Chapitre 5 : Brisée

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Le dernier mois était passé à toute vitesse, même s’il n’avait pas été simple. 

Lorsque j’avais dit à mon frère que mon soi-disant meilleur ami m’avait fait rentrer dans le jeu pour me protéger, il s’était énervé. Mais après une explication entre les deux, il avait décidé de passer l'éponge.

Cela faisait un mois, jour pour jour, que je n'avais pas adressé la parole à Matthieu. Plus depuis le lendemain de l'ouverture du jeu. 
Il n'avait cessé d'essayer de m'aborder, en utilisant tous les moyens possibles : messages vocaux, mais aussi écrits, appels incessants, petits mots dans mon casie. Il lui arrivait, même, de venir toquer à ma porte, mais je ne répondais jamais. 

J'avais réussi jusqu’à là, à le repousser et je comptais tenir encore. Malheureusement pour moi, bien que Matt m’ait choisi comme pion, Thomas était toujours sur mon dos.  

Matt et lui étaient les seuls à pouvoir m’enlever ma virginité, mais Thomas voyait très bien que je n’étais pas du tout réceptif à mon ami d’enfance, et n’hésitait donc pas à me faire du rentre dedans.

Heureusement, il me laissait, parfois, du répit pour aller vers ses pions originels, Emma et Tulipe. Cette dernière avait rejoint notre groupe après la cérémonie et ne nous avait plus quitté.

Depuis le retour de Matt, je ne dormais plus la nuit. Mes cauchemars s’étaient amplifiés, j’avais mal au cœur d’agir comme ça avec lui, mais je ne voulais pas lui pardonner de ci-tôt. Chaque nuit, je revoyais en boucle le moment où mon cœur s’était brisé, où ma vie avait basculé.

-Flashback-

Je rentrais, seule, du collège, habituellement Matthieu était avec moi, mais aujourd’hui, il avait fini plus tôt et était allé à un entraînement de foot. 

Je connaissais le chemin par cœur, cependant ce jour-là, j’avais décidé de prendre un autre chemin, pour passer vers le terrain de foot, où jouait Matt.

Je marchais donc tranquillement, quand je sentis une main me tirer fortement dans une ruelle. Je voulus me débattre, mais la personne me plaqua contre le mur et m’empêcha de crier. Ma tête heurta violemment le mur derrière et je fus sonnée pendant quelques secondes.

Je voulus toucher ma tête, mais l’inconnu m’en empêcha en me plaquant de plus belle contre le mur. Il se mit à se frotter à moi, et je sentis une bosse se former au niveau de son entre-jambe.

Je fermai les yeux, je voulais que tout s’arrête, j’avais peur, j’étais même terrorisée. 

« Ne bouges pas, poupée » me souffla-t-il à l’oreille.

Je reconnus immédiatement la voix de Marc, le grand frère de Matthieu. Je me mis alors à pleurer en le suppliant d’arrêter, que je ne le dirai à personne. Il se mit à rire et me jeta au sol avec tant de violence que ma tête heurta, cette fois, le sol. 

En essayant de voir ce qu’il allait me faire, je remarquai son regard, il n’était pas comme d’habitude. Je me rappelai, alors, que Matthieu m’avait dit plusieurs fois qu’il l’avait vu prendre de la drogue. Malgré mon jeune âge, je fis rapidement le rapprochement. 

Je voulus parler de nouveau, mais il me donna un coup de pied dans l’estomac et ouvrit sa braguette pour me faire, je ne sais pas quoi. 

« Alors que tu me l’as volé, tu veux l’abandonner, salope. » Dit-il, en se mettant sur moi.

J’avais de plus en plus de mal à respirer, je suffoquais, ma tête me faisait horriblement mal, et je voyais flou. 

Au moment où je sentis que j’allais m’évanouir, j’entendis des pas accourir vers nous et crier sur Marc. Je puisai dans les dernières forces qui me restaient pour le morde violemment, ce qui le fit crier.

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