'importe quelle heure, sans me prévenir.

Évidemment je l'ai dit à Seokjin hyung. Et il a juste rigolé. J'espère qu'il n'a pas trop fouillé dans mes affaires.

Je laisse la lumière éteinte – le noir me soulage – et me déchausse dans un silence si bienfaiteur que j'ai la sensation d'être enlacé par lui. Il dépose comme un baiser sur ma joue, me rassure et me guide vers ma chambre. La cuisine m'appelle dans l'obscurité mais je l'ignore sans peine. Je n'ai faim que devant les caméras de toutes façons. Le reste du temps, je n'existe pas.

Mon téléphone sonne encore, mais je décide de ne pas y jeter un œil. L'appel de Namjoon m'a déjà suffisamment mis sur les nerfs.

Après ma douche au studio de danse et sur la route jusqu'à chez moi, il m'a appelé pour prendre de mes nouvelles et me demander si on pouvait se voir demain.

Évidemment qu'on peut, je suis toujours disponible pour vous.

La grande baie vitrée de ma chambre me montre Séoul endormie, un peu fluorescente sous ses lampadaires et les rares néons que mon œil devine au loin. Comme toutes les nuits, la rivière Han me fait peur.

Exténué, je lâche enfin mon sac, puis j'enlève ma grosse veste noire, que je ne prends même pas la peine de ranger dans l'armoire. Balancée négligemment sur une chaise, elle attendra. De toute façon, je n'ai plus la moindre force. Je me sens lourd, j'ai envie de me noyer sous ma couette, de me réfugier dans le seul cocon où je suis moi. Où je peux laisser glisser le masque.

C'est le seul endroit où je pleure désormais.

J'enlève mon pantalon, mon pull et mes chaussettes, pour revêtir un grand t-shirt qui avale tout mon torse.

My time |TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant